We Met in Central Park [BxB]

Chapter 3 - Central Park

Tiger

Tiger ouvrit les yeux. Devant lui, étendu dans des draps blancs, se tenait le corps assoupi de Jake. Le jeune homme regarda sa conquête dormir avec le sourire. Il avait bien fait d'écouter Nina la veille. Tiger détailla un instant le visage du bel endormi. Les jolies boucles noires de Jake retombaient sur un visage assez masculin, un début de barbe ornait sa mâchoire plutôt carrée. Ses yeux, noirs s'il se souvenait bien, étaient bordés de nombreux et longs cils. Il avait la respiration légère, comme comblée, apaisée. Tiger ferma les yeux, et au bout de très peu de temps, s'endormit à nouveau.

Ce ne fut seulement qu'une petite heure plus tard que le jeune homme se réveilla en sursaut. La place de Jake, bien que vide, était encore tiède. Il devait s'être levé peu de temps auparavant. Ne voulant pas déranger son hôte plus longtemps, le brun sortit du lit en vitesse. Il se précipita dans le salon où il avait laissé ses affaires la veille, trop pressé pour attendre d'arriver dans la chambre. Alors qu'il sortait, il entendit une voix sur sa gauche. Clignant des yeux, il se tourna pour découvrir Jake, habillé et fraîchement sorti de la douche, qui le reluquait depuis la cuisine. Tiger pris soudain conscience de sa nudité et rougit presque, avant de rire. Jake s'avança vers lui.

"Alors, bien dormi ? Demanda le bouclé.
- Très bien, voire trop bien, répondit Tiger. Désolé d'avoir mis si longtemps à me lever.
- Aucun soucis, si ça avait posé problème, pense bien que je t'aurais réveillé, sourit Jake. Au fait, tu veux peut être t'habiller ? Non pas que la vue me déplaise..."

Tiger hocha la tête.

"Ne bouge pas, je vais chercher tes habits."

Le jeune homme gratifia le danseur d'une claque sur la fesse en passant près de lui.

"Désolé, s'excusa-t-il, un plaisir pareil ça ne se refuse pas."

Tiger soupira et sourit. Pendant que Jake cherchait ses affaires, le brun laissa son regard battifoler dans l'appartement de sa conquête. Il était très lumineux et assez épuré. Quelques décorations ornaient les murs, telles qu'une guitare électrique rouge et noire ou un poster de Metallica. L'appartement était petit, mais plutôt chaleureux. On sentait que son occupant était une personne sympathique. Jake revint avec les affaires de Tiger. Celui-ci les prit en le remerciant et partit s'habiller dans la salle de bain indiquée par le bouclé.

Lorsque Tiger sortit de la salle de bain, Jake se préparait à sortir.

"Si tu as faim, il a du café et des viennoiseries dans la cuisine. Sers toi, lui dit-il avec un sourire. Quand tu voudras partir ferme à clefs et mets les dans la boîte aux lettres. Mon nom c'est Marshall, tu verras, c'est marqué sur la boîte. Je te fais confiance."

Sur ce, il salua Tiger et sortit de l'appartement expressément. Le brun, étonné par tant de confiance et d'efficacité, resta bouche bée un instant. L'appel des viennoiseries fut plus fort que tout et le jeune homme partit vers la cuisine.

Richard

Le soleil brillait sur Central Park. Le froid d'octobre l'avait tout de même obligé à mettre une veste. Le vent soufflait dans le feuillage des arbres, projetant des ombres clairsemées et diffuses sur les pelouses du parc. Le beau temps faisait sortir les gens de chez eux. Les dizaines d'enfants couraient et criaient autour de lui, imperturbables dans leur propre monde. Un monde que les adultes ne peuvent atteindre, un monde dans lequel ils sont des pirates, des aventuriers, des princesses, des cosmonautes ou même des dragons, un monde d'insouciance dont les grandes personnes ont oublié l'existence.

Le monde du jeune auteur est bien différent. Le sien est rempli de défaites, de doutes et de déceptions. Sa vie n'est qu'une pathétique série d'échecs. Dans un soupir, Richard continua sa balade.

Alors qu'il ruminait sur sa minable existence, une mélodie atteignit ses oreilles. Le genre de son doux qu'il est agréable d'entendre. Curieux, le brun se rapprocha du son. C'était la musique d'un ukulélé. Le type qui en jouait devait être un virtuose, car le peu qu'entendait Richard était magnifiquement impressionnant. Tout en se rapprochant de la provenance de la mélodie, il reconnut un morceau des Beatles, mais ne sut pas duquel il s'agissait. Au détour d'un chemin, il vit un jeune homme, assis dans l'herbe contre un érable. Celui-ci lui tournait le dos et Richard ne le distinguait qu'une petite partie du garçon. L'écrivain s'approcha, de sorte à voir le musicien en face.

Richard savoura la musique un instant de plus et détailla ensuite le visage du jeune garçon. Soudain, il le reconnut. C'était le danseur du cabaret où il avait passé la soirée l'autre soir, celui à qui il avait essayé de parler après le spectacle et qui était parti en urgence. Ce garçon lui avait tapé dans l'œil. Malgré son jeune âge évident, le danseur attirait incroyablement Richard. Pourtant, il était le stéréotype -malgré sa petit taille- du lycéen populaire et prétentieux, celui qui rabaissait tout le monde, qui mettait la tête dans les toilettes à tous ceux qui osaient lui tenir tête. Il était le stéréotype des mecs que le jeune auteur détestait le plus au monde, et pourtant il l'attirait indéniablement. C'est fou comme la nature humaine peut être full of surprises parfois.

Le jeune garçon -Richard lui donnait dix neuf ans tout au plus- avait des cheveux châtaigne ondulés lui arrivant au milieu du cou. Ils étaient attachés dans un chignon indiscipliné. Il avait un visage plutôt mignons, aux traits pas spécialement féminins mais d'une délicatesse peu commune. Un petit nez, des lèvres délicieusement charnues, de longs cils noirs, un menton exempt de tout poil, des sourcils parfaitement entretenus et des yeux gris sombres qui semblaient aussi profonds que le plus profond des océans. Tel était le visage de ce jeune homme qui attirait tant Richard. Il était étonnement musclé pour un garçon de dix neuf ans. Ses clavicules saillaient sous un tshirt qui dévoilait une petite partie de ses pectoraux plutôt impressionnants. Un jean bleu clair moulait ses jambes elles aussi musclées. L'auteur aurait bien admiré son cul si le musicien n'était pas assis, car il l'imaginait sans mal aussi appétissant que le reste.

Sans qu'il ait vu le temps passer, le morceau était terminé. Richard, bien décidé à parler au jeune homme maintenant, s'approcha de lui.

"Ce que tu viens de jouer là, c'était juste époustouflant, lui lança l'écrivain.
- Heu.. Merci, répondit l'autre, gêné.
- Ça fait longtemps que tu joues ?
- Quelques années déjà, dit il dans un sourire."

Après une hésitation, le plus jeune continua.

"On ne se serait pas déjà vus quelque part ? Votre visage me dit quelque chose...
- Je t'ai vu sur scène dans un cabaret pas loin d'ici l'autre soir, et à la fin du spectacle, j'ai voulu venir vers toi, mais tu es parti très vite... répondit Richard en riant.
- Ah oui, j'avais un petit imprévu ce jour là, j'ai dû me dépêcher de rentrer chez moi, dit le jeune brun sur le même ton."

Après un petit silence gênant, le plus petit reprit.

"Je m'appelle Tiger White, dit il en lui tendant la main.
-Enchanté, Tiger, je suis Richard Harmon, répondit le brun en prenant la main qui lui était offerte."

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