Chapitre 7 - quand le sang coule

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If it is important enough to you, you will find a way. If it is not, you will find an excuse

 If it is not, you will find an excuse

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Chapitre 7 - quand le sang coule

La porte s'ouvre et la femme que j'ai en face de moi me semble différente. Je n'ai pas l'impression d'être en face d'elle, de ma mère, celle que j'ai vu chaque jour de ma vie, de mes dix sept années. Son teint est pâle, signe qu'il lui manque quelques heures de sommeil, ses cheveux sont coiffés et tirés en arrière ce qui lui donne un air stricte et son rouge à lèvre bordeaux lui rend des traits durs.Me vient le sentiment de culpabilité. Je suis absorbée par des remords que je n'aurai pas pensé, en une courte absence, ma mère a changé. Et il est évident que c'est en parti par rapport à moi. Mon père n'est pas là, mon petit frère non plus et sans étonnement je ne suis pas présente pour elle non plus ce qui me conduit à dire qu'elle est seule alors qu'il n'y a pas deux semaines nous étions quatre. Et encore, je pourrais très bien remonter à quelques années quand nous étions cinq.

Ma mère semble stricte, ce qui n'est pas habituel. Vieillie, consumée intérieurement.

- Eva. Dit ma mère le regard dur et les yeux cernés.

- Maman, je...

- Ne dis rien, je ne veux pas t'entendre. Comment tu as pu partir sans donner de nouvelles... Un message, Eva ! Non mais tu plaisantes ! Tu me déçois, je ne te reconnais pas, non mais t'as vu tes fringues ? Je ne t'ai pas éduqué comme ça !

Son ton est froid, distant, détaché. De ces trois adjectifs je ne sais pas lequel est le plus catastrophique. Même si je sais que celui auquel je pense désormais exprime très bien le ton ferme qu'elle a employé... Le mépris. Je me sens comme une enfant qui n'a pas fait ses devoirs et qui va être punie de ce dont j'aurai pu tenir.

- C'est comme ça que tu m'accueilles alors que tu ne sais même pas la raison ? Maman, entre nous deux c'est toi qui n'est pas reconnaissable. Tu oses me reprocher que tu ne m'as pas éduqué de cette manière ? Mais quelle brillante éducation tu m'as donné ! Tu te rappelles quand tu m'as vu la main brûlée dans les flammes de notre ancienne maison ? Tu n'as jamais bougé le petit doigt pour m'amener à l'hôpital, non toi tu préférais terminer ton tableau.

Ma mère a le visage fatigué et me regarde le regard désolé. Puis elle me gifle. Ma tête part à droite et je deviens rouge de colère tout comme la femme en face de moi que je ne reconnais pas. Alors c'est ça, dire des vérités vous fait mériter une claque ?

J'arrive encore a sentir sa main se poser - ou plutôt foncer à une allure vive sur ma joue pour au final la claquer et, de ce qu'elle pense, me remettre les idées en place.

Era regarde la scène, ne dit pas un mot et c'est tant mieux.
Elle nous regarde à tour de rôle jusqu'à en avoir marre et de fixer un point invisible.

- Tu sais combien je le regrette, je ne savais pas que c'était grave à ce point. Tu sais combien je m'en veux pour tes ces vieilles histoires, Eva. Tu n'as pas le droit de me ressortir ça, tu sais déjà tout à propos.

EvanescenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant