Tout.

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La soirée avait débuté normalement. Puis le soleil est tombé et avec lui le poids du monde sur tes épaules. T'avais l'air de respirer à nouveau. T'étais allée sur mon balcon, une cigarette à la main et le cœur au bord des lèvres. Un sourire qui découvrait tes belles dents elles aussi indomptables :

— C'est triste de ne pas pouvoir voir les étoiles en ville. Mais c'est mieux ainsi, j'me dis que elles sont plus jolies si on ne les a pas toujours au-dessus de notre tête.

Mon silence en guise de réponse te troublait - c'était la première fois que le néant suivait tes syllabes.

— Ça ne va pas, éternité ?

Si, ça va bien. Beaucoup trop bien. Toi sous la nuit éclairée par les lampadaires et les bruits du soir m'avait fait réaliser un tas de choses et j'en ai eu la tête remplie de questions. Parasitée par la peur et mon cœur affolé, je ne trouvais plus les mots, et tu avais fini par jeter ta clope pour rentrer dans le salon et te rapprocher de moi.

T'avais ta bouche qui était un mélange de rose et de rouge - ton maquillage s'en allait en même temps que la matinée se rapprochait. Tes doigts avaient un peu de verni et je trouvais amusant le fait que tu aies voulu en mettre mais qu'il débordait de tes ongles pour mordre un peu de ton épiderme - ils étaient comme toi, impossibles à maîtriser.

Tu m'as fixée un long moment, et comme à notre première rencontre, toute ton âme a pénétré mon esprit - j'en ai eu le souffle coupé.
Puis t'as dit :

— Je sais Éther. Moi aussi j'ai peur. Parce que moi aussi ...

T'as pas fini, je t'ai arrêtée.
Je ne voulais pas l'entendre.
Juste le sentir.
Ça rendait tout ça moins vrai.
Alors j'ai murmuré :

— Toi aussi t'es une étoile, c'est ça ?


L'éther nie tes soupirs.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant