Tout ce qui comptait [freya mikaelson] OS

Tout ce qui comptait

- Chut, tout va bien mon cœur, c'est rien, chantonna Freya.

Hope dans ses bras, elle berçait la petite tendrement, un sourire aux lèvres. Elle s'était réveillée en pleurant et son premier réflexe avait été de se précipiter dans la chambre de sa nièce pour la prendre dans ses bras. Elle serrait la petite contre sa poitrine, lui frottant affectueusement le dos, les yeux clos. Elle sentait que Hope se calmait petit à petit, mais ce n'était sans doute pas la petite qui s'apaisait le plus, mais bien elle. L'odeur de bébé qui émanait encore de l'enfant avait un effet relaxant sur la sorcière. Et sentir ce petit être tout contre son cœur qui s'accrochait à elle la transportait, c'était comme si plus rien n'avait d'importance, comme si tous les problèmes avec ses frères n'étaient plus rien.

Elle ne sursauta même pas quand elle entendit la porte de la chambre d'enfant s'ouvrir violemment. Freya se retourna calmement, tendant sa fille à son frère qui la prit aussitôt.

- Que s'est-il passé ? s'enquit-il.

- Ce n'est rien Niklaus. Elle a juste fait un cauchemar, le rassura-t-elle.

Comme elle le faisait un instant plus tôt, l'hybride se mit à bercer sa fille tendrement, lui murmurant de se calmer tout en l'embrassant.

Freya sourit. Il était toujours agréable de voir son petit frère ainsi. Lui qui avait une réputation si cruelle, elle aimait le voir agir de cette manière : un père aimant, doux, un bon père. Même si Elijah pensait autrement à cause de ce qu'il avait fait à Hayley – et Freya doit bien admettre que c'était mal, Hope n'avait pas à être privé de sa mère – l'aînée de Mikaelson n'en changeait pas pour autant son avis.

- Tu peux y aller Freya, je vais la recoucher et rester avec elle jusqu'à ce qu'elle se rendorme, fit Klaus, les yeux rivés sur sa fille, sur son trésor.

La sorcière sourit à son frère avant de sortir de la chambre, avant de sortir de la maison même. Comme toujours, elle ressentait ce vide au fond d'elle. Elle avait besoin de s'aérer la tête, de se changer les idées.

Les rues de la Nouvelles Orléans la nuit avaient quelque chose de fascinant, elle aimait cette atmosphère festive, vivante et enjouée. Pourtant, ce soir, elle n'y arrivait pas. Elle n'arrivait pas à aller mieux. Elle était fatiguée.

La goutte d'eau faisant déborder le vase fut ce petit garçon sur les épaules de son père, riant au éclats. Sa mère lui tendait une barbe à papa qu'il croqua à pleine dent, s'en mettant tout autour de la bouche. Ils étaient le parfait tableau de la famille heureuse. Tout ce qu'elle avait jamais voulu et tout ce qui lui avait été retiré.

Machinalement, elle porta la main à son ventre qui abritait autrefois son propre petit trésor, son propre fils : Konrad. Elle n'avait dit le prénom de son enfant à personne si ce n'était à l'homme de sa vie, Mathias. Elle l'avait gardé pour elle jalousement, son secret entre eux trois.

Le seul lien qu'elle avait encore avec eux.

N'y tenant plus, elle s'enfuit en courant vers sa cachette : le haut du clocher. C'était tout en haut d'un clocher que Mathias l'avait embrassé pour la première fois.

Un fois arrivée, elle s'assit dans un coin, les genoux repliés sous sa poitrine et se mit à pleurer, se balançant d'avant en arrière pour se bercer comme elle le faisait un peu plus tôt avec Hope.

Jamais elle ne pourra faire cela avec son fils, jamais elle ne pourra l'avoir tout contre elle, l'embrasser comme Nik le faisait avec sa fille, lui donner de la barbe à papa comme cette mère anonyme dans la rue.

Jamais.

Elle avait voulu une famille pendant si longtemps ! Et elle avait perdu espoir aussi, Dahlia le lui avait volé. Mais à cet époque, avec cet homme, tout allait mieux. Elle l'aimait, de tout son cœur. À cette époque, elle construisait cette famille qu'elle avait rêver d'avoir. Mais encore une fois, Dahlia le lui avait volé.

Dahlia lui avait tout volé. Tout ce qui comptait.

Aujourd'hui, elle avait trouvé la famille qu'elle lui avait prise en premier, ses frères et sœurs. Mais qu'en était-il de celle qui était morte ? Jamais elle ne les aurait. Elle aurait beau trouvé un nouvel homme à aimer, elle pourrait retomber enceinte, ce ne serait toujours pas Mathias et Konrad.

Elle fut secoué d'un nouveau sanglot, plus violent, presque douloureux, agrippant son haut, à niveau du ventre et du coeur. Là où se trouvaient Konrad et Mathias.

Elle sursauta quand elle sentit une main se poser sur son épaule. Elijah se tenait en face d'elle, l'air inquiet.

- Quesc'est-il passé pour que tu sois dans un état pareil, ma sœur ? demanda-t-il.

Freya essuya ses larmes rageusement, honteuse qu'on l'aie vu ainsi. Elle se leva prestement, tentant de se donner constance et ouvrit à son frère un sourire forcé qu'elle voulait convainquant.

- Ce n'est rien, Elijah. Comment m'as tu retrouvée ?

- Niklaus m'a appelé en voyant que tu étais partie de la maison. Et je connais ta cachette. Mais ne change pas de sujet. Qu'est-ce qui te tracasse ?

Elle sourit. Niklaus avait appelé Elijah parce qu'il s'inquiétait pour elle. Elijah était venue la chercher, sachant pertinemment où elle se trouvait, avait écouté leur petit frère alors qu'il lui faisait la tête. Tous les deux s'étaient mis en quatre pour elle.

Elle fonça dans les bras de son frère, se logeant tout contre lui, toujours souriante. Les sillons qu'avaient laissé les larmes n'étaient plus qu'un souvenir maintenant.

- Plus rien, mon frère. C'est passé.

Elle n'avait plus Mathias, c'était vrai. Konrad n'était jamais venu au monde, c'était horrible. Mais elle avait tout de même une famille qui l'aimait, une famille pour qui se battre. Petit à petit, elle allait se reconstruire.

Elijah la serra dans ses bras, protecteur, ne comprenant sans doute pas l'humeur changeante de sa grande sœur, mais qu'importe, il l'avait calmée d'une certaine manière.

Oui, Freya n'était plus seule.

C'était tout ce qui comptait.

~o~

Un petit OS court, centré sur Freya et proposé par @patpat73 qui voulait "lire un truc sur Freya ou la famille". Voilà ce que ça donne !

Donnez votre avis, donnez vos idées, et je vous écrirai autre chose !

Zoub !