Teen Witch Tome 1

Chapitre 5

       

Ce soir-là, on s'est embrassé, enfin, il m'a embrassé. Scott m'a embrassé, voilà ce qu'il s'est passé. Lui, moi, nous, on s'est embrassé. Je sais que je répète sûrement trop le mot « embrassé », mais sincèrement, peu importe. On s'est embrassé et je voudrais le dire encore et encore, jusqu'au moment où je réaliserai vraiment ce baiser.

J'ignore comment s'est arrivé, mais sans même que je ne m'en rende compte, mes lèvres se sont retrouvées scellées aux siennes et c'était complètement divin, parfait. J'étais là, perdue dans mes idées, à tenter de comprendre si les mots qu'il avait prononcé juste avant signifiaient quelque chose, et puis il m'embrassait.

J'avoue que je serai incapable de vous dire combien de temps ce baiser a duré réellement. J'aurais tendance à vous répondre quelque chose du genre « une éternité », « de longues minutes », mais ça serait probablement exagéré. Pourtant c'est de cette manière-là que je l'ai vécu, ce baiser. A mes yeux, il était interminable, infini. Ce que je m'apprête à dire est complètement cul-cul, naïf et niais, mais je n'en ai rien à faire. Pendant que nos lèvres étaient collées, c'était comme si tout autour de nous c'était arrêté. C'était comme si tout avait disparu, comme si plus rien n'existait à part lui, à part nous, à part notre baiser. Je n'avais jamais rien vécu de tel. Bien entendu que j'avais déjà embrassé des garçons, ça part d'une évidence, mais je n'avais jamais été embrassée comme ça, je n'avais jamais ressenti ça par un simple baiser.

Certes, mes phrases ci-dessus sont absolument débiles et on aurait parfaitement pu les sortir d'un livre à l'eau de rose, mais je vous assure sur tout ce que j'ai de plus cher que c'est de cette façon que j'ai vécu ce cours instant. Ça peut très bien vous paraître surfait, exagéré mais ça ne l'est pas. Vraiment pas.

Après quelques longues secondes, ce baiser trop parfait fut interrompu de part et d'autre afin que lui et moi puissions reprendre notre respiration. En réalité, à cet instant, peu m'importait de mourir d'asphyxie. J'aurais pu rester accrochée à ses lèvres des heures encore, mais mes poumons criaient à l'aide tandis que mon cœur s'emballait et en redemandait encore.

Sans prononcer un seul mot, je fis glisser ma main sur sa joue et sans entreprendre aucun autre contact physique, c'était au tour de nos yeux de « s'embrasser ». Les guillemets sont présents et le resteront. Nos regards étaient littéralement plongés l'un dans l'autre et encore une fois, tout autour de nous disparaissaient petit à petit que nos yeux se perdaient dans ceux d'en face. Il m'était impossible de le lâcher. Ses prunelles étaient probablement les plus belles qu'il ne m'avait jamais été permis de voir et je devais en profiter autant qu'il me l'était autorisé. J'avais la douloureuse impression que ce moment de bonheur pouvait prendre fin à n'importe quel instant, mais heureusement, ce ne fut qu'une mauvaise intuition.

En effet, le reste de la nuit se passa sans un mot. Je vous arrête de suite, n'allez pas vous imaginer qu'il se soit passé quoi que ce soit de sexuel ou autre. Non, il ne s'est rien passé de tout ça. Après ce long moment d'échange de regard, d'abandon, on s'est de nouveau embrassé. Une fois de plus, et encore, et encore. Nos lèvres refusaient de se séparer. Et alors qu'il ne devait pas être loin de 3 heures du matin, lui et moi nous sommes laissés emporter par Morphée. Je me suis endormie la première je crois. C'est même certain en y pensant, puisque je me suis endormie la tête posée sur le torse de Scott alors que lui-même avait une main qui jouait avec mes cheveux.

Actuellement, j'ignore ce que tout ça signifie. Rien n'a été dit de plus, on était juste là, on profitait de ce moment. On se vidait l'esprit et rien d'autre n'importait que l'autre. Je ne réfléchissais pas aux conséquences, à ce qu'on faisait, même si rien de tout ça ne pouvait être grave, et je pense que lui non plus.