Chapitre 2

1.6K 232 153
                                    


OZ

Arrivé à l'appart, je râle en balançant mes clés sur le comptoir de la cuisine.

— T'es rentré ?

Mince, elle n'était pas censée bosser ? J'écrase mes deux mains sur mon visage que je frotte avec lassitude, puis les laisse retomber. Avec un peu de chance, si je ne réponds pas, elle m'oubliera. J'enlève discrètement mes chaussures, mon tee-shirt que je balance sur mon épaule et fonce aussi sec vers la salle de bains. Je l'entends s'activer non loin de là. Je fais sauter les pressions de mon jean, le retire ainsi que mon boxer. Enfin nu, j'ouvre les robinets de la douche.

— Je savais bien que ton beau petit cul était dans le coin !

Elle glousse. Je passe une main dans ma nuque sans me retourner et j'entre dans la cabine. Ça serait presque parfait si elle ne venait pas me saouler.

— Evana, dégage !

— Ben dis donc, quel accueil !

— T'as pas autre chose à faire que de venir me mater ?

— Si, te parler !

Je me tourne légèrement, elle rougit et détourne le regard. Parfait, s'il faut te mettre mal à l'aise pour que tu comprennes le message, on peut s'arranger.

— Lance-toi, je t'écoute.

Elle rabat le couvercle des toilettes et s'installe dessus. Merde ! J'avais oublié qu'elle était tenace. Tout ça c'est de ma faute, je l'ai tellement poussée dans ses retranchements qu'il a bien fallu qu'elle s'affirme. Et comme les vieilles habitudes ont la vie dure, je vais la taquiner, ça me détendra.

— Balance et dépêche-toi, je vais bientôt sortir.

— OK, OK. Alors écoute bien. Tu sais, le mec avec qui je sors depuis trois semaines ?

— Hum.

Je pourrais presque percevoir son enthousiasme. Je secoue la tête, un large sourire aux lèvres, à la recherche de son gel douche. Elle déteste ça, mais je m'en fiche, il faut bien avouer que son truc sent terriblement bon.

— Punaise, Oz, tu peux arrêter de taper dans mes produits ? T'es pire qu'une gonzesse !

— Grouille-toi, je me rince.

Je me marre, ça lui a cloué le bec.

— Alors c'est quoi la suite ? On ne va pas y passer la journée !

Je l'entends ruminer.

— Il m'a offert un cadeau... pas commun. Et... enfin... je ne sais pas trop...

— Serviette !

— Oh, ce n'est pas vrai, tu m'écoutes au moins ?

— Hum.

Je rigole en la voyant, une main plaquée sur les yeux, l'autre me tendant la serviette du bout des doigts comme si c'était une chaussette puante.

— Tu la prends, oui ou non ? Arrête de le faire exprès !

— Si tu respectais un minimum mon espace vital, on n'en arriverait pas là.

Je me sèche pendant que la reine des pipelettes reprend place sur son trône, les yeux fermés, un air vexé figé sur son visage. Je prends une profonde inspiration après avoir enroulé la serviette autour de mes hanches et m'accroupis à son niveau. Quelle emmerdeuse ! Mais je ne la changerais pour rien au monde.

IntouchableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant