Chapitre 3: Le treizième symbole

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Le treizième symbole

           Ce samedi matin-là, j'étais assise sur le bord du mini quai du bungalow, mes pieds nus trempant légèrement dans l'eau froide du lac. J'avais laissé Percy dormir, comme il se plaint toujours que je le réveille en me levant à six heures du matin. Cela faisait trois jours depuis que j'avais révélé à Percy la signification de ma marque ainsi qu'une partie de l'origine de ma cicatrice. Pas question qu'il sache la véritable explication. Les symboles de Phébé, Rhéia et Japet s'étaient finalement illuminés. Le visage de mon « frère » s'était assombri à la mention du dernier qui aurait permis à Annabeth et à lui de s'enfuir du Tartare avec l'aide du géant Damasen, le Némésis d'Arès. Il m'avait demandé s'il pouvait en parler avec le reste des Sept et malgré ma réticence, j'avais fini par laisser tomber et le laisser en parler. De toute manière, je ne crois pas qu'ils puissent vraiment y trouver une explication. C'était un sentiment bizarre. Je n'avais jamais eu quelqu'un pour s'occuper véritablement de moi lorsque... Personne ne s'était jamais intéressé à moi, à ce qui m'arrivait ou à qui je suis. Percy faisait toujours en sorte que je sois à l'aise de parler avec lui de mon passé pour tenter de me faire ouvrir un peu plus à lui. Le problème est que ça me rendait beaucoup plus inconfortable qu'autre chose. Je ne voulais vraiment pas que quelqu'un apprenne à propos de mon passé. Je ne voulais pas être considérée comme une erreur de la nature encore plus et traitée de monstre. Je ne voulais pas affronter les regards de dégout de la part des pensionnaires de la colonie. Je souhaitais surtout les épargner des souffrances que j'ai vécues au cours des onze dernières années. Tout ça c'est de la faute de mon père. S'il n'avait pas séduit ma mère alors je ne serais pas là et peut-être que l'orage qui se prépare se serait passé il y a des siècles. Je le détestais du plus profond de mon être ainsi que tous ses frères et sœurs. Sans eux, bien des malheurs ne se seraient pas produits et peut-être que le monde serait meilleur.

           Je sentis une main se poser contre mon épaule droite et je tressaillis lorsqu'elle effleura légèrement ma cicatrice. Je tournai ma tête en direction de la personne qui interrompait mes pensées. Annabeth se tenait là un sourire sur les lèvres et un livre dans les mains. Je lui renvoyai un mince sourire et me décalai un peu vers la droite pour lui laisser de la place pour qu'elle s'asseye. Elle l'ouvrit à une page décernée aux symboles anciens et me demanda d'enlever mon bandage recouvrant ma marque. Je le fis tout en soupirant et lui tendis mon avant-bras gauche. La fille d'Athéna parcourut de son doigt les symboles en les analysant.

-Comment ça ce fait que tu soit née avec ça ? demanda-t-elle.

-J'en ai absolument aucune idée. Tout ce que je sais c'est qu'aussi loin que je me souvienne, je l'ai toujours eue et qu'un beau jour les symboles ont commencé à s'illuminer un à un.

           Elle acquiesça avant de consulter son livre pour connaître la signification des différents symboles. Elle me fit par de ce que je connaissais déjà en me nommant les noms des emblèmes. En partant de la base de mon avant-bras jusqu'à mon poignet, il y en avait très exactement treize ne formant pas véritablement de motif distinct. Il y avait dans l'ordre ; Océan, Théia, Koios, Rhéia, Crios, Thémis, Hypérion, Mnémosyne, Japet, Phébé, Cronos, Thétis et le dernier. C'est étrange parce que c'est le seul dont je ne connaissais pas la signification, n'y l'origine. Il avait une forme de galaxie à huit branches sortant délicatement du centre pour venir toucher les douze autres comme de minces fils. Annabeth fronça les sourcils en feuilletant les pages et en ne le trouvant pas. Elle retourna en arrière et relus chaque paragraphe, mais sans parvenir à trouver ce que c'était. La blonde laissa sortir un soupir d'exaspération et voulu recommencer, mais je l'en empêchai en posant une main sur son épaule. Je lui fis un mince sourire et elle se leva pour aller chercher plus en profondeur dans d'autres livres du bungalow 6. Je remis mon bandage et pus enfin retourner à mes pensées en plongeant mon regard océan dans l'horizon.

Jours d'Alesia: La Première ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant