Un flocon

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Paris, hiver 1898.

Une fine couche de neige tombait sur les toits de la ville Lumière. La ville était en pleine effervescence à l'approche des fêtes de fin d'année. Un jeune dandy de la capitale vagabondait dans les grandes rues chics et raffinées pour trouver des cadeaux pour sa famille. Il s'arrêta devant une grande enseigne qui émanait un parfum très féminin et y entra. Il s'avança et parcouru les différents rayons en regardant chaque présentoirs. Une vendeuse s'approcha de lui et le conseilla. Il partit de la boutique avec une capeline aux couleurs claires pour le printemps et des gants en dentelles assorties pour sa mère, et un foulard en soie de Chine pour sa jeune soeur. Il passa à son appartement et y déposa ses présents.

Le jeune homme recoiffa ses cheveux bruns, enfila des vêtements qui faisaient moins riche et partit au petit marché, dans un endroit bien moins <<classe>> que les avenues de bourge. Il marchait entre les étales en regardant les différents produits que vendaient les gens. Des enfants couraient, criaient et jouaient sur la place du marché. Sur un banc une fillette fluette se faisait tresser les cheveux par une femme brune qui devait avoir l'âge du brun. Elle était très maigre et ses vêtements étaient très vieux, très abimés. Elle finit de s'occuper des cheveux blonds de l'enfant et reprit ce qui ressemblait à un dessin. Le jeune adulte s'approcha d'elle et regardait. La brune dessinait les enfants qui jouaient sur du papier journal.

Le dessin, malgré l'écriture parasite était époustouflant.

-Vous dessinez très bien Mademoiselle, c'est magnifique !

La concernée releva la tête dans un sursaut, les joues rougit de gêne ou à cause du froid, qui sait.

-Mer..merci Monsieur. Répondit-elle en baissant de nouveau la tête.

-Pourquoi êtes-vous... Si gênez ?

-Personne ne prête attention à moi Monsieur, je suis une orpheline.

Il avait entendu parler des cas comme les orphelins. Ils n'avaient pas d'argents, pas de toit et ils étaient obligés de voler pour survivre.

Elle fut secoué par un frisson de froid.

-Comment vous appelez vous ?

-Je m'appelle May monsieur, et vous ? Demanda-t-elle.

- Je m'appelle Eugène.

Il préférait ne pas dire son nom de famille, de peur d'être reconnu.

-Vous êtes un dessinateur n'est-ce pas ?

-Comment le savez-vous ? Ria-t-il.

-Il y a une trace de fusain sur votre boutonnière de votre manche gauche.

Il regarda sa manche et sourit.

-Vous avez l'œil !

-Vous êtes Eugène Henri JACQUEMIN, n'est-ce pas ? Sourit-elle malicieusement.

-Co...comment ?!

Le jeune homme s'approcha de son oreille et lui chuchota.

-On peut en parler dans un endroit moins fréquenter ?

Elle ricana doucement.

-D'accord, suivez moi.

Elle se leva et commença à partir, tout en frissonnant. Le dandy retira sa veste et la dépoas sur les épaules de May.

-Vous allez avoir froid, Eugène.

-Vous vous avez déjà, donc c'est la priorité !

May les emmena dans une vieille batisse, avec des fenêtres cassées. Ils montèrent les escaliers et arrivèrent dans un appartement.

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