chapitre 6

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Je monte les marches jusqu'à ma chambre. Comment mon père peut-il être aussi méchant, surtout avec son enfant ?
Une fois arrivée sur mon lit, je sens mes yeux brûler de larmes trop longtemps contenues. Je les laisse tout doucement couler avec une impression de vide dans la poitrine. Tous mes rêves et espoirs qui s'étaient fondés d'eux même dans ma tête s'écroulent. Après de longues minutes à pleurer en boule dans mon lit, je me relève et me dirige dans ma salle de bain pour prendre de l'eau. Lorsque je vois mon reflet dans le mirroir, j'ai un mouvement de recul. Mes yeux gris bleus sont brillants et gonflés à force d'avoir trop pleurer, ma joue que papa a gifler est toujours rouge et ressort à cause de mon teint blafard. Je comprends maintenant ce que voulait dire Lou par chaton abandonné. Papa n'y est pas allé de main morte. Je retourne dans mon lit toujours avachie et hébétée de cette soirée.
Demain j'appellerais l'école pour tout annulé mais pas ce soir, j'ai déjà subi assez de déception.

Je me réveille vers 8h30, bien décidée à  sécher les cours. Je n'ai pas la force d'affronter une journée d'école après la suite de déception pendant la soiree d'hier soir. En plus, il faut que j'appelle St Anne pour les prévenir que mes parents sont totalement opposés à mon entrée dans cette école... ça risque de ne pas être un appel très agréable.

Lorsque je descend pour prendre mon petit dejeuner, je ne trouve personne. Mes parents sont déjà partis, bien évidemment. Je me sers un bol de céréales en mâchant bien lentement chacunes des céréales pour faire durer le temps et retarder l'appel. Je me rend compte que mon attitude est puérile mais je ne peux pas m'en empêcher. Après avoir mangé et rangé, et qu'il devient évident que je n'ai plus rien à faire dans la cuisine, je remonte dans ma chambre et me dirige vers la salle de bain. Une fois arriver là haut, je prend une longue douche dans le but de m'apaiser avant le coup de fil. Au bout de 15 minutes, je sors et enfile un vieux survêtement et un tee-shirt gris troué, n'ayant pas l'intention de sortir aujourd'hui.
Je m'assois sur mon lit et attrape mon téléphone ainsi que le numéro que m'a donné la prof. Je compose les  chiffres. Ça sonne.

-Allô, demande une voix féminine à l'appareil.

-Oui bonjour, je réponds la gorges serrée. Je m'appelle Victoire Balaye.

-Ah oui bien sûre ! m'interrompt la dame. On t'a proposé une place à St Anne pour la fin de ta terminal c'est bien ça ?

-Oui exactement...

-Alors? Tu es d'accord ? me demande-t-elle d'une voix pressante.

En étouffant un sanglot, je lui repond :

-Ca aurait été avec plaisir mais mes parents ne sont pas d'accord, ils pensent qu'être musicien n'est pas un métier convenable. A vrai dire ils ne pensent qu'aucun métier ne sont bien à part celui de médecin, ils ont déjà tracé tout mon avenir pour moi, ajouté-je avec hargne.

-Comment ça ?! Crie la prof, indignée.  J'étais là pendant ton audition, je n'ai jamais entendue quelqu'un qui mérite autant de rentrer à St Anne.

Ces compliments me touchent, mais ça ne change rien.

-Tu as un véritable don ! Reprend-t-elle. Tes parents ne se rendent pas compte ! Est ce que toi tu veux y aller ?

- Bien sûre ! C'est la meilleure école pour qui tente de devenir professionnel en musique !

-Alors il faut que tu convaincs tes parents parce que sans leur accord nous ne pouvons pas te prendre Victoire. Tu n'as pas encore 18 ans...

-J'en ai parlé avec eux hier, mon père était dans une rage folle, il m'a même giflé ! Ils n'accepteront jamais, lui répondis-je dépitée.

-Il t'a giflé ? S'indigne la secrétaire. Ça ne va pas du tout !

Après quelque secondes de silence, elle reprend la parole.

-Bon Victoire je vais aller voir la directrice pour lui en parler et voir si on peut faire une exception pour toi, conclue-t-elle. Je te rappelle dès que j'ai du nouveau.

-D'accord, au revoir madame et merci beaucoup !

Je raccroche. Finalement cet appel ne s'est pas si mal passé. Une nouvelle fois je me reprends à espérer partir à St Anne mais je me reprends vite. Il n'y a quasiment aucune chance que j'y aille, mes parents sont totalement contre et je n'ai pas encore 18 ans. À moins que cette secrétaire ne trouve une solution miraculeuse, ce qui m'étonnerais...

Je passe le reste de ma journée devant la télé, les yeux rivés sur mon téléphone en attendant l'appel qui ne semble jamais venir. Plus les heures passent plus le téléphone paraît grossir, comme s'il voulait me narguer.
Je sens que mes yeux se ferment peu à peu quand soudain mon téléphone sonne. Je crois rêver.

-Allô ?

-Oui, Victoire ?

Quand je reconnais la voix de mon interlocuteur mon coeur fait un bon.

-Oui oui,je réponds avec empressement

-Je crois que j'ai trouvé une solution.

NAD:
Je viens de relire les autres chapitres que j'ai posté et j'ai remarqué que j'ai fait beaucoup de fautes d'orthographe, je vous pris de m'en excuser ^^' j'essaierai d'en faire moins à l'avenir, et si vous en voyez n'hésitez pas a me le dire. Gros gros bisous !  

La Violonniste Où les histoires vivent. Découvrez maintenant