Les courbes et les lignes venaient se mêler entre elles, créant une harmonie douce et agréable à regarder. Une harmonie qui rend les cœurs de glaces aussi chauds que la braise d'un feu de forêt. Sans couleur, mais à la fois si coloré. C'est à vous de voir si le noir et le contraste du blanc sont des couleurs ou simplement des tâches, mais pour elle c'était comme voir l'arc-en-ciel. Elle ne croyait pas qu'on devait absolument mettre de la couleur sur quelque chose pour qu'on en voie. Elle croyait plutôt que si l'âme de la personne était pure, elle pourrait alors voir les couleurs qu'elle voyait sur cette page blanche où des fleurs se superposaient, allant des roses aux orchidées. C'était un brouillon non-fini, mais qui semblait avoir été travaillé pendant des heures, voir des jours, mais elle n'avait fait ça qu'en l'espace de quelques minutes. Son inspiration? La sensation qu'elle avait ressentie lorsqu'il l'avait foudroyé du regard ce matin-là dans les corridors. Comme si elle avait eu l'impression que seul son regard avait pu planter une clairière complète de fleurs dans sa poitrine, comme si son regard avait fait en naître la passion qu'elle n'avait pas ressentie depuis des lustres. Ce qui la portait à confusion, autant dans son art que dans son cœur, c'était le fait de goûter à quelque chose de nouveau, quelque chose qu'elle ne connaissait pas, l'inconnu. Voilà ce qui l'a faisait douter, l'inconnu.
Alors que sa main continuait de glisser sous la page blanche de son carnet, l'enseignante expliquait des choses qu'elle savait déjà, des choses qu'elle aurait pu répéter encore et encore, mais comme la fille silencieuse qu'elle était, jamais elle ne se faisait remarquer lorsqu'elle ne prêtait pas attention à ses cours, pourtant elle n'était pas si silencieuse que ça lorsqu'elle se trouvait en compagnie de gens qu'elle appréciait. Ce n'était donc pas la typique héroïne d'un roman à l'eau de rose qui se faisait remarquer par le garçon le plus populaire de l'école, au cœur de pierre et à la réputation de fer. C'était plutôt la jeune fille qu'on croisait dans la rue et qu'on souriait par politesse, le genre de fille que vous voulez présenter à vos parents le jour de votre mariage ou celle qui sera là pour vous écouter pleurer lorsque vous en avez de besoin. Le cours prenant pratiquement fin, on pouvait entendre les étudiants commencer à ranger leurs matériels d'école, commençant même à chuchoter ce qu'ils allaient faire durant la prochaine fin de semaine de vacances. Pourtant elle ni faisait pas attention alors qu'elle terminait de créer sa dernière courbe qui finalisait son œuvre. Fière d'elle, elle sourit en regardant les fleurs qui symbolisaient si peu pour d'autre, mais qui pour elle valait tout l'or du monde. Son sourire s'effaça bien rapidement de son visage lorsque la cloche se mit à sonner pour indiquer la fin du cours. Ramassant rapidement ses effets personnels elle se dépêcha de les enfouirent dans le fond de son sac à bandoulière d'un pourpre foncé qu'elle avait fait elle-même, sortant de la classe rapidement sans un dernier sourire à l'enseignante qui ne la remarqua même pas.
Ses pieds la guidèrent elle ne sait où, mais lorsqu'elle remonta les yeux elle put voire qu'elle était devant son casier et que son ventre gargouillait de faim. Ses yeux se posèrent donc sur la petite montre qui se trouvait sur son poignet pour voir qu'en fait c'était déjà l'heure du dîner et qu'elle avait passé la dernière heure dans un autre monde à s'imaginer encore et encore l'homme de son rêve, celui qui avait sembler si réel, mais à la fois si parfait qu'elle ne pouvait croire qu'un si bel homme pouvait exister dans la vie. Elle se demandait comment elle avait bien put avoir ce rêve, se rappelant bien que le cerveau ne pouvait inventer de nouveau visage et cela voulait donc dire qu'elle avait déjà vu cet homme, mais où et quand? Là était sa question qu'elle se posait depuis qu'elle s'était réveillée de son sommeil profond dans les bras de Morphée. Alors qu'elle était perdue dans ses pensées ses cheveux d'ébènes dans son visage, c'est une grande éclaire dorée qui se jeta sur elle en s'exclamant d'un grand rire, tout sourire. Reprenant conscience du vrai monde elle se tourna pour voir sa meilleure amie Tracy qui la serrait contre elle.- Ely tu n'en croiras pas tes oreilles lorsque je vais t'annoncer que mon père a enfin accepté que je passe ma soirée avec le garçon de mon cours de...
Mais la rêveuse ne l'écoutait qu'à moitié alors qu'elle repensait au garçon qui hantait ses pensées. Qu'arriverait-il si elle le voyait à l'école? Si elle se tournait de l'autre côté et le voyait là, adosser contre le cadrage de porte, mais lorsqu'elle se retourna elle ne vit rien d'autre que le vide. Elle soupira en passant une main dans la frange rebelle qui tombait dans ses yeux si différents de la normale. Un œil qui était d'un gris d'acier, comme si toute la pigmentation s'était enfuie dans l'autre œil qui était d'un marron presque noir. Comme si l'un d'eux retenait la bonté et l'autre les ténèbres, le yin et le yang. Ely, ou de son nom complet Elyzabeth, releva son regard vers Tracy en souriant gentiment alors qu'elle faisait mine d'écouter l'histoire pas si passionnante qu'elle lui exprimait de manière à lui donner la nausée à force de voir ses mains se jeter dans tous les sens et ses longues boucles dorées sauter d'un côté à l'autre. Lorsqu'elle eue terminée son histoire, la plus petite s'excusa en disant qu'elle devait retrouver son prince charmant, lui plaquant une bise rapide sur chacune de ses joues avant de s'enfuir en couinant comme une enfant le jour de Noël. Ely ne put s'empêcher de rigoler à la voir aller, ne faisant que secouer la tête lentement en se dirigeant vers la sortie de l'école après avoir pris son sac de carton pour le dîner. Elle était le genre de personne qui préférait passer son temps seule près de la nature qu'être entourée de centaines de personnes qui criaient toutes sortes d'idioties.
Le ciel était sombre en cette journée d'octobre, mais on pouvait tout de même sentir la chaleur du soleil dans le vent frais du matin. C'était comme si la nature se battait en permanence sur qu'elle température devrait régner aujourd'hui et tous les autres jours. Les feuilles commençaient lentement à tomber des arbres et les couleurs dorés de la nature rendait la petite ville si sombre, beaucoup plus charmante et accueillante. Par contre, la jeune fille ne voyait pas les choses de la même manière. De voir les feuilles tomber montrait que la nature allait pouvoir changer de vie, recommencer du début alors qu'elle ne pouvait pas. Elle jalousait la nature de pouvoir chaque année commencer d'un nouveau jour. Son cœur souhaitait seulement pouvoir être née quelque part d'autre, dans une famille autre que la sienne et où elle pourrait être elle-même alors que tous les autres pensaient qu'elle était une abomination.
Ses pieds étaient légers sur le gazon humide alors qu'elle se dirigeait vers la petite forêt à l'arrière de la forêt où elle aimait passer la plupart de son temps libre. C'était donc vers une souche d'arbre qu'elle se dirigeait, s'assoyant sur celle-ci en soupirant de bonheur. Enfin elle se sentait bien et heureuse. Regardant autour d'elle, ses cheveux courts flottaient dans la petite brise du midi. Physiquement Elyzabeth était bien le contraire de ces filles populaires dans les films. Elle avait une chevelure sombre qui lui arrivait aux épaules, des yeux étranges, une peau claire avec un petit teint olive dû à ses origines. Pas trop grande et pas trop petite, sans trop de courbes, juste assez pour montrer qu'elle était vraiment une fille. Pourtant comparée à tant d'autres filles, Elyz aimait à quoi elle ressemblait. Elle aimait sa différence et comptait bien l'aimer jusqu'à la fin, mais ce qu'elle n'aimait pas c'était ce qu'elle était vraiment. Ce qui faisait que sa famille la voyait comme une abomination et que tant d'autres voyaient comme une menace. Elle enviait donc la nature pour pouvoir changer ce qu'elle était chaque année. Elle voudrait pouvoir le faire seulement une fois, seulement changer un petit détail en elle.
Alors qu'elle regardait son sandwich entre ses mains, un bruit se fit entendre devant elle. Relevant les yeux elle put voire que rien ne s'y trouvait et qu'alors c'était sûrement son imagination qui lui jouait des tours, mais juste au cas où elle resta sur ses gardes, ses yeux regardant bien attentivement autour d'elle, prête à toute éventualité. Alors qu'elle rebaissait les yeux pour croquer dans son sandwich, le bruit fit plus près d'elle et lorsqu'elle sentit une chaleur près de la peau de son cou et des lèvres près de son oreille, elle stoppa son mouvement en fermant les yeux.
- Une sorcière dans les bois? Dans mes bois en plus, mais tu as du culot...
En rouvrant les yeux je pus voir que la personne n'était plus derrière moi, mais bien devant moi. Plus grand que moi, des cheveux d'un brun au reflet roux, des yeux dorés et ses pupilles. Des pupilles pas du tout humaines, mais animales. Je me relevai donc rapidement en comprenant sur qui je venais de tomber. C'était lui. Le garçon de mon rêve, celui qui m'avait donné l'impression de vivre pendant cette nuit-là et qui m'avait chamboulée durant toute la matinée. C'était donc lui. L'homme qui m'avait fait ressentir toute cette joie était non seulement magnifique en vrai, mais aussi un loup-garou. Mon pire ennemi.//
Pour commencer, merci d'avoir pris le temps de lire ce chapitre et j'espère que cela vous aura plus! Voter & commenter ça serait super de votre part.
Quelques infos;
- Elyzabeth, une étudiante dans un lycée bien normal, mais qui depuis sa naissance est une sorcière.
- Tracy, sa meilleure amie.
- Le loup-garou, ah, mais ça c'est une surprise pour découvrir qui il est!
Merci encore,
Sarah xx
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Blessed
General FictionLorsqu'un jardin de fleurs naît dans le coeur d'une sorcière. Une histoire surnaturelle remplie d'émotions.