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Samedi 12 juillet 2016.

La mer brillait de milles feu comme un diamant.
J'ai posé mon pied sur sol. La chaleur s'est écrasée sur mon visage, j'ai laissé s'introduire une bouffée d'aire iodée dans mes poumons et, là,  j'ai compris. Ça y est! Je suis enfin arrivée. Les vacances vont enfin pouvoir commencer.
Malgré cette longue route épuisante et ces bouchons, je suis là. Dans la ville que j'aime le plus au monde, Roses.

Je rentre dans mon appartement et me retrouve devant la grande baie vitrée qui fait face à l'océan. Je reste quelques secondes à tout observer dans le moindre détail. À profiter de cet instant magique, et j'avance jusqu'à ma chambre. Quand je pousse la porte, rien n'a changé depuis l'an dernier. Je me revois un an plus-tôt à cet instant précis. Il s'est passé tellement de choses en un an... Beaucoup trop de choses.

Mes yeux se posent sur ce grand lit à la couverture rouge vif. Je soupire en repensant que ma soeur ne le partagera pas avec moi cette année. Je suis déçue par son absence, mais très heureuse pour elle. Elle passe les vacances avec son petit ami John, en Amérique. Elle va dans le pays où tout le monde rêve d'aller! Mais je ne me plaints pas car, je suis dans mon appartement, en Espagne, avec une chambre face à la mer pour un mois et demi.

On s'appelle régulièrement, à peu près une fois tous les deux jours. Ma soeur à toujours été un exemple pour moi, nous avons une relation très fusionnelle, et j'avoue que je ne sais pas ce que je ferais si elle n'était pas là. Bien qu'il y ai quelques différences entre elle et moi au niveau physique, nous sommes pareilles mentalement. C'est comme ci ces deux ans de différence n'existaient pas.

Je suis donc seule avec mes parents. Enfin je ne sais pas vraiment si je peux les qualifiés comme ça. Des parents doivent être affectueux et faire notre bonheur pas vrai? Avec mes parents, ce n'est pas du tout comme ça malheureusement...
Je ne fais que m'éloigner d'eux, et pourtant j'aimerais vraiment avoir une relation complice avec. Mais j'ai l'espoir que ça s'arrange. Dans la vie tout n'est pas rose, il y a souvent des obstacles. Mais une fois surmontés, ça nous rend plus fort. Cette année a été loin d'être simple. Et pourtant, je suis toujours debout. Et souriante.
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Assise face à l'océan, je contemple cette vue que beaucoup de gens rêverai d'avoir. C'est vrai, qui n'aimerai pas avoir une vue sur les palmiers et le sable doré?
J'observe tout d'en haut, du quatrième étage plus précisément. La plage, le port, la digue... J'ai toujours apprécié mon balcon. Je peux tout distinguer des touristes en découverte de ce nouveau territoire, ceux qui bronzent sur la plage... Sans oublier l'océan à perte de vue. C'est ce que je préfère. 
Chaque fois que mes yeux se posent sur cette eau transparente, c'est comme si je me noyais dedans. Et ce que j'aime plus que tout, c'est le dégradé de couleur bleu du ciel et de la mer. J'ai toujours étais fascinée par ce contraste. J'ai même déjà tenté de le dessiner dans mon journal intime quand j'avais sept ans. Je dis bien tenté. Ce fut une catastrophe...

Je reste silencieuse face à mes parents. La route s'est faite dans le plus grand des silences, et je compte bien profiter de mes vacances au maximum.
Je suis fatiguée d'être constamment en conflit avec. Je préfère les éviter, j'essaierai d'arranger les choses une fois rentrée d'Espagne. Après près d'un an d'ignorance et de conflits, je pense mériter d'avoir des vacances dignes de ce nom.

                         *******

Je me dirige dans ma chambre et me change. Je réfléchis quelques secondes à ma tenue, puis troc mon jean pour un short noir. Je profite de ces quelques minutes pour défaire ma valise, que je referais dans plusieurs semaines. C'est incroyable, je viens à peine d'arriver que je pense déjà au départ...
Je contourne le lit, les bras chargés. Je pose tout sur une étagère et secoue mes bras engourdis. J'attrape un livre, un tube de crème solaire et mon téléphone que je range dans mon sac. Je jette un dernier coup d'œil dans le miroir, et me dirige vers la porte en passant par la cuisine, là où est ma mère.
-Où vas-tu?
-Je vais lire, et ça tu ne pourras pas m'en empêcher.
Elle pousse un soupir, et je sors de l'appartement tête baissée. Je me mets à culpabiliser mais après tout c'est de leur faute, pas de la mienne.

Le couloir est vide, j'observe tout dans le moindre détail. Rien n'a changé non plus depuis l'année dernière. De la couleur blanche des murs à l'ascenseur gris métallisé. J'adore cet ascenseur avec ce miroir géant qui me permet de me voir.
J'ai l'air très fatiguée. Je réajuste mes tresses et me retourne, face aux portes. Je sors de mes pensées quand l'ascenseur s'ouvre. Je m'apprête à sortir quand je me vois que je ne suis pas en bas mais au deuxième étage.

Quand les portes s'ouvrent, je vois une femme avec un bébé. Elle n'a pas l'air française. Elle m'adresse un petit sourire que je me force à rendre et rentre dans l'ascenseur. Les portes se referment et je baisse les yeux sur mes baskets, ce qui me fais penser que je ne les ai pas changées depuis la route, tant pis.
Je relève les yeux quand une main se coince dans les portes, ça alors!
À cet instant précis j'ai peur que ce sois un vieux psychopathe qui nous ai repéré. Mais je sors cette idée de ma tête quand mes yeux se posent sur un garçon d'à peu près mon âge, grand, cheveux brun aux yeux bleus. Inutile de le cacher il est beau mais ce n'est pas vraiment important... Si?
Je baisse les yeux. Je sens son regard sur moi et j'hésite un instant à faire de même, mais il est déjà trop tard. Les portes s'ouvrent et il sort aussi vite qu'il est rentré.

SUMMER [EN PAUSE, REPRISE CET ÉTÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant