Chapitre 2

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Média :
Nelly Furtado, Maneater.
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NORA

Je saute dans une grande voiture noire, style bling-bling, lorsque mon avocat me rejoint. Quelques secondes après, la voiture démarre, se lançant sur le grand axe du New-Jersey. Le silence est brutal, me donnant envie d'ouvrir ma grande bouche, histoire de faire chier le monde. Mais je me ravise, dévorant des yeux, mon bel avocat.

- Cette fois, c'est vous qui voulez ma photo ? lance-t-il, amèrement.

- Pardonnez moi, mais c'est votre bouton, je siffle.

Il se retourne vers moi, les sourcils froncés, visiblement gêné. Je jubile intérieurement, avant de m'approcher, afin de trouver ce « faux bouton ». Je ne vais pas le rater, ce petit bourgeois de mes deux ! Mon avocat se recule instantanément, en pestant.

- Arrêtez vos plaisanteries, je ne suis pas d'humeur.

- Je suis navrée, mais votre bouton me bouche la vue, je lui souris faussement.

Il pose soudainement un regard sombre sur moi, me donnant l'effet d'une douche froide. Lentement, je reviens à ma place, regardant le monde - qui m'avait manqué, je l'avoue - à travers la vitre tintée. Brutalement mon passé me revient en mémoire. Avant mon erreur impardonnable, j'allais à un petit café, qui se trouvait non loin du tribunal, avec mes amis. Des amis que je ne reverrais plus jamais, malheureusement.

- J'aimerais que les choses soient claires, Mademoiselle Redwood...

- Nora, je le coupe.

- Nora, insiste t-il. Je vous ai libérée de vos chaînes seulement par intérêts, alors vous feriez mieux de ne pas jouer à votre petit jeu avec moi !

- Quel petit jeu, M. Holton ? je plaisante, sèchement.

- Celui de la connasse sans cœur, et froide ! tique-t-il.

Soudain, je me sens touchée en plein cœur, comme refroidie par ses paroles. Je m'enfonce dans mon siège, quand soudain, une question me démange horriblement.

- Pourquoi m'amenez-vous, chez vous ? Vous savez, je ne suis pas encore une clocharde !

- Nous allons chez moi, parce que vous n'avez plus de famille pour vous héberger, n'est-ce pas ? Vous n'avez plus d'amis non plus ? peste t-il sévèrement. Dîtes le moi, si je me trompe ! se moque-t-il amèrement.

Je le regarde choquée par sa réponse vexante, et tourne la tête vers la vitre, faisant mine de boudée. Je lui ferais bien manger son accoudoir, à cet infect avocat ! Mais au lieu de ça, je me tiens à carreaux, attendant patiemment que ce trajet - des plus ennuyeux - s'arrête enfin.

- Pauvre sotte..., chuchote l'autre débile.

- Je ne suis pas sourde, connard ! je grogne, tout bas.

Il tourne brusquement la tête vers moi, ses yeux arctiques me glacent le sang. Je sursaute instantanément, dû à son geste rapide, me cognant contre la portière rigide. Mon avocat prend sûrement son pied à m'observer d'une telle façon, mais je ne trouve pas ça marrant ! Cette fois-ci, je sens qu'il a repris le dessus entre nous deux. Il continu donc à me fixer, d'un regard meurtrier, jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Je détourne le regard, toute tremblante.

- Arrêtes-toi ! je lui crie.

Il détourne le regard vers la route, et freine d'un coup sec, faisant valser ma tête contre le dossier du siège.

Rétorsion Enflammée 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant