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16 juin 1493
Londres, 17h45
Katherine

-Katherine arrête de regarder ce bateau et viens nous aider à porter les commissions.

Ma mère parlait du "Higgins", un bateau neuf qui reposait au port de Londres. Ce bateau était magnifique. Il était de bois noir avec des ornements d'or. Le drapeau anglais flottait en haut du plus grand mât. L'équipage se pressait à la tâche pour qu'il soit prêt à partir jeudi, dans une semaine. Et sa destination ne pouvait que faire rêver. Un nouveau pays que nous venons de conquérir. Les Indes d'Amérique. C'est comme ça qu'ils l'appellent.

Mon rêve est d'avoir un bateau comme celui ci et de me rendre dans chaque pays possible. Mais les rêves ne sont que de rêves, comme ma mère me le répète souvent. En effet, je ne suis qu'une pauvre paysanne, il n'y a aucun rêve à avoir. Je n'aurais jamais aucune aventure comme celle de Christophe Colomb. Car je ne fais partie de la bonne catégorie de personnes. Si je faisais partie de cette classe bourgeoise avec de l'argent ou si j'étais une noble, chaque rêve me traversant l'esprit prendrait vie. Mais je ne peux changer le cours de l'histoire, encore moins en tant que paysanne.

-Je suis là!

Je pris le panier d'osier que ma mère me tendait. Nous faisions les courses pour une bourgeoise d'une quarantaine d'année. Elle s'appelle Elisabeth Hamilton femme de Roger Hamilton. Elle ne travaille pas et passe ses journées à dépenser les sous de son mari, banquier pour bourgeois, avec ses "amies" bourgeoises. Elle ne prend même pas la peine de faire ses commissions elle même. Elle emploie ma mère pour le faire en échange d'une petite somme. Nous ne pouvons qu'accepter a cause de notre pauvreté, ce qui est bien décevant. Mais je pense que ce que je hais le plus chez elle, c'est sa fille. Gwendolina. Elle n'est que prétentieuse et superficielle. Elle montre son argent, ses bijoux et sa nouvelle coiffe dans l'unique intention de te rabaisser. Les pauvres ne sont que ses sujets, qui ne méritent pas de la côtoyer autrement.

Je m'arrêtais devant la grande maison de la famille Hamilton. Elle était basique pour des bourgeois, mais elle avait du charme. Son grand jardin vert la rendait plus convivial, mais ce n'était qu'un air. Ils vivent comme des étrangers, ils ne se connaissent pas.

-Bonjour Joséphine(Nda, c'est la mère de Katherine)! Avez-vous toutes les commissions que je vous avais demandé?

-Bien évidemment Mme Hamilton.

-Très bien. Je vais alors vous donner la somme que je vous dois.

Nous devions rentrer dans sa maison pour déposer les commissions et que ma mère récupère la petite bourse de toile. Je détestais y rentrer car je pouvais me retrouver face à Gwendolina. Et évidemment, il n'y eu aucune surprise de la voir se pavaner avec son faux sourire aux lèvres.

-Oh, Katherine. N'es-tu poins en cour du soir pour apprendre la féminité? Je ne veux point te vexer, mais tu en aurais bien le besoin.

Cette question ne fit que m'énerver. Je ne peux me payer les joyaux qu'elle porte au cou ou encore ces morceaux de satin qui sont enroulés autour de sa taille. Et ne parlons pas de ses souliers. Alors la féminité qu'elle porte, je ne l'aurais jamais.

-Je n'ai point vos moyens Mademoiselle.

-Ah oui, c'est vraie! Tu n'es qu'une paysanne pauvre qui ramène les commissions avec sa mère. Tu ne fais que fouiller dans la terre et tu sens les excréments de vaches. Parfois il m'arrive d'oublier ce que tu es.

-Je...

Elle me coupa, peut-être le valait mieux. Je n'aurais sûrement pus me retenir de l'injurier.

-Oui, et bien moi je dois aller me préparer pour dîner avec un jeune noble. Je n'ai point le temps de discuter avec une fille qui met les mains dans la boue. Dont jamais, un noble ou même un bourgeois, s'y intéressera.

Je me retenais de ne pas hurler devant ses propos. Heureusement, le supplice fut vite levé quand ma mère m'appela pour rentrer chez nous. Elisabeth nous avait bien payé. Cela améliorera notre confort, mais de très peu.

Nous arrivions devant notre demeure. Ce n'est qu'une minuscule maison, où mon père, ma mère, mon petit frère, mon grand frère et moi vivons. Mon petit frère, Jean, n'a que 8ans et travaille déjà aux champs avec mon grand frère, George. Ma mère et moi cultivons les légumes et quelques fruits, alors que mes frères et mon père travaillent dans les champs, le blé et l'orge.

Nous vivons dans un village, où la plus part des familles nous ressemble. Je suis très proche de la famille Terrence, surtout de Nicholas, leur fils aîné qui a un an de plus que moi. Mais de temps à autres, il vaut mieux prétendre ne pas le connaître. Il fait des choses qui sont dangereuses, et qui pour notre petit rang, mènent au cachot.

Je n'avais pas faim, alors je partis directement me coucher. Je n'essayais que de lire quelques pages d'un livre, dont j'avais économisé pendant une année pour me l'offrir. N'ayant les moyens d'aller étudier, je dois apprendre par moi même. La lecture commence à se familiariser avec mon cerveau, alors que pour compter, c'est déjà fait.

...

1er chapitre, j'espère qu'il vous plaît. Je vais alterner un chapitre Moyen âge et un chapitre 21eme siècle. Le prochain sera d'un tout autre style, dans un langage plus courant, avec des références plus proches de notre style de vie.

J'espère que ça vous plaît❤️❤️

21 -- PauseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant