Partie 2

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   Le bus s'était arrêté et des personnes descendaient du véhicule tandis que d'autres montaient. Enfin, en l'occurrence, une seule personne montait et c'était difficile de ne pas la remarquer.
   J'avais donner un coup de coude à mon pote pour lui signifier de regarder devant lui. Quand il le vit, on se mit à avoir un fou-rire que l'on essayait de dissimuler tant bien que mal. Plusieurs passagers intrigués ou dérangés levèrent la tête et cherchèrent pourquoi mon ami et moi rigolions. Quand certaines personnes comprirent, soit elles se mirent la main devant la bouche et tournèrent la tête dans la direction opposée pour rire ; soit ils marmonèrent des choses incompréhensibles avec un air de dédain immense et vaquèrent à leur occupation.
   En même temps, ce n'était pas simple de ne pas porter de jugement. Il portait un sac énorme troué par-ci par-là et qui le pliait. Il était quasiment parallèle au sol. Et puis sa besace devait être vraiment super lourde puisqu'en entrant dans le bus, celui-ci se pencha. Qu'est-ce qu'il avait bien pu foutre à l'intérieur ? En plus il se coltinait deux trucs ovales placés, dans des bocaux, avec des tâches de couleurs qui ressemblaient vaguement à des oeufs, si c'en étaient.
   Il portait un bonnet pikachu qui applatissait ses cheveux bruns et longs. Ce qui faisait qu'on voyait à peine ses yeux. Un long manteau orange avec une queue de dragon et avec des ailes assez grandes qui pendaient derrière lui. La queue du vêtement traînait par terre et le manteau englobait l'ensemble de son corps d'avorton. Ça devait être un manteau Dracaufeu. Et il portait des chaussures hautes et blanches avec des semelles lumineuses et des mitaines noires à clous sur les mains. Comment fait-il pour ne pas avoir chaud? Sur ses joues, il s'était foutu du marqueur et s'était fait trois traits horizontaux, sans doute pour se donner un côté sauvage ou chacal. Nous ne le saurons jamais.
   À part si on lui pose la question.
   Je proposais à mon ami d'aller lui parler.
- Attends deux minutes encore, me dit Alex entre deux rire. Je veux continuer à le voir, il est marrant à regarder. Il a l'air dérangé.
- Si ça se trouve c'est une caméra cachée.
- Ah ouais t'as p't-être raison. Tiens j'vais lui faire un coucou bien flippant, je passerai peut-être à la télé.
   Alex se concentra un instant puis se mit à faire un sourire exagéré et balança de droite à gauche sa main. Le phénomène de foire le fixa un moment avec un regard suspicieux et détourna la tête comme un animal sauvage ne voulant pas être vu et marmona des choses à sa pokéball. Une personne à côté de lui entendit ce qu'il venait de dire et le zieuta comme si c'était un extraterrestre. Plusieurs fois, il nous regardait du coin de l'oeil et nous on s'empressait de lui faire un grand sourire.
   Et ce n'était pas les seules actions étranges qu'il faisait. Parfois il se mettait à brailler un nom de pokémon qu'il venait d'apercevoir dehors et le suivait du regard comme un chat chassant sa proie. Ou d'autres fois, en particulier aux arrêts de bus, il beuglait un autre nom et hurlait : "Il est à moi! Je l'ai vu en premier ! " Puis il balançait par terre quelques fruits écrasés mais à chaque fois le conducteur du bus fermait les portes. Alors l'adolescent criait de désespoir pour ensuite aller voir le chauffeur pour qu'il s'arrête, évidemment il refusait sa requête en se foutant de lui. Le gamin revenait en tapant des pieds et s'excusait auprès de ses pokémons invisibles. À chaque hurlement sauvage du dégénéré, quelqu'un dans le bus l'injuriait, parfois on entendait : "Mais il peut pas fermer sa gueule l'autre con?!" ou d'autres choses comme : "Cons de youtubeurs..." Le jeune dresseur répondait toujours, à ces insultes, la même chose :" C'est un complot de la Team Rocket ! Elle vous a corrompu jusqu'à la moelle... Tous! Tous! Tous! Mais moi je vous vaincrai tous, un par un, douze par douze s'il le faut! Je suis la seule et unique âme pure ici!"
   Et il ne se lassait pas. J'avais même entrepris de le filmer, comme ça j'aurais assez de fric pour aller à Disneyland Paris.
- Bon, on va le voir? demandai-je à Alex
- Chai pas... franchement il m'inspire pas confiance, vraiment. Perso je vais prendre mes distances, pas toi Axel?
- Si c'est vrai qu'il fait un peu peur... De toute façon le terminus est là. Oh merde un contrôleur ! Ah nan deux! Putain j'crois que j'ai plus mon ticket!
- Ah merde moi aussi!

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   Hey ! Je voulais dire que je n'avais rien contre les youtubeurs XD et que le narrateur de cette partie s'appelle Axel et l'autre Alex.

Pokémon! Le deuil de la familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant