Maudit comédien.

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Les heures passent et je n'arrive toujours pas à trouver le sommeil. Comme d'habitude, en fait. Ce n'est pas comme si je comptais me reposer de toute façon. Comme je l'ai déjà dit à Frisk, je ne suis plus humaine, je suis plutôt une sorte d'entité. Et en temps qu'entité, je ne pense pas avoir les mêmes besoins qu'un humain lambda. Du moins c'est ce que j'imagine, je n'ai jamais lu d'encyclopédie parlant de mon cas ou je ne sais quelle autre connerie du genre.
J'ai soupiré, tournant la tête vers l'horloge du salon. Il est déjà 3h du mat' ? Sérieusement ? D'accord, j'ai l'habitude de ne pas dormir, mais c'est quand même chiant de rester debout à ne rien faire. La plupart du temps je me promène dehors, mais là, pour une fois, je n'en ai pas l'envie.
J'ai fixé le plafond, repensant à mon arrivée ici. Si je comprends bien, j'ai un peu comme une nouvelle chance ? Je pourrais agir différemment envers les autres, ou au contraire créer le chaos une nouvelle fois. Chaos qui ne dura que le temps que je mettrai à tous les tuer. Mais même si je les tuais tous, une personne pourrait toujours revenir, tentant de m'arrêter, ou de me résonner. Frisk. Elle ne peut pas revenir à chaque fois, si ? Il y aura bien un jour où elle en sera lassée. Mais si je ne fais jamais rien, elle ne risque pas de vouloir abandonner.
Je suis plus déterminée qu'elle. Je suis la première arrivée ici. Je suis la première, oui, voilà. Et elle mérite peut-être une place dans ce monde, contrairement à moi, mais elle ne pourra jamais me voler ma place.
À cette pensée, je me suis relevée du canapé pour regarder autour de moi. La cuisine. Elle devrait être à ma droite. Je me suis donc levée pour m'y diriger et, une fois devant le plan de travail, j'ai levé la tête avant de froncer les sourcils.
Où sont les couteaux ?
J'ai alors commencé à fouiller les tiroirs. Tous, sans exception, jusqu'à trouver ce que je voulais. Un couteau. Il n'était certes pas aussi bien que celui que j'avais, mais il ferait l'affaire. Et afin de tester son tranchant, j'ai relevé l'une de mes manches avant d'appuyer la lame contre ma peau. Lorsque j'ai vu quelques gouttes de sang couler le long de mon bras, je me suis contentée de sourire avant de remettre ma manche et de sortir de la cuisine, désormais accompagnée d'un nouvel ami.
Je me suis dirigée vers l'escalier et une fois devant ce dernier, je me suis arrêtée. Il ne fallait pas que je fasse trop de bruit ou je risquerais de réveiller quelqu'un. Je n'ai aucune idée de si les planches risquent de grincer... alors autant y aller doucement.
À peine ais-je posé mon pied gauche sur la première marche que j'ai entendu une voix me parler.

"Sérieusement ?"

J'ai relevé la tête pour voir Sans, au sommet des marches. Les mains en poche, il me fixait, attendant que je réponde.

"Quoi ?" ais-je simplement répondu.
"Tu vas vraiment essayé de nous tuer dès la première nuit ? Tu es sous mon toit gamine, tu ne feras rien ici."

J'ai grimacé. J'aurais bien aimé le battre, mais je risquerais de réveiller du monde, et pas seulement Papyrus et Frisk. Je pourrais même réveiller le voisinnage, et je n'ai pas vraiment envie de me retrouver avec tout le monde -ou presque- sur le dos.

"Tu t'es levé juste pour ça ?" lui ais-je demandé en posant mes mains sur mes hanches. "Toi qui es si fainéant."
"Tu dois être bien placée pour savoir que si quelqu'un touche à ma famille, il passera un très mauvais moment en ma compagnie."
"Épargne moi cette ligne de dialogue, c'est la deuxième fois que tu me dis ce genre de chose aujourd'hui."

Une lueur bleue entoura le couteau que je tenais. Aucun doute possible, c'était l'oeuvre du squelette ici présent. Le couteau s'est échappé de ma main pour flotter jusqu'au tiroir de la cuisine où j'avais été le chercher. Il est retourné auprès de ses amis puis a arrêté de briller d'un bleu presque turquois. J'ai soupiré avant de me rasseoir sur le canapé.

"Je pourrais très bien aller le rechercher, que ce soit maintenant ou une autre nuit." ais-je lâché.
"Je pourrais très bien te tuer, que ce soit maintenant ou une autre nuit." a-t-il imité à sa façon. "Et puis je n'ai qu'à fermer ce tiroir à clé. Je dirai à Papyrus qu'il est cassé. De toute façon il n'a pas besoin de couteau pour faire ses spaghettis."

J'ai soupiré avant de m'allonger complètement sur le canapé, tournant le dos au petit squelette qui, je le sais, ne tardera pas à retourner dans sa chambre. De toute façon pour ce soir, c'est raté, je ne pourrai rien faire. Mais est-ce que Sans compte raconter à Frisk ce que je voulais faire cette nuit ? Aucune idée.
Les minutes ont passé, lentement certes, mais elles ont passé. Je me demande quelle heure il est, mais cette fois je ne bouge pas pour regarder l'horloge. Je reste immobile, les paupières closes. Et après un long moment, je me suis finalement laissé tomber dans les bras de Morphée. Il faut croire que même les entités dorment, finalement.

*  *  *

"...ara." ais-je vaguement entendu, tandis que quelqu'un me secouant gentiment l'épaule. "Chara !"

Je me suis réveillée en sursaut, tournant la tête vers la personne qui me secouait quelques secondes auparavant. Sans surprise, j'ai découvert Frisk, souriante. Elle venait d'enlever sa main de moi. Elle doit savoir, à force, que je n'aime pas les contacts physiques. Tant mieux pour elle si elle l'a retenu.
Je me suis redressée, passant une main dans mes cheveux avant de bailler. J'ai ensuite repoussé la brune qui était à genoux devant le canapé, me regardant en souriant.

"Pourquoi t'es venue me réveiller ?" ais-je demandé d'une manière peu agréable.

L'humaine s'est relevée avant d'étirer son sourire, posant ses mains sur ses hanches. Elle a l'air fière. De quoi ? Bonne question.

"Aujourd'hui je vais aller voir Napstablook et Mettaton ! Je pensais que tu voudrais peut-être venir !"

"Nouvelle Vie."  ( Chara x Frisk )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant