Shawn, un frère, un confident; un meilleur ami

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Daniel n'est toujours pas partit. Je tourne en rond dans la maison, les joues souillées de larmes amères. Lui, il est assis tranquillement sur le divan. Il semble attendre que je me calme. Je tourne en rond et tourne en rond... J'ai l'impression que si je continue comme ça, je vais m'étourdir et m'évanouir. Peut-être que c'est ce que je veux.

J'entends le véhicule de ma mère qui entre dans la cours et je me précipite sur la porte. Elle va m'entendre... Un sanglot m'étouffe et je tombe a genoux sur le sol de céramique luisant. Les larmes dégouttent sur le sol. J'ai l'impression d'avoir les mains ensanglantées. Comme si j'avais moi-même tué quelqu'un. J'ai les épaules lourdes et Daniel se lève pour venir me serrer dans ses bras. Je ne me demande même pas pourquoi il agit ainsi avec moi. Tout ce que je ressens, c'est un creux. Comme si un mineur piochait dans ma poitrine avec sa pioche chauffée à blanc. La douleur me dévore de l'intérieur. Ma mère rentre et son visage exprime beaucoup - beaucoup - de mécontentement. Elle regarde Daniel avec du feu dans les yeux. J'ai même plus la force de la remettre à sa place.

Danny me caresse l'épaule, salue ma mère et sort. Je déteste ma mère. Mais sans mon père...

C'est seulement là que j'ai réalisé une chose. Sans mon père, je vais être forcée de vivre avec... elle?

Les larmes doublent de force et je n'ai plus la volonté de les retenir. Elles roulent sur mon visage et tombent sur le sol. Je suis toujours à genoux sur le plancher. Je ne me relève même pas. Ma mère pose sa sacoche sur la table et elle s'avance vers moi, mais dans son visage, même malgré le flot de larmes qui brouille ma vision, je ne voit aucune compassion. Elle me prends quand même dans ses bras et elle me dorlote un peu. Je sais qu'elle ne pleure même pas...

- Tu sais ce qu'ont été ses derniers mots, chérie?

Je renifle. Depuis quand elle me console? Je fait "non" de la tête, les yeux bouffis.

- Il a dit que quoiqu'il arriverait, il voulait que tu sois en sécurité. Il a dit qu'il t'aimait comme il n'avait jamais cru aimer quelqu'un. Que tu étais la raison de son sourire, son réconfort quand les larmes surgissaient, que tu étais le feu qui avait fait fondre la glace sur son cœur. Et il a dit que, quoiqu'il arrive, tu devais me laisser te protéger.

Je suis prête à parier qu'elle a inventer la dernière phrase pour qu'elle puisse avoir plus de pouvoir sur moi. Avec les années, je commence à la connaître. Les larmes redoublent.

- J'étais peut-être la raison de son sourire, mais puisqu'il est partit, le mien n'a plus de sens...

Elle fait le visage d'une mère qui s'approche de son bébé quand celui-ci a faim et elle pose un bec sur ma nuque.

- Chérie... Ton sourire, il est toujours là, caché quelque part. Et je veux que tu te souvienne toujours de sa dernière volonté.

Je me dégage. J'en était certaine.

- Sa?! SA dernière volonté?! C'est-à-dire t'écouter comme un gentil chien chien? P'pa n'était jamais comme ça... Il aimait quand je faisait ma loi et que je me rebellait. Contrairement à lui qui voulait me voir voler, toi, tu me coupe les ailes pour que je reste dans ton nid, soit le seul endroit AU MONDE où tu aies le contrôle sur ma vie!!

- Oui, je me doit d'être en contrôle sur ta vie, chérie...

- Je m'appelle Brittany. Pour toi, en tout cas.

Ça a sembler la blesser. Réellement.

- Chér... Brittany... Sans vouloir avoir le contrôle sur ta vie, je me doit de te protéger en te...

Déploie tes ailesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant