Partie I

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Tom rentrait tard ce soir là. Comme depuis quelques semaines déjà. Et il était bien heureux de savoir que Bill était présent. Depuis son accident, il avait décidé de passer plus de temps à Berlin. Non pas pour ses compagnons, qui certes étaient un plus non négligeable, mais parce qu'il avait pu découvrir tous les métiers entourant la profession du mannequinat durant sa convalescence, et que tout cela lui plaisait beaucoup. Il avait décidé de ralentir un peu la cadence concernant les défilés, et de s'occuper de la nouvelle filiale du groupe auquel il appartenait, à savoir le recrutement et l'assistance. Tout ceci lui permettait d'être beaucoup plus souvent à la maison, donc moins fatigué à cause de tout ses voyages. Et ces derniers temps, il rentrait même avant Tom, ce qui était un exploit en soi !

Tom avait enfin fini ses études, et après un stage très réussit dans un des plus gros cabinets de Berlin, l'avocat pour lequel il travaillait avait décidé de l'embaucher en tant qu'assistant, avant qu'il ne soit capable de prendre une place d'avocat légitime. Et Tom travaillait beaucoup. Beaucoup trop.

Il quitta prestement ses chaussures et son manteau et se dirigea à l'odeur vers la cuisine. Bill était en train de cuisiner. Habillé d'un simple jogging, les cheveux encore humides, il sortait visiblement de la douche et était en train de goûter la sauce à l'aide d'une cuillère en bois.

-Mon homme aux fourneaux portant une longue cuillère à sa bouche, trop sexy, siffla Tom en se lèchant la lèvre d'envie.

Bill éclata d'un rire sonore tout en reposant l'ustensile dans la casserole. Il fit signe à Tom d'approcher et Tom l'embrassa longuement en guise de bonsoir. Puis il s'écarta.

-Putain, ça sent trop bon ! grogna-t-il de désir. Tu nous as préparé quoi ?

-Hum, pas grand chose, répondit-il. Un pot au feu. On avait plein de restes. Je ne voulais pas que ça se perde.

-T'as eu bien raison ! approuva Tom. T'as fait quoi de ta journée ? demanda-t-il ensuite en se dirigeant vers le réfrigérateur.

Il en sortit deux canettes et en tendit une à Bill qui s'était entre temps assis à la table de la cuisine, laissant mijoter le repas.

-J'ai accueillit la nouvelle ! grimaça Bill en réponse.

-Oula, elle n'a pas l'air de te plaire, rigola Tom en s'avachissant sur sa chaise.

-Bah, je n'étais pas d'accord pour qu'elle rejoigne l'agence en premier lieu, tu te souviens ? demanda-t-il.

Tom acquiesça sans rien dire.

-Eh bien, j'avais raison ! Aucun style, aucun charisme, aucune émotion ne sortent de cette fille ! Elle a seize ans et trois ans d'âge mental ! Elle a la présence d'une huître en pleine hibernation ! Et ça n'existe même pas ! Exagéra-t-il. Une catastrophe !

Tom explosa de rire. Il adorait quand Bill dramatisait au maximum. Ça faisait définitivement partie de son charme, et c'était hilarant.

-Et laisse-moi deviner, tenta Tom, c'est à toi qu'incombe la lourde tâche de la rendre monnayable ? se moqua-t-il gentiment.

-Tu supposes bien, répondit-il en faisant claquer sa langue de mécontentement. La grâce et la prestance, ça ne s'apprend pas ! Tu as de la classe, ou tu n'en as pas ! Cette fille n'en aura jamais, énuméra-t-il, intraitable.

-Tu es dur, là, je trouve, réprimanda Tom. Attends de voir, elle te surprendra peut-être.

Si Tom adorait voir Bill dramatiser, il n'aimait cependant pas qu'il juge sans savoir.

Jamais deux sans trois ... (Suite de 1,2,3 ...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant