Chapitre 2.

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《Les passages en italiques sont des flashback》
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Je traîne ma valise derrière moi et avance au bout du long couloir dans lequel je me trouve avec ma mère à mes côtés.

-Je sais pas où il faut demander pour t'installer.
Ma mère essaye de voir à qui on pourrait demander conseil mais je pense qu'elle voit mal.

-Regarde là-bas au bout il y a des infirmières.
-Escusez-moi où faut-il demander conseil ma fille vient d'arriver ici?

Elle était en train de demander à une jeune d'ici. Ça ne se voit pas qu'il y a des personnes en blouse blanche qui ne ressemble pas à des malades?

-C'est tout au bout, les infirmières en blouse blanche.
-D'accord merci.
-Qu'est-ce que je t'avais dit hein.

Les personnes d'ici ont l'air d'aller bien, je pensait que j'allais voir des gros dépressifs qui marche dans un couloir les bras le long du corps avec aucune réactions et des grosses cernes. Bon j'exagère un peu. Mais c'est le contraire, ils rigolent, parlent entre eux et cours partout. Je pensais pas qu'ils allaient courir. Ça me rassure quand même.

Après ma tentative de suicide j'ai vu une psychiatre à l'hôpital et m'a conseillée d'aller dans ce centre pour dépressif, suicidaire, anorexique et boulimique. J'ai accepté, tout ce que je voulais c'était allé mieux, j'étais triste et désespéré donc tant qu'à faire, pourquoi pas aller dans un centre hospitalier? L'entrée était un peu glauque mais l'intérieur accueillant et chaleureux.
On m'a envoyé à l'étage des dépressifs et suicidaires qui est le dernier. Je suis aussi anorexique mais avec plus d'envies de morts donc on a préféré me mettre à cet étage. J'y resterai normalement deux semaines.

C'est un long couloir blanc avec plusieurs entrées de chambres. Il y en a quinze en tout si je me rappelle bien.

-Bonjour mesdames! Vous êtes ici pour la jeune demoiselle qui est Rose?
-Oui.

L'infirmière à un grand sourire qui illumine son visage, je le lui rend ainsi que ma mère qui sourit, comme d'habitude, à tout le monde.

On s'installe dans une pièce pour les rendez-vous je suppose et Marie qui est donc l'infirmière nous explique le fonctionnement du "centre de soin" comme ils disent.
On aura pas le droit à nos téléphones, je crois que j'ai halluciné. Je peux pas vivre sans mon téléphone, je m'en fou des réseaux sociaux, internet, sms c'est surtout pour la musique. Heureusement que j'ai pris mon mp3 même si la musique date de plus de quatre ans.
Au début de notre séjour on restera enfermé quarante-huit heures pour mettre en place l'étape de "l'isolement" par rapport à l'extérieur ensuite on pourra sortir devant le bâtiment histoire de prendre l'air mais il faudra une autorisation pour sortir du centre.

-Tu auras à ta disposition un psychologue, un psychiatre et dans certains cas qui n'est pas le tiens une asistante social. Les infirmières seront là aussi donc si il y a un problème n'hésite pas à solliciter leur aide, elles peuvent t'écouter et t'aider. Et après tes quarante-huit heures on te donnera un téléphone pour que seul tes proches t'appellent. Bon maintenant que j'ai tout dit, je vous laisse faire vos adieux et ensuite on va se voir seule à seule Rose.

-Tu vas me manquer ma chérie, prend soin de toi, je t'appelerai.
-Tu sais ce sera comme pour les vacances scolaires quand je pars deux semaines chez papa, on se voit pas aussi.
-Oui mais c'est pas pareil.
-Si tu le dis, bon je vais pas te retenir plus longtemps, tu dois retourner bosser.
-Oui tu as raison, au revoir Rose, je t'aime.

Je lui lançe un faible sourire puis on sort de la pièce pour retrouver Marie.

Avant, j'étais super proche avec ma mère, mais maintenant c'est différent. Je lui montre plus autant mes sentiments, que ce soit à elle ou à n'importe qui. J'étais très expressif, mais ça, c'était avant de devenir dépressif.
C'est une maladie, la dépression. C'est bizarre à dire mais c'est la vérité.
Au début j'étais que dépressif, ensuite je suis devenue anoréxique puis suicidaire. Et ensuite les sentiments ont disparues.

Après que ma mère soit parties, on est retourné Marie et moi dans la même pièce.

-Donc on va commencer.

Elle est toujours souriante, j'aimerai être comme ça. Enfin normalement, maintenant je m'en fou.

-Tu es né quand?
-Le dix-sept décembre 1999.
-Donc tu as dix-sept ans.
-Presque.
-Tes parents sont divorcés?
-Oui, depuis que j'ai quatre ans.
-C'est la première fois que tu vas dans un centre?
-Oui.
-Et c'est ta première tentative de suicide?
-Non.
-C'est ta combien?
-Euh, je sais pas, peut-être sixième.

Il y a tellement de fois où j'ai voulu en finir, certaines TS étaient des petites et ne pouvaient pas me faire partir donc pour moi ça n'en étaient pas.

-C'est-à-dire?
- J'en ai fais plusieurs, et je sais que ces actes sont considérées comme des TS mais pour moi tant que ce n'est pas à haut risque elles ne peuvent pas en être.
-Et celles qui ne sont pas à haut risque, elles sont comment par exemple?
-Pour moi, une dizaines de cachets peut pas me faire mourrir, ce n'est pas vraiment dangereux.

Elle acquiesca d'un petit mouvement de tête. Chacun à ses visions des choses, si on avale juste cinq cachets ou qu'on reste sous l'eau dix secondes on ne peut pas mourrir, on y a pensé mais au final on ne peux pas avoir le résultat souhaité, notre tentative à malheureusement échoué. Je sais qu'en avaler dix peut être dangereux, mais à mon avis et j'en suis sûre je peux pas en mourrir. Je l'ai fait plusieurs fois et ça n'a jamais marché.

-Tu as des problèmes d'alimentations?
-Oui
-Et depuis combien de temps à peu près?
-Ça doit faire presque deux ans.
-Et t'es tendances dépressives, tu pourrais déterminer depuis combien de temps elles sont présentes?

J'ai juste l'impression qu'elles sont là depuis toujours, qu'elles font parties de moi depuis ma naissance mais qu'elles se sont manifestés petits à petit.

-Non, je sais juste qu'elles sont là depuis longtemps.

Et j'ai eu le droit à plusieurs autres questions comme combien de frères et soeurs, quel lycée je fréquente, comment je me scarifiais et si c'était souvent. Oui, j'y suis accros, comme une drogue et c'est difficile de s'en détacher.

-As-tu déjà eu des relations sexuelles?

Je restais figé, je fixais le vide. J'essayais de me souvenir.

Une sensation indescriptible. Une douleur affreuse, une sensation étrange. D'étouffement aussi. J'ai très mal. Je veux juste voir maman.

-Non.

Mensonge? Peut-être.

SuicidaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant