Chine, 2 octobre 3002.Une silhouette agile se glissa entre les ombres noires des bâtiments, au cœur d'un entrepôt désaffecté.
Rien ne semblait troubler le silence ambiant. On ne voyait quasiment rien non plus, mais on sentait. Une forte odeur putride de saleté, de maladie et de poussière.
La silhouette jaillit soudain dans le noir, ouvrant une porte en tôle rouillée avec fracas. Le bruit déchira violemment le silence, mais l'homme qui se glissa dans le bâtiment ne s'en préoccupait pas.
Un tâtonnement, un clic et une faible lueur éclaira les lieux.
Un lieu de désolation. Avec la lumière, une forte odeur chimique s'était amplifiée, accentuant la misère du décor.
Des cages, partout. Des animaux serrés, étouffant dans des conditions d'hygiène atroce attendaient là, le regard éteint, vide. Certains achevaient une longue agonie, leurs derniers lambeaux de conscience s'échappant de monceaux de chairs méconnaissables.
Des fourrures ensanglantées pendaient dans tous les coins, rappelant sans cesse un massacre sans états d'âme. Des âmes blessées, mutilées, détruites.
Qui vivait ici ? Plus personne. La mort se reflétait dans les yeux désespérés des chats et des chiens, suffocants les uns contre les autres, pataugeant misérablement dans leurs excréments...
En s'approchant du centre de la pièce, l'unique source de lumière éclaira le visage du jeune homme, révélant des traits longs et fins, des cheveux blonds en batailles et de petits yeux bleus en amande. Un combattant.
Il s'approcha des cages et, délicatement, les ouvrit une à une.
Cette opération dura plus d'une heure, car les libérer ne suffisait pas. L'emprisonnement de ces pauvres bête n'était pas simplement physique.
Il prit chaque chien, chaque chat dans ses bras, tentant en vain de rattraper des semaines de souffrances. Mais les êtres qu'il tenait entre ses mains ne vivaient déjà plus vraiment. Il fallait qu'il les sorte. Ils devaient voir autre chose avant de mourir.
A les voir tous ainsi, couchés au clair de lune, sous la lumière des étoiles, le combattant réfréna son envie de pleurer.
- Tu es vraiment un instinctif, Suympa !
Le blond se retourna sans surprise vers la voix ironique qui venait de surgir dans son dos.
Un homme de sa taille mais légèrement plus costaud apparut dans son champ de vision. Le dénommé Suympa évita son regard de braise, cherchant à se donner une contenance. Ses propres yeux brillaient.
- Tu penses en sauver combien ?
Suympa se releva, après avoir caressé le corps torturé d'un chat agonisant, après l'avoir accompagné dans son dernier souffle.
- Tous ceux qui survivront.
* * *
Seuls 6 chats et 2 chiens survécurent à cette nuit. Les deux hommes l'avaient passée à creuser des tombes au fur et à mesure des disparitions, se relayant auprès des victimes.
Lorsque le soleil se leva, les deux combattants commencèrent à réunir les derniers survivants. Suympa sentit son cœur se soulever en même temps que les corps terrorisés des animaux. Son coéquipier ne pouvait porter seul ceux qui restaient et lui devait rester finir sa mission...
- Mets les plus costaud dans le casier, mais laisse-le ouvert. Ils seront une dernière fois les uns sur les autres, on n'a pas le choix.
L'homme acquiesça, faisant voltiger ses cheveux blancs au passage. Malgré son jeune âge, ses mèches avaient toujours été de cette teinte.
- Allez ! le pressa le blond.
En quelques minutes, les animaux reposaient dans le panier de voyage de fortune.
Le jeune homme s'apprêtait à partir lorsqu'il se retourna vers Suympa.
- Hyeronimos, tu es sûr que ça va aller ?
En réponse, celui-ci sorti lentement une minuscule lame d'un plis de son costume, les yeux brillants.
- File, je me débrouille.
Rassuré, l'homme acquiesça avant de filer aussi discrètement et rapidement qu'il était apparut.
Aussitôt, Hyeronimos Suympa retourna à l'intérieur de l'entrepôt. Caché dans les combles, il attendit patiemment le retour des tortionnaires...
* * *
Lorsque les ouvriers - car leur monstrueux trafic demeurait malheureusement légal ! - arrivèrent dans l'entrepôt moins d'une heure plus tard, un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Un sourire qui l'avait déjà rendu célèbre de part le surnom qu'il lui avait apporté : le sourire tranchant.
Les hommes s'arrêtèrent net en ouvrant la porte.
- Que... que s'est-il passé ici ? Où sont les animaux ? Qui a ouvert ces putains de cages, bordel ?! hurla le premier. Ce devait être le chef.
- Les monstres sont ici. A votre tour de jouer... prononça Hyeronimos d'une voix lugubre.
* * *
Lorsqu'il rouvrit les yeux, son corps l'avait ramené au bord de l'eau. Un rapide volant apparut aussitôt pour le ramener sur l'immense école-navire qui servait de QG à son organisation : La GEMAS. Bientôt, il y serait professeur. Le concours allait bientôt avoir lieu. Il voulait enseigner les mathématiques, comme métier de jour. Oui, le monde merveilleux des maths le calmait toujours, surtout après une mission éreintante.Les tortionnaires avaient vécu une belle frayeur et ce soir, ils dormiraient en détention. Provisoire, mais Hyeronimos doutait qu'après la mise en scène de terreur qu'il leur avait fait vivre - il était particulièrement doué pour terroriser - il aurait à les recroiser ailleurs que dans une salle de tribunal ou bien une prison. Le jeune homme secoua la tête, cherchant à évacuer les images affreuses qu'il avait emmagasinées ce soir.
Pour l'heure, il désirait plus que tout revoir ses amis, sa famille : les autres combattants. Eux seuls méritaient son respect.
Tandis que le rapide glissait, invisible, au-dessus des flots, Hyeronimos regarda la mer et l'horizon qu'il venait de quitter. La fatigue le gagna brusquement et ses forces le quittèrent. Affalé sur la banquette du transport, il repensa aux pourritures qu'il venait de torturer par vengeance et par haine. Leur haine.
« Je crois que je n'ai plus aucune espèce d'estime pour l'être humain... » songea-t-il
Ce furent ses dernières pensés avant de sombrer dans un profond sommeil.
Hey ! C'est la première fois que j'écris du boy's love, alors hésitez pas à lâcher vos comms constructifs ^^
Bon euh, ce premier chapitre introduit un peu et je n'ai volontairement pas mis la romance en avant, elle viendra dans la suite, patience ! :)
Et sinon, il est 3h du mat, j'ai publié ça sans relire, juste après l'avoir écris, donc j'espère qu'il n'y a rien de trop bizarre xD
Zibous ! ^^
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Pour la cause animale ! [BoyxBoy]
HorrorJeune combattant brillant et reconnu, Hyeronimos Suympa prépare son concours d'enseignant pour exercer, comme ses collègues combattants, un métier de jour. Mais suite à un incident, il se voit contraint de changer de coéquipier... et ça ne lui pl...