Chapitre 19 [Orage]

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Elle était à peine à quelques mètres de l’épicerie lorsque la pluie commença à tomber sauvagement. Elle tint fermement les sacs contre elle et se mit à courir vers l’hôtel.

Elle franchit la porte d’entrée, ses cheveux dégoulinant et trempée jusqu’aux os. Elle grelotta et s’avança vers l’ascenseur. Avant qu’elle ne puisse appuyer sur le bouton, un bruit sourd se fit entendre et toutes les lumières s’éteignirent en même temps.

Ruby jura et se dirigea vers la porte menant aux escaliers. Elle les monta tranquillement en regardant où elle mettait les pieds. Il suffirait d’un moment d’inattention et elle glisserait par terre.

Elle ne s’attendait pas à ce qu’il fasse aussi noir et en franchissant la porte menant à son étage, elle s’aperçue qu’elle retenait sa respiration. Elle secoua la tête en se traitant de stupide, elle n’était pas du genre à craindre l’obscurité.

Elle entra dans la suite et déposa les sacs sur le comptoir de la cuisine. Elle se dirigea ensuite vers sa chambre pour changer ses vêtements. Ruby enfila une paire de pantalons de jogging et un pull, puis se rendit à la salle de bain pour sécher ses cheveux. En branchant le séchoir, elle réalisa que la noirceur de la suite était provoquée par une panne de courant. Sûrement à cause de l’orage, pensa-t-elle.

Elle prit donc une serviette et essora ses cheveux pour ensuite les attacher en chignon. Ruby se dirigea ensuite vers la cuisine et déballa les différents sacs qu’elle avait ramené.

- Logan ?! cria-t-elle.

Elle attendit quelques instants, mais personne ne lui répondit. Elle haussa les épaules, puis continua de classer les différents aliments à leur place.

Lorsqu’elle eut finit, elle remonta les marches et se dirigea vers la chambre de Logan. Sa porte était fermée et alors qu’elle voulu l’ouvrir, elle s’aperçue qu’elle était verrouillée.

- Logan ? dit-elle en collant son oreille contre la porte.  

Ruby entendit un peu de mouvement, puis plus rien. Elle tenta d’ouvrir la porte en forçant d’avantage, mais elle abandonna rapidement.

- Logan ! Ouvre ou je défonce la porte !

Des bruits de pas s’approchèrent de la porte et elle s’ouvrit sur Logan. Il portait des écouteurs et ne semblait pas totalement conscient de la présence de Ruby.

- Depuis quand tu verrouilles ta porte ? dit-elle en s’avançant dans la chambre.

Il grommela une réponse inaudible et retourna s’asseoir sur son lit. Ruby se dirigea vers la fenêtre et jeta un regard à l’extérieur. Il faisait encore plus sombre que tout à l’heure et un éclair traversa le ciel, suivit du vrombissement du tonnerre.

Elle se retourna et observa Logan qui semblait absorbé par sa musique. Il ne prêtait aucune attention à ce qui ce passait autour de lui. Elle s’approcha et s’asseya à ses côtés. Elle posa une main sur son épaule afin qu’il remarque sa présence. Celui-ci sursauta et la fixa dans les yeux.

- Je peux savoir ce qui ce passe ? demanda-t-elle.

- Rien, je …

Alors qu’il s’apprêtait à répondre, un autre coup de tonnerre se fit entendre et il poussa un faible cri.

Le visage de Ruby s’éclaira et elle éclata de rire.

- Toi, Logan, tu as peur des orages ?

- Pas du tout, répliqua-t-il sèchement en évitant le regard de celle-ci.

Ruby secoua la tête en riant et s’allongea sur le lit, les yeux vers le plafond. Logan déposa son Ipod et ses écouteurs près de lui et s’allongea à son tour. Le seul bruit présent dans la pièce était celui du vent qui frappait contre la fenêtre.

Un troisième coup de tonnerre retentit et Ruby se tourna vers Logan. Sa mâchoire se crispa et il ferma les yeux.

Ruby ne pouvait s’empêcher de trouver la situation drôle, mais en même temps adorable. Jamais elle n’aurait cru qu’un garçon comme Logan pouvait craindre les orages.

- Tout va bien aller, finit-elle par dire en souriant.

Logan ne répondit rien et soupira profondément. Il était agacé par le fait que Ruby se moque de lui. Son orgueil en prenait ainsi un bon coup. Si seulement elle savait pourquoi il craignait autant le tonnerre, les éclairs et les orages… Seulement sa mère pouvait le comprendre, mais elle n’était plus là.

Salope.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant