Chapitre 11

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À mon plus grand soulagement, on ne s'était pas fait prendre comme dans les films. Ce qui me rappela d'ailleurs que la vraie vie n'était pas comme dans un film.

Je crois que j'avais agi principalement sous l'effet de la chaleur, du peu d'alcool que j'avais consommé et de l'excitation qui brûlait en moi. Les jambes tramblotantes, je m'étais assise sur un petit banc incrusté dans la coque du bâteau. Cameron souriait à pleines dents devant moi comme si c'était le plus beau jour de sa vie.

«Tu vois, tu l'as fait! Je t'avais dit que ce ne serait pas si difficile que ça!»

Merci génie, mais je sais encore monter dans un bâteau sans ton aide. Je me contentai de sourire, pas franchement fière de mon acte. Il s'assit à côté de moi et passa son bras par dessus mes épaules, probablement conscient de mon malaise. Un frisson parcouru mon dos alors que son souffle retombait dans mon cou; il avait tourné la tête vers moi. Je restai comme paralysée, incapable de faire le moindre mouvement. Je sentis alors ses lèvres effleurer mes oreilles.

«Alors, prête pour un long voyage sur le Majestueux

Il avait chuchoté, faisant l'effort d'adopter un semblant d'accent français qui me fit craquer. Soudain, une bouffée d'adrénaline m'envahit et je fus propulsée comme une fusée lancée de Cap Canaveral. Je me retournai vers Cam et il n'eut pas le temps de considérer la situation que j'avais saisis son visage et l'embrassais.

Le baiser n'était pas comme celui de la dernière fois. Il était plus doux, plus sucré à cause des boissons qu'on avait consommé. Il était encore plus inattendu, encore plus furtif. Il avait mit quelques secondes à réaliser la nature de mon acte. Il m'attira alors contre lui et prolongea le baiser d'encore quelques secondes avant de nous séparer. Ses pupilles brillaient dans la pénombre reflétant la lune qui était de plus en plus visible. Il sourit et je me mordis la lèvre.

«Désolée.» murmurai-je.

Il ne dit rien et secoua simplement la tête avant de replonger ses lèvres sur les miennes. Là, ce fut moi qui fut prise au dépourvu. Cameron.. J'essayai tant bien que mal de comprendre pourquoi je l'avais embrassé; j'aimais Marius, n'est-ce pas? Un élan de culpabilité m'envahit. J'avais l'impression horrible d'avoir enfreint une règle. Je me retirais alors doucement sous les yeux émerveillés de Cameron.

«On devrait y aller, dis-je, avant que quelqu'un nous remarque.

-Ouais, t'as raison.» acquiesça-t-il.

Il m'aida à sortir du bâteau et me ramassa mes béquilles. On retourna au niveau de la grande roue où la queue avait considérablement diminuée – à mon plus grand soulagement. Tout au long de notre attente, un silence gênant reignait entre nous. J'avais peur de lui admettre que ça ne se répèterait plus car je n'aimais pas lui, mais Marius et lui, avait probablement peur de dire quelques chose de travers pour gâcher un si 'beau' moment.

Je dus m'empêcher de grimacer. Putain Aïssa qu'est-ce que t'as fait? Non seulement il en craquait déjà pour moi mais maintenant, il penserait que c'est réciproque. Et j'allais encore devoir le repousser. Ahhh quelle connerie j'ai faite.

Nous payâmes nos tickets, enfin, Cameron nous paya nos tickets et un homme nous laissa monter dans une cabine super grande rien que tous les deux nous précisant que nous aurons le droit à quatre tours entiers. Toujours aussi muets, on s'installa face à face sur deux banquettes opposées dans la cabine digne de celle d'un téléphérique. Très vite, je m'apperçus que nous évitions mutuellement le regard l'un de l'autre; en effet, lorsque je risquai un regard discret vers Cameron, je le surprenais en train de me contempler et il détournait alors rapidement sa tête et inversement.

Bubblegum BitchOù les histoires vivent. Découvrez maintenant