21 -- Pause

-e

24 juin 1493
Londres, 9h
Katherine

Je suis en compagnie de ma mère et mes frères. Nous sommes entrain de marcher en direction de la ville, plus exactement en direction du port. Nous avons tous mis des vêtements respectables, on ne peut pas parler de beaux vêtements. Notre père ne vient pas en raison des champs, il soutenait le fait qu'il ne pouvait pas les laisser sous peine de se faire piller.

Je tâtais la sacoche cachée sous ma robe. Cette nuit, je l'ai passé à repenser à la proposition de Nicholas. Et ce matin, dès que le soleil a montré ses premiers rayons, j'ai choisis de monter à bord du Higgins avec lui. Je ne réaliserais jamais mon rêve de naviguer et de visiter le monde entier, en tous cas légalement. Alors, je vais poursuivre mon rêve illégalement. C'est pour ça que j'ai une petite sacoche.

J'y ai mis du pain, une gourde d'eau, des céréales, toutes mes économies et un bout de tissus que j'utilisais comme doudou quand j'étais petite.

-Nous voilà, regarder ce bateau, il est magnifique.

Je regardais ma mère, elle le détesterai, si elle savait que j'y embarquerais clandestinement.

-Oui! Voulez-vous bien m'attendre, j'aimerais trouver quelqu'un!

-Bien-sûr! Ne te perds pas!

Je pars en direction de la ruelle pour trouver Nicholas. Je suis certaine de le trouver ici. Il ne sait pas que je vais partir avec lui, il faut que je lui dise.

Quand j'entre enfin dans la ruelle sombre, je ne vois pas Nicholas, il n'y a qu'un vieux marchand assis sur un tapis usé. Je m'avance vers lui, pour lui demander si il aurait aperçu Nicholas.

-Excusez-moi!

Il tourne la tête et je remarque qu'il a un œil de verre. Cette image me fait frémir.

-Oui, jeune demoiselle?

Je me rapproche, peu sûre de moi. Disons que le vieillard fait peur. Il a des cheveux longs et gris mais un trou trône sur son crâne. Son tein et basané et quelques cicatrices se font voir. Son œil de verre est bleu mais son autre œil, son vrai est noir. Ses lèvres son gercées et une pipe est coincée entre celles-ci. Il est maigre et ses habits sont déchirés, en plus de ça, il est pieds nus.

-Auriez vous aperçu un jeune homme du nom de Nicholas?

Il me regarde d'un air que je ne saurais décrire.

-Je ne crains que non, mais je sais pourquoi vous le cherchez!

Cette révélation me laissa perplexe, il ne peut savoir.

-Quand vous parliez l'autre jour, dans cette même ruelle. J'étais allongé sous des journaux, je me cachais de l'armée royale. Et je vous ai entendu parler de ce voyage clandestin.

Nous ne l'avions pas vu, et il pourrait en parler aux autorités.

-Je ne dirais rien, jeune fille! Je ne demande qu'une chose en échange.

-Que voulez-vous?

-Que vous preniez cette montre! Évidemment, elle n'est gratuite.

C'est une montre à gousset argentée. Elle a quelques gravures et des bosses. Un peu de rouille apparaissait. Elle avait un je ne sais quoi, qui me la faisait trouver jolie. Son tic et son tac étaient mélodieux.

-Pourquoi voulez vous que je l'achète?

-Elle m'a porté chance, autrefois, quand je naviguais! J'étais un grand marin, le roi m'envoyait à chaque mission délicate. J'étais riche et beaucoup de bourgeoise me trouvait à leur goût. J'avais la vie que j'aimais.

-Et vous êtes là maintenant, dans une rue pleine d'eau polluée, qui sent le poisson pourrit et en plus de ça, vous n'êtes assis que sur un vieux tapis troué!

-Je sais, mais si j'en suis là, c'est que je l'ai cherché! Vous ne saurez pourquoi, ce n'est pas vos affaires, mais je n'ai qu'un conseil à vous donnez, achetez-la moi.

Je ne sais pas pourquoi mais en voyant cette montre et ayant entendu le discour de cet ancien marin, mon esprit me poussa à l'acheter. Je lui donna toutes mes économies et pris la montre.

Je sors de la ruelle, un peu chamboulée de la rencontre avec le vieillard. C'était tellement étrange. Je marche un peu pour retourner vers ma mère, quand quelqu'un me rentre dedans.

-Oh, Katherine. Je te rentre dedans encore une fois, je suis désolé!

-Ce n'est pas grave Nicholas, justement, je te cherchais!

-Pourquoi?

-J'ai décidé de venir avec toi, je ne sais pas si c'est une bonne idée mais mon instinct a choisit pour moi.

-Génial!

Il me prend dans ses bras et me soulève un peu.

-Je te rejoins dans quelques minutes, je souhaite dire au revoir à ma famille!

-Oui, mais ne leur dis pas où tu vas, ils auront des problèmes sinon!

Je lui donne un sourire et me dirige vers ma mère.

-Ah te voilà Katherine!

Je retenais quelques larmes quand j'aperçues le sourire de ma mère. Mon petit frère était assis à ses pieds et mon grand frère me souriait. Je ne les reverrais peut-être plus jamais.

-Que se passe-t-il?

-Oh, rien! Je tenais à vous dire que je vous aime tous très fort!

-Nous aussi!

Je m'avance et prends ma mère dans mes bras, puis mon grand frère et enfin le plus petit. Il me sauta dans les bras comme si il savait.

-Je vais voir le départ avec Nicholas! Je peux?

-Évidemment, mais pas de bêtises!

Je lui souris, si elle savait. Je lui dépose un doux baiser sur sa joue et pars en direction de Nicholas sans me retourner. Une petit larme s'échappe de mes yeux, alors je presse le pas pour retrouver un visage familier.

-Ah Katherine, j'ai cru que tu ne voulais plus venir!

-Je ne peux plus reculer.

Il me prit la main et me tira pour se placer juste devant le bateau. Je fixe l'entrée où des coffres en bois passent pour se retrouver à l'intérieur du voilier.

-Nous devons nous placer dans un coffre pour entrer. Les gros la bas sont parfaits!

Je le regarde avec des yeux énormes.

-Ne t'en fais pas, ce n'est que pour l'embarquement. Ensuite on pourra sortir.

-Ah!

Il me tira à nouveau près des coffres, et on se baissa lorsqu'un officier passa devant nous. Heureusement il ne nous a pas vu.

Nicholas ouvre un premier coffre. Celui-ci est rempli de tissus, comme de la soie, du satin, de la Tulle.

-Entre.

Je le regarde et il me fait un sourire réconfortant. Je place mon pieds à l'intérieur et m'allonge de tout mon long.

-Ne panique pas, je le referme.

Je ferme les yeux et entends le couvercle taper contre le bord. Quand j'ouvre les yeux, c'est le noir total. Pour ne pas stresser, je serre un bout de satin dans ma main. Soudain, je sens du mouvement, comme si l'on soulevait le coffre dans lequel je suis. Et je pense que c'est ce que l'on fait. Je sens un balancement, et, doucement, je sens qu'on me repose à terre. Je comprends qu'il ne faut pas que j'ouvre mon coffre avant que l'on soit parti en mer. Alors je ne peux qu'attendre.

...

Et bien, voilà le 5ème chapitre, j'espère que ça vous plait! Que pensez-vous qu'il va se passer?

Kiss!! ❤️ ❤️