Already Torn [Tome 2 . Partie 2]

Chapitre 7

Réveille toi Emma. Ouvre les yeux. Arrête de te morfondre. C'est pas si grave, si ? Tu ne l'aimais plus, de toute manière. Plus comme avant en tout cas. Alors au final, qu'est-ce que ça peut faire ? Ça arrange tout le monde, non ? Tu vas pouvoir te concentrer sur tout ce qui est important pour toi, à savoir le groupe, et ta carrière. Carl ne te tirera plus en arrière désormais, et c'est juste un pan de ton existence qui s'évanouit. Quoi, tu as encore envie de pleurer ? Mais, ne leur fais pas ce plaisir. Ça serait trop facile de redevenir cette petite chose qu'ils ont ramassé à la petite cuillère, quand tu es arrivée en Angleterre, tu ne veux pas retourner à cette époque, n'est-ce pas ? C'est fini le drame. Après tout, tu n'as plus besoin d'eux, tu as Zayn, Niall, Liam, Louis, Harry maintenant. Tu as Esther aussi, et un tas de fan qui te soutiennent et qui t'admirent. Alors qu'est-ce que c'est qu'un pauvre type et d'une pauvre fille ? T'es bien mieux sans eux.

Oui, je sais que ça fais mal Emma. Ça fais aussi mal que la première fois, n'est-ce pas ? C'est presque pire, puisque Carl savait ce qui c'était passé avec Gabrielle et Lucas. Il savait où tu serais le plus sensible, et en faisant ça, il ne pouvait pas te briser plus. Et bien sur, tu as du mal à respirer, tu veux le frapper et faire mal à Swann aussi, comme eux ils viennent de te blesser. Mais tu vaux mieux que ça, non ? Tu n'es pas comme eux. Tu n'es plus cette fille, Already Torn, tu es a Little Bit Stronger maintenant. Tu vois, ils t'ont blessés, tous les deux. Tu leurs avais fais confiance, alors qu'ils t'avaient déjà trahi. Que ça te serve de leçon. Ne sois plus jamais aussi naïve. Arrête de croire que les gens bien existent, la nature se complait à te prouver le contraire depuis un an. Les exceptions n'existent pas.

Lève toi et marche. Prouve au monde entier que tu es au dessus de tout ça. Mais surtout, prouve-le à toi-même. Car c'est le cas. Tu le sais au fond de toi que tout a changé. Tu as des armes, de quoi te protéger, de quoi te soigner. Avance dans la vie. Délivres toi de tes vieux démons. Lucas et Gabrielle, Swann et Carl, ils ont tout et rien à voir à la fois. Ce n'est pas de ta faute Emma. Ne te dis pas que c'est toi qui a un problème, c'est faux. Tu joues de malchance, c'est un fait, mais ce n'est rien de plus que cela.

Bien sur, c'est une blessure qui va mettre un peu de temps à soigner. Mais, tu en as du temps. Tu as toute la vie devant toi. Tu peux souffrir quelques secondes, mais, serres les dents et fais comme si tu ne sentais rien. Tes efforts vont finir par payer. Et je sais que c'est très difficile pour toi, tout de suite, parce que tu doutes de tout et surtout, tu revis pour la première fois le calvaire que tu as vécu en France. Et dans les mêmes conditions. Dans le même choc.

Mais relève toi. Prends ta chance. Prends soin de toi.

Alors... c'est ce que je fis. Je me levais avec lassitude, comme un automate, comme un objet fatigué, un objet rouillé, et je pris la boîte, la même boîte qui renfermait tous les souvenirs que j'avais collecté depuis mon arrivée à Londres. Le gobelet de Starbuck lors de mon premier rendez vous avec Carl, à cette soirée où Swann m'avait traînée. Mon numéro d'Xfactor. Le trèfle à quatre feuilles qu'il avait trouvé, juste à côté de notre banc. Une photo de nous deux, à une soirée de James Huddle. Le bracelet en cuir qu'il m'avait acheté quand on était allé faire un tour du côté de Camden Town. La première photo des One Direction, au bootcamp. Des mots de Swann, les débris de ses lettres, encore des photos, encore des souvenirs. J'y enlevais tout ce qui se rapportait au groupe, et rassemblait précieusement le reste, refermant la boîte. Je me levais et attrapais le Jack Wills pourpre de Harry, mon paquet de cigarette, mon briquet et ma dignité. L'air frais de novembre me fis du bien. Je marchais quelques minutes sans but, devant moi. J'entrais dans cette même forêt, celle où il m'avait emmené il y a quelques semaines. Je posais délicatement la boîte au sol, et allumais tranquillement ma cigarette. Je tirais quelques taffes dessus, lentement, avec application. Et lorsque le bout fut incandescent, je la jetais dans le carton. Et mes souvenirs brûlèrent.