Sang Noir (PNL)

Cinque

Ce monde est froid. Il n'y aura que toi et moi. Seulement si j'ai envie de toi.

Giulia

Autant dire que hier, j'ai dormi toute la journée. Trop fatiguée par la soirée. On est en fin de matinée et pendant que ma mère travaille j'ai décidé d'aller faire les courses.
Je descends les escaliers et sors dehors. L'air chaud me frappe en plein visage, vive l'été. Je marche quand je reçois un sms.

📲 ???: Ciao Giulia, ça va ?📱

Je m'arrête en plein milieu du parking. Le numéro ne me dit rien, je questionne mon téléphone du regard. Il sonne de nouveau.

📲 ???: C'est Rayane. Celui de la boîte 😉.📱

Ah oui maintenant je m'en souviens. Ali avait insisté pour que je file mon numéro au gars qui me draguait depuis masse de temps à la soirée. Je souris comme une débile quand j'y pense. Il galérait tellement avec moi et j'en avais rien à faire de lui. Je lui répondrais plus tard.
En levant la tête de mon tel, je vois Tarik arriver vers moi.

Tarik - Salut la ritale.

Il a pas l'air si enchanté de me croiser et moi non plus d'ailleurs. Je lui répond un vieux salut tout sec accompagné d'un regard froid et l'évite. Je saute dans ma voiture et commence à partir. Je le vois dans le rétro qu'il me regarde avec un grand sourire. Tu veux quoi mec ? Décidément j'accroche vraiment pas avec les deux frères. Je sais que c'est l'autre Nabil qui m'a ramené mais ça s'arrête ici. Merci. D'ailleurs j'ai pas de nouvelle de lui et j'ai pas vraiment envie d'en avoir non plus. Il me casse la tête dès qu'il parle et j'ai horreur des gens comme ça.

J'arrive au centre commercial du coin avec mon petit caddie, trop sexy. Les boutiques de fringues m'appellent avec leur nouvelle collection mais autre chose attire mon attention. La go de l'ascenseur de l'autre jour, Sahra regarde la vitrine d'un magasin de lingerie et son chéri, de dos lui matte le cul les coudes appuyés sur son caddie.
Je rigole et lui fait un sourire hypocrite en passant à côté. Ah non en fait j'aurais même pas dû passer par-là. Nabil se retourne vers moi et se relève, un peu choqué. Je le regarde même pas, pourquoi fallait-il que je le croise aujourd'hui ? Accompagné de sa pute surtout.

Moi - Bonne journée Nabilou !

Je lui fais un grand sourire moqueur puis me mets encore à rire. Il me dégoûte ce mec, tu peux pas baiser ta keh autre part ? Genre un endroit caché où il y a degun.
Sa face se décompose puis se durcit quand il tourne la tête vers sa go. Oh pauvre Nabilou, t'es énervé ? Mskn ! Je continue ma route, mes écouteurs enfilés dans mes oreilles. J'entre dans le géant et commence les courses.
Au rayon bonbons etc, je me tourne pour prendre les Drabigus (la baseee) et quand je les pose dans le caddie, une ombre apparaît devant moi. Oh guguss Nabil, j'pas envie que tu me déranges alors casses-toi. Je le toise et bouge ma tête de gauche à droite à la recherche de sa copine.

Moi - Bah alors elle est où Miss Lingerie ?
Nabil - (sourire en coin) Tu vois bien qu'elle est pas là.
Moi - J'crois qu'elle t'attend au rayon capote.
Nabil - Elle connaît la taille. C'est la plus grosse, c'est facile.

J'éclate de rire et le toise une seconde fois, m'arrêtant un peu plus longtemps sur son entre-jambe. Il me regarde de travers, perdant son -magnifique- sourire.

Nabil - (il fronce les sourcils) Tu me crois pas ?
Moi - (très sérieuse) Non j'en ai juste vraiment rien à foutre.

Je m'apprête à reprendre mon caddie mais il me stoppe en posant la main sur la mienne.

Nabil - Laisses. Je pousse.

Je lui lance un regard noir et le laisse faire. Sa main sur le mienne me donne un léger frisson que j'essaye tant bien que mal de cacher. Il me regarde depuis tout à l'heure mais cette fois-ci c'est plus intense, plus doux, moins bestial en fait. J'esquisse un regard vers lui et mes joues s'empourprent. Je retire vite ma main de la sienne et continue d'avancer dans le magasin.

On a dit pas d'amour Giulia, pas d'affection, pas d'amitié, que du froid, rien d'autre. Les gars m'ont assez blessés ou trompés pour que je pense rien qu'une seconde que ce contact me déboussole. C'est juste 2 mains et un gars que je déteste car il est comme les autres. Il connait pas l'amour, juste la baise avec les meufs et ça j'en ai vraiment horreur. Rien que je sache qu'il couche à gauche et à droite me répugne et marque la distance entre lui et moi. Jamais on se mettra ensemble et je compte bien continuer comme ça.

Pourquoi je pense à ça en fait ? J'en ai rien à faire de lui, il m'intéresse même pas.
Giulia froide avec le monde, il faut toujours que je garde ça en tête.

Nabil - T'as faim ?

Je répond pas et continue ma route jusqu'à la caisse. On débarrasse tout sur le tapis, je paye et il insiste pour pousser le caddie jusqu'au parking. Je le vois se diriger vers sa voiture avec mes courses.

Nabil - Montes.
Moi - Non je dois rentrer.
Nabil - (sec) Montes Giulia !

Je répète que non et il m'empoigne le bras et m'avance jusqu'à la portière.

Moi - Nabil lâches-moi putain !
Nabil - (il ouvre la portière) Montes.
Moi - (soufflant) Connard.

Il ouvre le coffre, met les courses dedans et s'installe au volant de sa BMW. Et ma voiture alors ? Je roule des yeux.

Nabil - Je t'emmène manger.
Moi - J'ai pas faim.
Nabil - Fermes ta gueule, tu crèves la dalle.

Je préfère pas répondre et il a pas tord, mon ventre gargouille. Il s'arrête au le mcdo le plus proche et j'écarquille les yeux. Ça faisait un bail que j'avais pas mangé mcdo, autant dire la meilleure bouffe du monde, même si techniquement c'est pas vrai, j'kiff trop ça ! Il lâche un petit rire devant ma tête et on commande. Je parle pas pendant que je mange mais lui prend bien son temps pour me relooker et manger en même temps. Mon tel vibre sur le côté de la table. Nabil arque un sourcil en le fixant. Je relève la tête vers lui.

Moi - Quoi ?
Nabil - C'est qui ?

Il prend mon téléphone dans ses mains et me montre le sms.

Nabil - (lisant) "Re coucou ma belle, pourquoi tu réponds pas ? J'aimerais bien qu'on se revoit, appelles moi 😍." C'est qui lui ?
Moi - Ah lui. Je sais pas j'ai pas lu les messages.
Nabil - Les ?
Moi - Ouais ce matin il m'en a envoyé j'ai pas répondu.

Je déverrouille mon tel et lui montre les 2 autres sms. Sa mâchoire se contracte, il est tendu.

Nabil - Hm... (il marque un temps d'arrêt) Comment il a eu ton num.
Moi - Il forcait et Aaliyah a insister pour que je le lui donne.
Nabil - D'accord. Aaliyah c'est la bonnasse qui était avec toi l'autre soir ?

Je reste sans mots. Il a vraiment dit bonnasse ? Il est en train de dire qu'il l'a trouve bonne pour la baiser ? Il veut baiser ma pote et il le dit devant moi ? Mon visage s'éteint, je fronce les sourcils, le regarde mal, de travers, froidement et durement, la totale. Les nerfs commencent à monter.

Moi - (faisant genre d'être calme) Tu veux son numéro à Aaliyah ?
Nabil - Pourquoi ?
Moi - (sourire faux-cul) Elle a l'air de bien t'intéresser.
Nabil - (son visage s'illumine et il sourit perversement) Elle aussi avait l'air intéressé.

J'en reste sur le cul. Fils de chien.
Je sors un papier de mon sac, lui écrit le numéro et lui donne.

Moi - Ramènes-moi à ma voiture.
Nabil - (perdu) Pourquoi ?
Moi - (plus sec) Ramènes-moi.

J'ai plus aucune envie de voir sa tête. Il s'exécute dans le silence. Pourvu qu'il prenne pas son temps sur la route...

À peine garer sur le parking du centre commer-cial, j'empoigne tout les sacs de courses et les déplace dans mon coffre de voiture puis démarre sans un mot pour ce connard.

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