par delà les cieux (ym) ✔

partie unique

Ses lèvres sont glaciales.
Son souffle est brûlant.

Drôle de contraste, n'est-ce pas ?
C'est la première chose qui m'est venue à l'esprit dès que Yoongi s'est jeté sur ma bouche, emprisonnant ma lippe. Ses yeux mis-clos laissent entrevoir le désir qui l'anime, peu à peu.

Je suis fou. Fou à en damner, fou d'amour.

Mes lèvres ne sont plus l'effet de sa convoitise, il m'a maintenant pour seul sujet de ses désirs. Yoongi laisse échapper un gémissement volontairement provocateur, et ce pour me sortir de ma léthargie. Je n'arrive plus à vraiment bouger, comme ensorcelé par ce soleil vivant. Je viens passer mes doigts dans ses cheveux d'un geste incertain. Trop occupé à capturer les meilleurs instants de notre long baiser, il ne proteste pas, et c'est une première.

Je l'aime tellement, mais je ne sais pas vraiment m'y prendre. J'ai l'air d'un enfant qui attend qu'on lui explique comment faire, je dois probablement faire peur. Ou pitié, option à ne pas négliger.

Il approfondit notre baiser alors que je suis anxieux. J'ai peur de mal faire les choses. J'ai peur de tout faire foirer, comme d'habitude.

Il rompt alors le contact entre nos lèvres sans demander son reste, et ses mains entament une descente tout aussi langoureuse qu'excitante. Sa langue rugueuse passe sur ma mâchoire et vient s'échouer sur mon cou, comme une amarre larguée en mer.

"Jimin..." murmure l'asiatique d'une voix diablement suave.

Ce gars est possédé. Possédé par la luxure, possédé par l'envie qui le ronge tout entier, le malmène, le pousse à me caresser le dos.

Mes poils se hérissent au moindre contact de son épiderme, et ses yeux me font littéralement rosir de désir.

Nous sommes un peu perdus entre le monde des enfants et celui des adultes, nous ne devrions pas faire ça.

J'essaye de me convaincre intérieurement mais l'appel de son épaule dénudée me démontre le contraire, et je ne peux que nicher mon visage dans celle-ci.

Témoin indiscret de mes joues rosées, mon partenaire s'arrange pour descendre sa chemise encore plus bas. Mon envie de passer mes doigts sur son torse fin est trop palpable, mais je n'arrive pas à me lancer. Je veux y aller doucement, le plus doucement possible.

En réalité c'est la peur de ne pas être à la hauteur qui me mitraille l'esprit.

Yoongi me sourit faiblement et m'entoure de ses bras, occasion parfaite pour me caresser le bas du dos. Ses boucles d'oreilles sont des astres qui viennent se coller à mon cou, et ne calme en rien le désastre dans mes pensées.

Cela aurait été le contexte idéal pour se dire des mots doux, attentionnés et pleins d'affection. Mais notre manière de se dire je t'aime est plus que de simples paroles, c'est s'adonner à ce plaisir constant mais éphémère, à tel point que l'on pourrait en atteindre la voûte céleste. Trop pompeuse pour certains, suffisamment opportune pour d'autres, cette manière de voir les choses est parfaite pour démontrer la bêtise humaine. Le ciel en aurait rougi de honte si nous n'étions pas minuit passé.

Nos souffles étaient entrecoupés, haletants et hésitants. Nous étions si submergés par nos sentiments que j'ai cru voir, un instant durant, le ciel rougir.

Et puis la réalité vient rapidement me noyer dans cet océan de plénitude.

Ce n'est plus le ciel d'été honteux qui vient nous surplomber mais un plafond rougi par la crasse. Ses boucles d'oreilles m'apparaissant autrefois comme des étoiles ne sont plus que le reflet du lustre cassé, qui pendouille maladroitement au dessus de nos têtes.

Je suis fou. Fou à en damner, fou au point de cacher au monde entier mon attirance pour les hommes, fou jusqu'à coucher dans une chambre d'hôtel piteuse.

Avec comme seule compagne, la luxure.

☆☆☆

Bref je pars en kouy (et c'est le cas de le dire)
J'espère ne pas vous avoir trop déçue. J'étais supposé en faire une fiction puis j'ai abandonné l'idée du coup ça a fini en nouvelle.

(J'écrirais des trucs sérieux dans Chuunibyu Syndrom don't worry)