Lettre.

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"Yan',

Je regrette tout ce qui s'est passé. Je regrette ces deux années, je suis désolée. Je suis partie sans même me retourner, et tu ne sais même pas pourquoi. Je suis infiniment désolée.

Tu sais, il est parfois plus difficile d'affronter notre passé lorsque quelqu'un nous aide un peu. Mais je n'ai personne et en deux ans, je n'ai jamais trouver le courage de t'en parler. C'est pour ça que j'ai coupé les ponts.

Tu veux des explications? Tu veux savoir pourquoi j'ai quitté la maison alors que je n'avais même pas encore dix-huit ans avec Luca? Tu veux savoir pourquoi maman me dénigrait nuits et jours avant mon départ?

Je vais te le dire, moi. Son mec de la semaine m'a agressé. Pas juste frappé, non, il a essayé de me violer. Heureusement, Luca est arrivé et m'a sauvé de ses mains de gros pervers.

Tu m'as toujours appris à affronter la réalité, ne pas enjoliver les situations et à essayer de comprendre le monde.

Mais je ne peux pas. Le regard de maman quand je lui ai annoncé, le regard du type quand Luca est apparu, ton regard quand tu m'as vu quitter la maison. Je ne peux enjoliver tout ça, je ne peux que me sentir frustrée en repensant à tout ça.

Tu sais, quand j'ai quitté la Belgique, je suis partie vivre en France. Je travaille dans un genre de petit café qui ressemble plus à un lieu où on peut trouver une jolie serveuse pour un soir depuis maintenant un an. Depuis que Luca est parti, en fait.

Il m'a abandonné lui aussi. Enfin, je l'ai plutôt chassé de notre appartement. Pourquoi? Un soir, il est revenu saoul. Il m'a lancé un vase, un couteau, un cadre et même une bouteille de vin. Tu verrais mes cicatrices, tu te dirais: "je lui avais dit, c'est pas un type bien."

Et puisque c'est lui qui payait presque tout, j'ai manqué d'argent. Le petit café est la seule chose que j'ai trouvé. Le soir, ça devient un quartier un peu chaud.

Tu sais ce qui m'a poussé à t'écrire? Hier. Un gars a voulu me forcer à coucher avec lui, j'ai refusé, je ne l'ai jamais fait avec un garçon du bar. Et quand je l'ai repoussé, il m'a frappé. J'ai cru que j'allais mourir. Vraiment.

Et j'ai besoin de te revoir Yannick, ou juste une lettre de ta part. Pour me rassurer, savoir que tu vis bien ma disparition. Je t'ai vue à la télé, pendant le match Real contre l'Atletlico, et je suis fière de toi. T'es devenu un vrai champion.

Laly, qui t'aime.

Ps: je te glisse mon adresse dans l'enveloppe, histoire que tu puisses me réécrire."

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 28, 2016 ⏰

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Libre. // Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant