Le vent soufflait dans les cheveux décolorés de Liberty, la lune illuminait son visage. Les voix du petit groupe qui attendait impatiemment derrière elle paraissaient lointaines. D'une main assurée, elle saisit une énorme pince coupante et la referma d'un coup sec sur la chaîne surmontée d'un cadenas qui tenait le grillage fermé. La grande porte grillagée s'ouvrit en grinçant et les jeunes poussèrent un cri de joie. Sans plus attendre, ils se précipitèrent à l'intérieur de la propriété en courant et gueulant. La plupart d'entre eux avaient des bouteilles de bière à la main et étaient déjà bourrés. Liberty observait tout ce petit monde, fière de son geste, quand un couple la héla.
-Hé, Lity, on risque pas de se faire choper par les flics? Demanda le garçon d'un air inquiet.
-Naaan, y'a aucune caméra de surveillance, j'ai vérifié.
Les jeunes s'éloignèrent, rassurés.
Malheureusement pour elle, elle avait tord. Une caméra camouflée par des plantes grippantes les avait repérés depuis longtemps. Les sirènes de police ne tardèrent pas à se faire entendre et les jeunes, affolés, s'enfuirent dans tous les sens. Avant même de comprendre ce qui se passait, des mains saisirent Liberty et lui enfilèrent des menottes.-Laissez moi partir putain! Criait la jeune fille.
Elle se débattait comme une lionne sur une des chaises du commissariat, les flics l'avait menottée à la chaise pour qu'elle ne s'enfuie pas.
-Tes parents vont venir te chercher Liberty, arrête de gigoter comme ça, souffla un policier. C'est la 7e fois en un mois que tu te retrouve au poste! Qu'est-ce qui va pas chez toi? On t'a jamais dit qu'entrer sur des propriétés privées était passible d'une grosse amende?
Elle lui lança un regard si noir qu'il détourna les yeux. Enchaînée, les cheveux en bataille, elle ressemblait à une bête sauvage. Soudain, un policier suivi d'un homme et d'une femme à l'air grave entrèrent. La femme posa son regard sur la jeune fille et son visage se contracta en un rictus de colère.
-Madame? Étant donné que votre fille est mineure, vous allez devoir payer une amende de 1500€ pour violation de propriété privée.
La dame hocha la tête mécaniquement, elle bouillait de l'intérieur. On détacha Liberty qui se frotta les poignets.
-Tâche de ne pas faire de conneries, gamine.
Elle s'en alla d'un pas furibond, suivie de ses parents.Dans la voiture régnait un silence de mort. Les yeux de Liberty étaient rivés sur la fenêtre. Sa mère prit une inspiration, puis elle explosa.
-Liberty, j'en ai plus que marre de tes bêtises de gosse pourrie-gâtée! Tu va bientôt avoir 18 ans, pourquoi tu te comporte encore comme une petite fille écervelée?! À ta majorité tu sera obligée de payer tes amendes, tes conneries seront passibles de prison!
La voiture se gara devant une grande maison en briques rouges.
-On a toujours tout fait pour toi, pour que tu te sente bien, mais jamais tu ne nous a remercié! Sans nous tu serais morte au fond d'un ravin à l'heure qu'il est! Tes géniteurs t'ont abandonnée comme une merde, et nous qui t'avons recueillis et chéris, tu nous a pourri la vie depuis ton enfance!!
-Contente de le savoir, répondit la fille d'une voix neutre.
-Tu es privée de sortie jusqu'à nouvel ordre.
Liberty esquissa un sourire et sortit de la voiture en claquant la portière. Elle pénétra dans sa maison, monta quatre à quatre les marches de l'escalier et s'enferma dans sa chambre. Elle se jeta à plat-ventre sur son lit et sortit son portable.
-"Privée de sortie"? Ça ça m'étonnerai... Murmura-T-elle pour elle même.
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Vivre libre ou Mourir
Teen FictionElle, jeune fille de 17 ans, grande gueule, contre la société, défiant les lois et prônant la liberté. Lui, garçon timide, un peu renfermé, intello, aimant les bouquins, la discrétion et la tranquillité d'une vie sans aventures. Il vont se détest...