Chapitre 15.

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*PDV Evan*

_Corey, je sais pas où vous êtes mais grouillez vous et revenez ici. Aya a besoin de sa meilleure amie, elle va mal. Merde !

Je balance mon portable à l'autre bout de la pièce et il atterrit dans le fauteuil. Dans un sens, je suis soulagé qu'il ne soit pas cassé mais ce n'est pas le moment de m'en faire pour un putain de portable alors qu'Aya est mal. Comment j'ai fait pour ne pas me rappeler que la dernière fois qu'elle... Enfin voilà. Comment je ne m'en suis pas souvenu ? Je ne pensais qu'à moi. Mon seul envie était de lui donner du plaisir et ça s'est plutôt mal fini... Par ma faute. Amber et Corey sont partis depuis une heure et demi et je n'ai aucune idée de ce que je suis supposé faire. Je devrais être avec elle mais elle ne veut pas de moi. Enfin, c'est ce qu'elle dit mais elle n'en pense pas un traître mot. C'est évident. Et puis merde, quoi ! Depuis quand j'obéis à ce qu'elle me dit ?

Je suis seul dans l'apart' des filles et comme Amber n'est pas là, il va falloir que je la fasse réagir moi-même. Je me dirige vers la porte de sa chambre et l'ouvre en grand -déterminé plus que jamais. Elle ne bouge même pas en me voyant rentrer. Elle est toujours recroquevillée sur elle-même et fixe simplement le mur devant elle. Ma pauvre Aya. Si j'ai la chance prochainement de croiser son abruti d'ex-copain, je le tuerai c'est certain. Je me place devant elle de manière à me retrouver dans sa vision mais ses yeux restent non-réactifs. Son maquillage a coulé et ça fait flipper. Pourtant malgré son air absente, elle est toujours aussi belle.

_Ecoute Aria, tu vas arrêter de te morfondre sur toi-même et te lever. Maintenant !

Elle continue de se comporter telle une statue. Si Aya n'était pas le reflet d'un zombie, j'aurai péter un câble du vent monumental qu'elle vient de me mettre. Ma patience a ses limites. Voyant qu'elle ne bronche toujours pas, je fais le tour du lit pour me mettre à côté d'elle.

_Tu ne veux pas faire ce qu'on te dit ? Très bien. Je vais m'en charger à ta place.

Je passe un bras sous ses genoux et l'autre vient maintenir son dos. Étonnement, elle s'accroche quand même à moi quand je la soulève.

_Tu fais quoi?, demande t-elle sans émotion dans sa voix.

Ça me fout les boules de la voir ainsi. Elle aurait été comme ça l'année dernière, je l'aurais laissé dans sa crise et je serais parti mais là, j'en suis incapable. Qu'est-ce que cette fille m'a fait, merde ?

_Tu vas aller te laver et tu vas changer de vêtements. La fête est finie je te rappelle.

_Non.

_Pardon ?

_Non.

Je marche jusqu'à la salle de bain et franchement, s'il le faut, je la laverais moi-même. Amber a fait une grosse connerie en se barrant... Je crois que c'est ça qui l'a le plus blessé.

_Tu vas faire ce que je te dis, Aria.

Mon ton est devenu beaucoup plus autoritaire. Ce n'est pas une poupée qu'il faut dorloter, il faut qu'elle se secoue. J'ai connu une période comme la sienne et ce que j'aurai voulu qu'on fasse pour moi. Sauf que moi, j'étais seul. Durant un temps. Elle ne l'est pas. Je la pose doucement dans la baignoire et attends une quelconque réaction de sa part. N'en voyant pas, je commence à m'énerver.

_Si tu ne le fais pas toute seule, je vais m'en charger. Et crois moi Aria je ne rigole pas.

Elle est assise de la même manière que sur son lit. Elle finit par tourner enfin la tête vers moi et scruter longtemps mon visage. Je ne flanche pas et la fixe sévèrement. Putain, elle me casse les couilles. J'attrape le pommeau de douche et lui mouille les jambes. Elle recule de surprise.

_Je ne vais pas patienter indéfiniment.

Malgré mon énervement, je ne vais pas la laver de force. Ça me ferait de la peine pour elle. Je soupire et m'accroupis sur le carrelage pour être au même niveau qu'elle.

Elle me fait faiblir avec ses yeux de biches là. Je soupire et prends un ton plus... désespéré parce que c'est ce que je suis actuellement.

_Aya... Lave toi, s'il te plait. Tu ne peux pas te laisser abattre comme ça. Je ne sais plus quoi faire moi putain !

Elle continue à m'observer un moment puis se lève lentement. Je suis surpris qu'elle capitule enfin. Je l'aide à se lever. Ses mains vont dans son dos pour descendre la fermeture situé au milieu de la dentelle. Putain elle est trop sexy... Remarquant qu'elle galère à l'enlever je me propose pour le faire à sa place, à mon grand plaisir.

_Attends. Je vais t'aider.

Mes doigts viennent saisir la fermeture et les siens touchent les miens ce qui m'envoie une décharge électrique dans tout le bras. Je pousse ses cheveux sur le côté pour ne pas qu'ils se prennent dedans. Le zip descend lentement le long de son dos. Je dépose un baiser sur le peau sensible de son cou. Elle frissonne et j'espère vraiment que c'est de plaisir. Mes doigts attrapent les bretelles et les font descendre le long de ses bras. Sa robe tombe dans la baignoire et je me tourne pour ne pas la regarder nue. D'une part pour elle, pour son intimité mais aussi pour moi parce que je ne crois pas que je pourrais me retenir devant elle, nue.

_Je serai dans le salon, dis-je par dessus mon épaule.

_Merci.

Je souris devant son remerciement. Ça me fait tellement plaisir qu'elle m'aie écouté et qu'en plus elle m'aie parlé. J'ouvre la porte et la referme lentement. Cette fille me change en quelqu'un d'autre. Et je crois que c'est bien.

Une fois dans le salon, je prends mon portable. Il y a quelques minutes, Corey m'a envoyé un message pour me dire qu'ils arrivaient. Il était temps ! Enfin, je ne m'en plains pas. Je trouve que je m'en suis plutôt bien sorti. Je m'allonge dans le canapé et allume la télé. Bien sur je tombe direct sur un épisode de Teen Wolf. Je ricane tout seul comme un con. La porte d'entrée s'ouvre et Corey et Amber apparaissent. Je me lève bien déterminé à leur péter un câble dessus. Faut que je me défoule.

_Putain! Vous étiez où ? Tu sais pas répondre au téléphone ?

_C'est bon, mec. Amber avait besoin de prendre l'air. Faut la comprendre aussi.

_Et Aya avait besoin de sa meilleure amie, merde !

_Comment elle va ?, demande soucieusement la concernée.

_Mal. Elle m'a vraiment fait flipper. Elle m'a repoussé en disant qu'elle me ferait souffrir et m'a dit de dégager. Je suis sorti de sa chambre et quand je suis revenu j'étais vraiment pas bien. Son corps était là mais pas son esprit. Elle ne répondait plus de rien alors je l'ai fait se remuer en la portant jusqu'à la salle de bain. Finalement, elle m'a écouté et elle se lave là.

Je marque une pause pour reprendre mon souffle et me calmer puis je dis ce que je pense qui la touchera le plus.

_Tu n'aurais jamais du partir.

_Je n'ai pas réfléchi. Tu ne peux pas comprendre ce que ça fait. Imagine elle te l'avait caché à toi ? Tu aurais fait quoi ?

C'est vrai que vu comme ça, elle a raison. J'aurai été dans une fureur pas possible.

_Bon, ce qui est fait est fait. Tu devrais aller la voir, je lui conseille. Elle est dans la baignoire.

_Oui. Tu crois qu'elle m'en veut ?

_J'en sais rien. Elle n'est pas elle-même, fais juste attention à ce que tu vas lui dire.

Avant de rejoindre Aya, elle se tourne vers moi une dernière fois. La tristesse est perceptible dans sa voix.

_Tu vois maintenant dans quel état vous l'aviez mise il y a trois mois.

Devant sa remarque, je ne peux être que choqué. C'est de ma faute si elle était aussi mal la dernière fois. Tout ça, c'est de ma faute. Et ça le sera toujours. 

ARE Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant