L'âme du magicien

Bonjour, j'ai mis ici que le début. S.V.P. notez moi c'est très important vous êtes peut être en train de lire en primeur un futur livre!!!

Souvenirs

Je ne suis que moi-même, assis sur une roche au bord de la mer, regardant le soleil se lever. J'ai toujours été matinal, et la vue de l'astre du jour reprenant ses droits sur celui de la nuit m'a toujours été bienfaisante. Peut-être parce qu'il est de la même couleur que la robe de Sarah quand je l'ai rencontrée...

Ce jour-là, par contre, elle était encore plus belle que lui, ses cheveux noirs tombant en chute sur ses épaules, ses yeux bleus de la couleur de l'océan et sa démarche divine. Lorsqu'elle marchait, on pensait qu'elle glissait sur le sol. Dès que mon regard a croisé le sien, tout a ralenti. J'ai pu me baigner dans ses yeux si parfaits, si purs, si dépourvus de méchanceté... Jusqu'à ce que le temps reprenne ses droits.

Elle était appuyée sur le comptoir d'un marchand de fruit, et je n'étais pas le seul à l'observer... Elle avait une bonne dizaine d'admirateurs, presque tous plus beau que moi. Mes espoirs s'évanouirent, en pensant à tous ce que la demoiselle était en mesure d'avoir, et que je n'étais pas en mesure de lui offrir...

Alors, elle m'a regardé d'un air curieux, avec un minois tout à fait mignon. Elle a penché la tête, comme si j'étais la personne la plus intéressante du monde, puis a esquissé un petit sourire, avant de tourner le dos et de s'en aller, son panier sous le bras. La moitié de ses prétendants la suivirent, mais tous me regardent méchamment ou avec envie. Par contre, tous les messages revenaient au même : « ne la touche pas, elle est à moi »... Mais malgré tout, une vague d'espoir et de soulagement me submergea, comme si j'avais une chance... En y pensant bien, elle avait dû faire ce même sourire à tous les hommes qui la suivaient présentement.

La fois d'après, je me promenais dans la rue principale, bien qu'elle ne soit pas plus grande qu'une maison. Au moins, elle était plus grande que les années précédentes, mais on avait du mal à l'agrandir plus, car on manquait de matériaux et le roi refusait d'en donner pour des « Choses insignifiantes » disait-il. Comment je le savais? C'était très simple. Un ami de mon père travaillait en tant que conseiller du roi. Il disait absolument tout à son ami, et ce dernier à son fils.

Mon père était mort tué par des bandits, alors qu'il se rendait au travail. Il traversait la forêt quand les voleurs étaient sortis du petit bois et l'avait attaqué. Enfin, c'était l'hypothèse des soldats, qui avaient trouvé le cadavre défiguré et dépouillé de tous ses biens de Maxel.

Quant à ma mère, Jeanne, elle avait été faussement accusée d'être une sorcière... Je me souviens encore de ses cris de souffrance et de son agonie, longue et douloureuse. On ne m'avait pas tué pour la simple et unique raison que j'étais un homme, ou plutôt un garçon, à ce moment-là. Par contre, ma petite sœur avait une amie dans les gardes, qui l'avait prévenue à temps pour qu'elle puisse s'enfuir.

Je me souviens à peine de Laura, cette petite peste blonde qui prenait toujours plaisir à m'agacer. À peine 3 ans et elle se battait à l'épée avec des bouts de bois. Ses yeux étaient d'un gris profond, comme les miens. Quand elle était partie, elle avait à peine sept ans, et moi dix. Malgré toutes nos disputes et nos malentendus, nous nous aimions à la folie, et jamais l'un n'aurait trahi l'autre. Désormais, elle était sûrement morte. De maladie ou de la même façon que Jeanne. Je me rappelle encore son rire cristallin, comme une clochette divine, à mes oreilles, quand je me le rappelle. Si seulement je pouvais la revoir, ne serais-ce qu'une fois, et pendant quelques minutes à peine. Et si c'était trop, seulement croiser son regard me suffirais... À ce souvenir, je passai ma main dans mes cheveux noirs. J'aurais bien laissé tomber quelques larmes, mais il y avait longtemps que je m'étais vidé de toutes celles qui me restaient...