Chapitre 6.

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                  Je passe à côté de lui pour ouvrir la baie vitrée qui donne sur la terrasse. Il me suit et je me place sur l'une des deux chaises à la table. Il se met en face de moi et pose ses coudes sur la table pour se pencher en avant.

_Je n'ai pas l'intention de te revoir, dis-je fermement.

Son visage s'assombrit tout d'un coup.

_Je t'ai déjà dit que je m'excusais et que je regrettais. Tu veux quoi de plus ?

_Tu ne comprends rien...

_Explique moi alors, réplique t-il désespéré.

_Tu as beau me dire tout ce que tu veux, Evan, ma décision ne changera pas. Après vos... trahisons, j'étais malade. Brisée. Je n'ai plus mangé pendant deux semaines et j'ai maigris au point de devoir me faire des piqûres tous les jours. Je n'avais plus goûts à rien et après ça, je me suis promis de ne plus m'embarquer dans des histoires comme la notre. J'ai changé et redevenir l'ancienne moi -la fille soumise et faible, n'est pas ce que je souhaite. Je veux juste tourner la page et tu ne m'y aides en rien.

_J'ai aussi changé.Tu m'as changé. Je ne suis plus ce connard d'autre fois. Au début je me fichais totalement de tout ça et petit à petit tu m'as rendu dingue de toi. Pendant deux mois je n'ai pensé qu'à te revoir. Je t'ai harcelé de messages et quand je suis allé sonner chez toi, ta mère m'a dit que tu étais partie en vacances pour oublier ce qui s'était passé. Mais putain, Aria, jamais je n'ai été aussi obsédé par quelqu'un. Laisse-moi te prouver que je suis devenu quelqu'un de bien. S'il-te-plait.

_Et qu'est ce que j'y gagne ? Tu vas encore me faire regretter mon choix. La seule chose que j'obtiendrais c'est de nouvelles souffrances inutiles.

Il se lève subitement et s'approche de moi.

_Une chance, Aya. Une seule.

_Tu ne penses qu'à toi. Je n'ai pas envie de te reparler et tu m'y forces. Ce n'est pas juste.

C'est un mensonge. Je meurs d'envie de lui pardonner et d'oublier tout ça mais je ne le peux pas parce que la fin de tout ça est évidente. La rupture. Il va se lasser de moi et me repousser alors que j'aurais des sentiments pour lui. Voilà comment ça se passera. Il n'y a pas d'autres échappatoires. C'est un égoïste qui souhaite simplement obtenir ce qu'il désire. Je suis pareille que lui sauf que moi je ne forcerai pas l'autre à m'aimer pour me rejeter ensuite. C'est un suicide psychologique. Je suis déjà passée par là et c'est vraiment merdique.

_Tu racontes n'importe quoi. Tu en as autant envie que moi. C'est juste que tu as peur et je comprends ça mais n'as tu pas envie de vivre un peu ? Tu...

_J'ai vécu !, le coupai-je en me levant à mon tour. J'ai 17 ans et j'ai vécu plus de choses qu'une personne de mon âge, putain ! Je... Tu... J'en ai marre de me prendre la tête là-dessus. Je ne changerai pas d'avis, Evan, et je te conseille de l'accepter parce que tu n'as pas le choix. C'est comme ça. Oui, j'aurai aimé qu'il se passe quelque chose entre nous mais c'était avant de savoir qui tu étais vraiment. Maintenant je veux me protéger de tout ça. Je ne sortirais pas avec toi.

Dans mon élan, je me suis rapprochée de lui. Nos corps sont près, trop près. On est essoufflé tous les deux à cause l'énervement. Je m'apprête à reculer mais il pose ses mains sur mes joues et écrasent ses lèvres sur les miennes. Tout disparaît autour de nous. Un feu d'artifice explose dans mon ventre et des milliers de frissons me parcourent la colonne vertébrale. Sans vraiment réaliser, je laisse sa langue retrouver la mienne. Elles jouent et se caressent l'une et l'autre. Ce baiser est intense. J'en oublie presque mon identité. Mon corps avait besoin de ce contact avec lui pour me rappeler que je suis vivante, que je suis ici -avec lui. 

Alors qu'une partie de moi savoure ce moment unique et magique, mon esprit m'ordonne de tout arrêter. Si je le laisse prendre le dessus plus longtemps, il va réussir à me convaincre de le pardonner. Si je ne l'ai pas déjà fait à travers ce baiser.

Je pose alors mes mains sur son torse et le fais reculer. Ma conscience me dicte de le gifler, qu'il faut que ma réaction paraisse logique, alors c'est ce que je fais. Il s'y attendait et me garde coller à lui. Ses mains sont toujours autour de mon visage et son regard est rivé aux miens.

_Si tu n'as rien ressenti lorsque je t'ai embrassé, qu'après ça tu ne veux toujours pas de moi, alors je m'en vais. Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu n'as pas envie de me pardonner et je te laisserais. Dis le, Aria.

À partir de ce moment, je ne réfléchis plus et risque de regretter à jamais ce que je vais lui avouer.

_Je n'ai pas changer d'avis, j'avoue.

Son regard n'a toujours pas quitté le mien. Je ne baisserai pas les yeux en premier parce que c'est ce que les faibles font et je n'en suis plus une.

_Tu mens.

_Non.

Il me lâche brutalement et rentre précipitamment dans l'apart. Je le suis alors qu'il se dirige vers la porte.

_Ne crois pas que je vais te laisser tout foutre en l'air entre nous en nous mentant, il marque une pause. À tous les deux.

Il claque la porte en sortant et je tombe à genoux. Je craque. Il a encore réussi à me faire pleurer. Je n'avais pas pleuré depuis la dernière fois. Mes mains viennent couvrir mon visage alors qu'Amber s'accroupit devant moi. Elle me prend dans ses bras et je la laisse me réconforter. Elle est la seule à savoir le faire.

_Chut... C'est bon, Aya. Je suis là. Ça va aller.

_Tu... As entendu ?

_Non. Je viens de me réveiller.

Je la serre un peu plus fort. Pourquoi est-ce que je l'ai laissé rentrer ? Ah oui, parce que je ne suis qu'une stupide conne. Il ne me croit même pas et le pire, c'est qu'il a raison. Il me retourne le cerveau et je commence à me demander pourquoi je résiste. Il essaie de me convaincre et c'est exactement ce qui se passe. Je crève d'envie de lui laisser une autre chance, au risque qu'il m'entraîne vers le fond avec lui. Cependant, je ne peux pas me permettre d'abandonner si facilement... 

Ma meilleure amie me conseille d'aller dormir et je lui obéis. Demain matin il faut que j'aille au secrétariat du campus pour me renseigner sur les options de sport. Il faut absolument que je me défoule et il n'y a qu'en faisant du sport que j'y arriverai. Il ne me faut pas longtemps pour tomber dans le sommeil. 

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Hey! À tous mes lecteurs! Ce chapitre est l'un des plus IMPORTANTS de l'histoire -voire même LE plus important pour la suite. Je ne peux pas vous en dire plus vous comprendrez en temps et en heure :3 Disons simplement qu'il ne faut pas l'oublier. 

Je tenais aussi à vous dire une petite chose. Depuis plusieurs mois, je voulais écrire une fiction liée à une colocation entre une fille et un garçon. Et puisque j'ai fini de rédiger ARE, je me suis mise à la commencer. Donc, j'aimerez savoir qui ça intéresserez que je la poste ? Normalement, je posterai surement le prologue dans la semaine. Enfin voilà, merci à tous d'avoir pris le temps de me lire. Vous êtes géniaux ! 

ARE Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant