magique (test)

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Elle travaillait encore dans son atelier. La porte était entrebaillée vers son monde et l'autre monde, plus banal, plus gris, plus simple.
Son monde était rempli de couleurs orientales et de motifs déroutants, de tapisseries et de couleurs vives. En entrant dans son pays des merveilles (comme elle aimait l'appeller), on y trouvait toutes sortes de trésors : bijoux au pierres brisées, pinceaux rangés en vrac dans un étui en bois bordeaux bordé par une bordure en cuir. Peinture aquarelle. Brosses dorées. Papiers délicats souillés au fusain de formes désordonnées.
Des tableaux étaient exposés un peu partout dans la pièce, représentant des visages bridés et des paysages rosés par le soleil.
L'astre solaire passait à travers les volets entrouverts -tout était entrouvert dans son atelier de toutes manières- et dessinait ce que la jeune fille n'arrivait pas, malgré ses pinceaux de toutes tailles, formes, poils et ses toiles rondes, carrées, épaisses ou rugueuses.
Sur une table rongée par le temps et la peinture, traînait plusieurs petits carnets, aux pages torturées et couvertes de croquis de voyage (de l'inde à l'épicerie en bas de son atelier, en passant par un vieux parc d'allemagne). Des papiers gigantesques ornaient le mur, entre les tapisseries orientales qui l'habillait déjà. Sur ces papiers, des visages doux et des mains délicates d'enfants qu'elles avaient croisés sur sa route se découvrait.
Une étagère dépassait timidement au dessus de la porte. Sur celle-ci, se promenaient moutons de poussières, pots de peintures et souvenirs de voyages. Ma pièce favorite était une sculpture parée de dorure représentant une déesse d'ores et déjà inconnue mais inspirante.
Un fauteuil en osier brun se trouvait contre un mur, sur son dossier était posé une fourrure aux couleurs fauves. Le sol était jonché de tapis aux motifs tortueux tâchés d'acrylique et de peinture à l'huile. Sous un bureau, beaucoup de pots en terre cuite et décorés de fleurs, de feuilles et de danseuses raffinées, étaient remplis de pinceaux abîmés, géants ou biscornus.
Le seul élément de l'atelier qui n'attirait l'attention de personne était la porte. Personne ne voulait partir de l'atelier car l'autre monde paraissait d'autant plus gris après être entré.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 30, 2016 ⏰

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