Cela faisait maintenant trois jours que les trois anomalies n'avaient pas revu Joy. Ils s'inquiétaient tous énormément. Les visites longues et répétées, les séjours entiers sans coupure dans l'un des centres, tout ça n'était pas dans leurs habitudes. Quelque chose n'allait pas. Faith aurait voulu pouvoir en parler aux jumeaux mais aucun des deux n'était revenu. Apparemment, ils avaient sous-estimé leur mère, elle ne se laissait pas trouver facilement. De plus, elle devait savoir qu'elle était recherchée non seulement par ses enfants mais aussi par le gouvernement, ce qui était une très bonne raison pour rester cacher et éviter d'attirer l'attention. Dans sa cellule, Faith tournait en rond en essayant de se rappeler chaque entrevue qu'elle avait eu dans les centres. Elle espérait trouver un indice, trouver une raison à ces changements soudains. Ils devaient avoir trouvé quelque chose. Ou alors, c'est ce qu'ils voulaient qu'ils croient. Peut-être même que, se rendant compte que depuis le début des tests sur les générations d'anomalies ils n'avaient pas changé de méthode ne serait-ce qu'une seule fois, ils se mettaient à tout changer. Si ces murs n'étaient pas faits de matière anti-anomalie (c'est comme ça qu'elle et Joy l'appelaient), Enrik aurait pu écouter les conversations des gardes et des médecins. Elle finit par s'asseoir contre la porte métallique. Elle frissonna au contact froid et électrique. La matière qui les empêchait d'utiliser leurs pouvoirs avait aussi un impact physique en fonction de la quantité. Sur leur cellule, les fondateurs n'en avaient pas mis beaucoup alors avec le temps, les anomalies étaient capable de la toucher mais dans la cafétéria ou les centres, un simple contact pouvait avoir de gros dégâts physiques comme mentaux. Bien des générations avaient essayé de s'enfuir seulement cela n'avait pas bien fini. Heureusement pour celle-ci, ils avaient les jumeaux. Dakota et Derek résistaient beaucoup plus à cette matière inconnue. L'énorme quantité présente dans la cafétéria ne leur procurait que la petite décharge électrique que Faith ressentait à chaque fois qu'elle se collait contre les murs ou la porte de sa cellule. Elle souleva le petit bout de métal pour avoir accès à la petite fenêtre qui lui permettait de voir le couloir et l'horloge sur le mur d'en face. Les gardes allaient venir la chercher pour déjeuner d'une minute à l'autre. Durant les longues secondes durant lesquelles elle attendait, elle dessina sur le sol à l'aide du couteau qu'elle cachait dans son soutien-gorge. Ce n'était pas comme si un garde allait venir voir, ils étaient effrayés à la simple idée que les anomalies pouvaient les regarder. Elle commença à dessiner le visage de son personnage préféré du manga qu'elle préférait. On l'interrompit alors qu'elle commençait l'un des yeux. Elle replaça l'arme où elle était et se releva. Elle tapa deux fois du pied pour indiquer qu'elle était prête (les gardes ne savaient pas que les anomalies pouvaient toucher la porte sans aucun problème). Elle entendit le bruit de tous les verrous qui s'ouvraient avant que la porte s'ouvre. Elle avança et attendit que le garde ferme la porte avant de partir en direction de la cafétéria. Les garçons l'attendaient juste devant. Ils entrèrent et allèrent se servir avant de s'asseoir sur la seule table qu'il y avait. Aucun d'eux ne parla, ils réfléchissaient tous. Enrik pensait à Nathan, il se remémorait des souvenirs de lui. Joshua s'interrogeait sur la provenance des aliments écoeurants qu'on leur servait tandis que Faith se demandait à quelle heure les jumeaux prévoyaient de frapper. Car à quelques secondes près ils passaient des cellules dont le couloir était bondé de gardes à une pièce devant laquelle une bonne douzaine d'hommes armés se tenaient. La porte s'ouvrit faiblement en un grincement qui résonna dans la salle où régnait un silence de mort. Un garde apparut d'abord, puis Enrik aperçut la petite bouille fatiguée de Joy. Il se précipita vers elle et l'aida à marcher jusqu'à la table. La petite Joy avait une sale mine. La tête fatiguée de Joshua paressait être un vrai rayon de soleil à côté.
"Mon dieu, que t'ont-ils fait ? demanda Enrik."
Elle parut réfléchir pendant un moment puis se mise à pleurer.
VOUS LISEZ
The Anomalies
FantasyLa moitié de la population est normale, l'autre a des pouvoirs. Seulement cinq personnes par génération sont différentes, cinq personnes qui ont des pouvoirs totalement différents et beaucoup trop puissants. Cinq personnes qui sont contrôlées par le...