Calm me down

Chapitre 3

Point de vue de Evan:

Une dizaine de minutes plus tard, l'infirmière revint avec un jeune homme ayant une ressemblance frappante avec Alice. J'en concluais donc que c'était son frère. Il avait l'air d'être plus jeune qu'elle. 

Il fouilla la pièce des yeux et couru vers sa soeur. Son regard s'enflamma lorsqu'il me vit.

-C'est bon, il peut partir le boxeur.

-Non merci.

Il m'ignora et prit la main de sa soeur pendant que la vieille femme lui recousait la jambe.
Alice n'avait pas vraiment l'air de souffrir. Elle avait l'air calme et posée. Son visage paraissait simplement endormi, comme si tout était normal. Elle était vraiment belle.
Son frère me jeta quelques coups d'œils afin de s'assurer que je ne contemplais pas sa soeur.
Je suis d'habitude discret pour ce type d'action mais étrangement, mes yeux ne se détachaient pas d'elle. Non pas que son corps et ses formes m'hypnotisaient, mais ses yeux, sa bouche, ses lèvres le faisaient.

-La regarde pas comme ça. 

-Évite de me parler comme ça. 

-Tu te crois permit de reluquer ma soeur devant moi, en pensant que je ne vais pas réagir? m'avait-il dit calmement. C'est certainement pas monsieur Evan Owen, champion de boxe qui va me faire peur et écraser mes valeurs familiales et mes habitudes de frères protecteurs. 

-C'est pas le cas et ce ne le sera jamais. T'as le droit de vouloir que les hommes ne la regardent pas. En revanche, sache que tu n'y pourras jamais rien. Mais apparement tu penses mieux me connaître que moi-même et penses savoir que j'ai de mauvaises intentions envers ta soeur, que je ne connais même pas. Tu sais, un merci aurait suffit.

-T'as gagné 160 combats et en a perdu 9 autres. Tu as commencé quand tu étais encore petit après l'abandon de ta mère. Depuis toujours tu enchaînes les femmes. T'as jamais rien produit de sérieux. T'es un passe-partout quand il s'agit de soirées ou d'évènements de tarés. Toutes ces informations me suffisent pour t'interdir d'approcher Alice.

D'où lui venait toutes ses informations, mais surtout, comment pouvait-il m'interdir d'approcher une fille que je ne "connaissais" que depuis quelques heures et qui semblait aussi introvertie qu'inapprochable d'elle même?

-Ouai, c'est ce que je me disais, tu ne sais rien de moi, lui avais-je répondu.

-Si tu le dis. 

Mes lèvres me brulaient tant elles voulaient lui poser des questions sur le silence de sa soeur. C'était le moment opportun pour le faire. Après quelques minutes à défier Caleb du regard et à hésiter, je me lança enfin:

-Pourquoi elle ne parle pas? 

-Pardon?

-Alice. Pourquoi elle ne parle pas? Tout le monde a l'air de connaître la réponse mais ne semble pas vouloir aborder le sujet. J'ai l'impression qu'il les met mal à l'aise.

-Ça te regarde pas.

-Et ça regarde tout le reste de la ville? Parce qu'ils le savent eux.

-Ils ne devaient pas le savoir, mais dans une petite ville comme celle là, les secrets ne sont pas vraiment secrets. Si quelqu'un doit te le dire, c'est elle.