2. Comme une humaine

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Quand je me reveillai un lundi matin, ma chambre etait inondee par le soleil. Je reconnaissais maintenant le chant des differents oiseaux. Je regardai les objets qui m'appartenaient maintenant: les meubles blancs, le lit a baldaquin, le papier peint bleu et le piano qu'Elena avait place dans un coin de la chambre.

Erianeth etait different. C'etait un grand royaume tres fleuri. Dans chaque maison, il y avait que le necessaire. Chacun avait sa tache et tous s'entraidait. Mon pere etait chevalier au service de notre roi Harald et ma mere infirmiere. Ma grande soeur Merila etudiait la medecine generale depuis quatre ans. Erianeth avait ses regles entre autres: les jeunes n'avaient aucun role jusqu'a dix-sept ans ce qui faisait de moi la dependante de notre famille.

Erineth a toujours ete un endroit paisible mais cela n'empeche pas aux Upsgrans de nous attaquer malgre nos liens de parente. Hervey nous avait cree dans le but de combattre les cyriens, de vrais demons dirigés par son demi frère. On etait comme des pions.  Mais on n'a jamais fait sa volonte et depuis cinq cents ans nous nous battions entre nous parce qu'il nous avait fait avec quelques differences.

Et durant une lutte contre nos ennemis, mon pere sauva Harald des griffres d'un cyrien. Il s'est fait nomme bras droit du roi et recu le privilege de me marier au prince le jour de mes dix-sept ans. Oui a Erianeth, c'etaient les parents qui choisissaient le mari d'une jeune fille.

Bien entendu, je ne voulais pas me marier avec un garcon que je ne connaissais pas. Je me voyais plutot dans les bras d'un homme que j'aimerais et qui m'aimerait en retour. Je savais que je ne le supporterais pas et Elena est venue a mon secours. Elle m'avait emmene ici , chez elle contre l'avis de mes parents , parmi les humains, les personnes qu'on a toujours craint. Mais elle n'etait pas du genre a se laisser impressionner par quoique ce soit et s'y etait installee depuis ses vingt-deux ans. J'ai toujours reve d'avoir son courage. Tout comme elle, je suis tetue et n'aime me soumettre a personne.

De bruits provenant du rez-de-chaussee me tirerent de mes souvenirs. Toujours vetue de mon pyjama, je descendis pieds nus guidee par une agreable odeur de cafe venant de la cuisine.

-Salut, Elena, fis-je quand je me trouvai sur le seuil

-Oh, ma cherie, c'est toi! dit Elena assise en tenue de travail sur un tabouret, une tasse de cafe a la main droite, un journal dans l'autre. Elle avait trente ans mais faisait plus jeune que cela avec ses longs cheveux chatains, ses beaux yeux noirs, sa taille fine et sa peau lisse.

Elle me fit prendre place a cote d'elle et me tendit une tassede cafe fumant qui me brula les doigts. Tous comme les humains, les erians etaient sensibles a la douleur mais guerissaient spontanement de coupures et de fractures.

Je sirotai mon cafe avec precaution

-Qu'est ce qui se passe? interrogea Elena, tu as l'air pale ce matin.

Ma tante est protectrice et souciante des autres de nature

-Bof, c'est rien, c'est tout ca...

-Je sais que tout ca est inhabituel pour toi mais regarde moi. Au debut j'ai connu des difficultes mais je me debrouille bien, non?

Je soupirai. Elle faisait vraiment des efforts pour me rassurer.

-En attendant , tu vas essayer de te fondre dans la masse, continua t-elle. J'essaie de poser de nouvelles  règles. A partir d aujourd'hui, tu devras les respecter. D'abord, tu feras preuve de charite et de gentillesse. Et evite de parler de tes origines. Personne ne te croiera. Est-ce clair?

-Je crois, murmurai-je en essayant de retenir ce qu'elle venait de dire.

Elle se leva , deposa sa tasse vite au fond de l'évier  et  lança  en me pointant du doigt

-Très  bien, maintenant  remonte dans ta chambre pour te preparer. Je t'emmène  au lycée .

-Quoi? Aujourd'hui , tu veux dire? Je ne crois pas que ce soit une bonne  idée  Eléna. Je ne suis pas encore  prete a fréquenter  des humains et...

-Ariane, tu n'as pas le choix. Ici a  seize ans , tous les jeunes vont a l'école  

-Faut-il vraiment  en arriver la?

-Oui mademoiselle. Et dorénavant, tu es une humaine pour les autres. Tu es une simple jeune fille qui habite avec sa simple tante dans une simple ville. Compris?

-Je crois... marmonnai-je en baissant la tête  

-Voila. Tu sais  quoi faire maintenant.

Je remontai dans ma chambre a contre coeur. Et après  un long bain, je cherchai des vêtements  convenables  dans  ma  nouvelle  garde robe. J'etais inquiète  a l'idee d'aller dans un endroit remplis de ces trumuches dont je me méfiais depuis toujours, voire meme les cotoyer!!!! Apres tout ce n'etait que temporaire. Harald et mon père comprendrait enfin que je ne  pouvais pas me marier avec Stephan et annuleraient ce fichu mariage. Ou du moins je l'espère.

Je finis par enfiler un t-shirt bleu simple et un jean noir neuf accompagnés  de ma nouvelle paire de baskets.

Au dela des apparences...(Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant