Soeurs...

Chapitre 4 : Fuite

  Les jours passaient et les deux petites chattes s'amusaient comme des folles dans le jardin avec Bulle, leur nouvel ami. Mais, lorsqu'elles devaient rentrer à l'intérieur de la maison, tout devenait monotone. La petite fille prenait toujours Nuage ou Mandara sans cesse dans ses bras. Au début, Nuage se laissait faire, mais, au bout d'un certain temps, elle commença à s'en lasser. Mandara, quant à elle, détestait qu'on la porte. Elle aimait bien recevoir une caresse par-ci par là, mais rien de plus. Seulement, Aliénor ne le comprenait pas. Leur douce vie n'était pas si géniale que ça. 

  Cela faisait maintenant trois mois quelles étaient arrivées à la maison d'Aliénor. Elles en avaient plus qu'assez. Alors, Mandara eu un plan et l'expliqua à Nuage.

"Il faut nous enfuir d'ici, commença-t-elle. J'ai établi un plan. Quand un de nos maîtres nous appellera pour rentrer, nous serons caché. Ensuite, la nuit venue, nous partirons du jardin et irons dans un autre quartier. 

- Tu crois que Bulle serait d'accord pour nous suivre ? demanda Nuage.

- Nous n'avons qu'à lui demander ! répondit sa sœur.

- Que voulez-vous me demander ? questionna Bulle qui venait d'arriver.

- Veux-tu t'échapper d'ici avec nous ? 

- Je ne sais pas trop..."

  J'aime mes maîtres, pensa Bulle. Mais depuis que ces deux petites sont arrivées, je me sens beaucoup mieux et si je les voyais partir, ma vie n'aurait plus aucune importance.

"Je vous suis, annonça le vieux matou roux. Mais c'est bien parce que c'est vous !"

  Nuage et Mandara étouffèrent un rire.

"Bon, nous devons maintenant attendre la nuit pour exécuter notre plan, miaula Mandara.

***

  A la nuit tombée, Aliénor appela les trois chats. Ceux-là étaient cachés dans le grand arbre du jardin. Après de longues minutes, la jeune fille abandonna ses appels. 

"Ça, c'est fait ! réprima Mandara.

- Attends un peu... Elle est capable de revenir une deuxième fois, dit Bulle, et peut-être même de nous retrouver.

- Pas si nous nous échappons avant, chuchota Nuage.

- Ouais ! Ça c'est bien dit, sœurette ! Allons-nous en tout de suite !

- Bon si vous voulez, mais ne vous faites pas chopper ! réprimanda Bulle.

- Ne t'inquiète pas, je suis plus discrète que j'en ai l'air, miaula Mandara".

  Soudain Mandara descendit de l'arbre et traversa le jardin comme un lièvre, et sans s'en rendre compte, elle percuta un buisson qui attira l'attention d'Aliénor, postée à une des fenêtres. Elle sortit discrètement par la porte de derrière, en faisant attention à ne pas alerter la petite chatte angora. Lorsque Aliénor s'apprêta à attraper Mandara, qui était toute confuse, Nuage lui cria :

"Mandara, derrière toi !"

  La jeune victime se retourna et donna un grand coup de griffe sur la main d'Aliénor. Celle-ci cria de douleur. Nuage et Bulle en profitèrent pour rejoindre Mandara. Ils se taillèrent tous les trois en vitesse. 

"Sérieux ? On a réussi !? s'étonna Nuage. Bon, on va où maintenant ?"

  La question était posée à Bulle, qui connaissait, selon lui, la ville comme ses puces. Les trois chats passèrent par-dessus la palissade qui séparait le jardin de la rue. Bulle conduisit les deux petites à travers la ville. Les quartiers étaient tous différents. Dans un, les maisons n'avaient pas de jardins et étaient très vieille. Dans un autre, c'était le contraire : les maisons étaient neuves et avaient une petite terrasse. 

"Je suis fatiguée, dit Nuage. On s'arrête bientôt ?

- Tiens bon ! la soutint sa sœur. On va chercher un endroit où passer la nuit."

  Bulle montra à ses deux amies une maison. Elle avait l'air vieille et complètement abandonnée. La petite bande rentra dedans. 

"Qui êtes vous ? demanda une voix dans l'ombre."

  C'était un chat qui avait miaulé. Il était accompagné d'un autre, qui avait une carrure imposante.