Après la deuxième heure de cours qui a su raviver tous ceux qui avaient trop fêté la fin des vacances, tout le quota de Deerfield s'était rendu dans la salle des conférences où la proviseure les attendait, dans l'idée de leur donner un bref discours de rentrée scolaire.
Sam Hiver, sac à dos en main, se fondait dans le surplus d'élèves. Il était arrivé à la bourre à cause de son test de géographie. Son professeur cassait toujous les couilles de tout le monde en demandant de situer les villes où ils ne mettront certainement jamais les pieds au lieu de tout simplement demander de placer les grandes mégalopoles ou les Etats les plus peuplés au monde. Il faut se rendre à l'évidence. La géographie n'est pas pour lui. Il n'est pas le pilote du jet famillial, il est plutôt le passager. L'histoire, il veut bien faire une exception mais pas la géographie. A moins que ça ne lui serve à localiser les jolies minettes...
Il se faufila donc à travers les élèves à la recherche désespérée d'une place où se poser. Entre le brouhaha, l'excitation des étudiants, les professeurs qui indiquait les places restantes, la proviseur qui quémandait le calme et la displine, on ne s'y retrouvait franchement pas. Il finit par trouver une chaise pliante près d'un type, capuche sur la tête.
— Tu... cette place est prise ? lança-t-il en regardant autour avant qu'on ne la lui prenne.
Le garçon à la tête baisée, secoua la tête pour dire non et tourna la page de son manuel d'algèbre. Sam trouva cela étrange... A Deerfield, la capuche était mal vue par les gosses de riches. Pas qu'elle soit synonyme d'appartenance à un gang, mais plutôt le fait qu'une capuche soit associée à une cachette.
— T'es pas d'ici toi, ça se voit, murmura Sam avec un soupir gourmand quand une lignée de fille traversa leur allée pour s'asseoir six chaises plus loin.
Le type à côté ne broncha pas. Sam suivit la plus jolie du groupe jusqu'à ce qu'elle prenne place, il lui fit un sourire marqué de vice et elle en eut le coeur tout retourné. Sam Hiver était réputé pour être une tâche en trop à Deerfiel. Il était dans le clan des "épaves". Des personnalités sans aucun intérêt à mettre de côté même si leur portefeuille est aussi blindé de dollars que celui des "populaires". Il y a même une hiérarchie chez les riches, et ça c'est relativement grave. Il ne devrait pas avoir de classes sociales du tout, selon Sam. Mais c'était la loi de la Jungle et il était étiquetté pestiféré. Il reporta son attention sur son voisin.
— Personne ne met la capuche ici. Les gens ne voient pas l'intérêt de se cacher et puis les vestons sont plus chics. J'ai entendu une fille dire ça sur le terrain. Que le capitaine de l'équipe était chaud, rit-il avec tristesse de ne pas être ce capitaine.
— La ferme. Je suis pas dans l'envie de discuter.
Sam ne sourcilla pas. Il aurait pu être de mauvais poil aussi, sa matinée n'avait pas été aussi parfaite que d'autres. Il reconnut sa voix... Il l'avait entendue à la télévision. C'était l'heure du journal, on voyait un garçon à capuche éviter les caméras du regard et sous la pression, il avait, dans un élan de colère, poussé un caméraman violemment faisant tomber la caméra sur la pelouse du campus de Deerfield. Cette fameuse nuit où tout a brusquement commencé. Un calvaire sans fin.
— Tu viens de le faire, Ethan... murmura Sam en versant son regard sur son voisin démasqué. C'était comment ? En prison.
Ethan se raidit. Il ne lui avait pas posé la question avec sarcasme. Le garçon inconnu lui avait plutôt balancer cela comme s'il se sentait impliqué, préoccupé pour lui. Comme s'il s'intéressait vraiment à lui. Mais... cela restait toujours aussi gênant. Il pourrait sortir la blague comme quoi son voisin de cellule lui passait des revues cochonnes pour passer le temps, mais ce ne serait pas drôle. Il en avait fini de rire. Il en avait terminé dès cette nuit où on l'a placé en détention. Où ses parents ne sont pas venus lui rendre visite parce qu'il portait désormais la tenue de prisonnier.
— Moi, c'est Samuel Hiver, fit le garçon en tendant une main qui restera longtemps dans le vide. Tu peux m'appeler Sam, acheva-t-il en posant sa main sur son sac à dos.
Il pouvait comprendre le froid qu'Ethan s'efforçait d'imposer. Oui, il comprenait. A force d'être rejeté, on finit par rejeter à son tour.
— J'arrive pas à croire que je me tiens près du mythique Van Der Bilt.
Ethan roula des yeux. SUPER ! Maintenant il était devenu un mythe. --"
— T'as fini ta pub ? Je voudrais pas que les gens continuent de me regarder de travers parce que j'ai tué une fille. Alors soit tu vas trouver une place autre part où tu pourras papoter comme une fillette soit... tu te la boucles et fait comme si je n'existais pas. On est d'accord ?
Mais Sam était resté pendu aux mots "parce que j'ai tué une fille". Statique, il glissa :
— Avant, tu niais. Tu disais n'avoir rien commis d'illégal.
— Avant, c'était avant.
Ethan se leva tout shuss. Il ne pouvait pas rester ici une seconde de plus. Encore une fois, il ne se sentait pas appartenir à une communauté. Cette insertion était vraiment à chier. Et au regard que lui lançait la directrice depuis le podium, entourée des délégués de promotions ( tel que Molly Harper - sa prétendue baby-sitter friquée jusqu'à la moêle), il s'attendait bien à ce qu'elle lui fasse cadeau d'un discours sur son comeback. Et sincèrement, Riley avait eu tord sur ce coup, il n'aurait pas dû remettre les pieds ici.
C'était toujours trop douloureux.
Avec rage, il poussa la porte battante de l'entrée, alors que la directrice la voix métallique résonnait dans l'enceinte.
— Une rentrée un nouveau commencement, l'université qui arrive pour les seniors qui arrive pour les seniors et des projets d'avenirs possiblement réalisables car si on met du sien, tout peut arriver très chers élèves ! Tout le monde peut réussir !
Ethan râla en partant.Mon cul, ouais. Tout ça : PIPOT.
Tout ça n'était pas pour lui. Personne n'accepterait un mec qui a fait de la prison à l'université. Et c'est peut-être pour ça que ses parents de refusent de le regarder en face.
Ils avaient tout foutu en l'air.
Ethan devait avoir une bourse pour le footbal.
Aller à l'université où ses parents se sont rencontrés.
Dégôter le diplôme et faire quelque chose de beau de sa vie.
C'est ce qui avait été prévu au programme. Mais l'affaire Jennifer Chance avait tout fait capoter.
Et le rêve d'une vie... était partie en fumée.
__________________
Il est court, je sais ! Mais je retrouve pas la suite, une fois retrouvée, je vous donnerai un prochain chapitre bien plus long ! Promis ! Désolée pour l'attente ! Hope you like it ! XOXO !

VOUS LISEZ
Je t'interdis de m'aimer
Mystery / ThrillerEthan Van Der Bilt n'a rien fait pour mériter l'intérêt que lui porte Molly Harper. Étrangement, tout le monde le déteste sauf elle. A mesure qu'elle cherche à le connaître un sentiment profond éclot en elle. Ses amis — et même Ethan — l'ont déjà mi...