L'éther nie tes soupirs.

On the road.

Je me souviens de tout.

Des lumières fluos de la ville lorsque tu conduisais.

Et de moi qui essayais de les attraper du bout des doigts.

De ton sourire qui plissait le bout de ton nez quand tu décrochais ton regard de la route.

De ta playlist qui tournait en boucle sous la nuit noire et les lampadaires qui criaient une lumière vacillante.

HONNE nous accompagnait et j'essayais de me persuader que les paroles de Warm on a cold night ne m'étaient pas destinées.

Pourtant moi j'avais bien chaud avec ma fenêtre ouverte en plein automne.

Je me souviens de ta voix qui parlait sans jamais s'arrêter. Jusqu'au moment où tu as réalisé que j'avais cessé, de parler. T'as dit :

— Pardon je t'emmerde avec mes conneries. T'as même plus la force de me répondre.

Tu affichais un sourire mais je sais qu'au fond ton cœur pleurait parce que t'avais peur de t'être oubliée.

Pourtant, moi, c'est ce qui m'a toujours plu chez toi.

Ta façon de te noyer dans tes pensées.

— Pas du tout. Au contraire, parle. Ma vie avant toi était vide et tu es en train de la remplir avec tes mots ; c'est magnifique.

D'ailleurs, je crois qu'à ce moment-là, t'avais les joues roses.