Pdv Marie-Douce
- Je rêve ou tes plus grande que moi. Et tes cheveux Ton visage... Oh, mon Dieu ! Marie-Douce ? Mais qu'est-ce qu'ils tont fait là-bas ?
Laura me fixe comme si elle voyait un fantôme. L'odeur de fumée s'infiltre encore dans mes narines. Le feu est éteint, mais les pompiers n'ont toujours pas quitté les lieux. Jentends des voix partout autour de nous. Un homme en uniforme donne des ordres, Nathalie appelle Laura, mon père crie mon nom. La main de Laura serre la mienne très fort, son souffle semble court. A-t-elle été incommodée par la fumée ?Tout est de ma faute. Mon erreur aurait pu tuer quelqu'un.
Mon coeur bat la chamade. Je suis comblée que Laura maccueille avec autant d'enthousiasme. Voir son visage émerveillé par ma nouvelle apparence restera parmi mes meilleurs souvenirs. Les circonstances, par contre, sont dignes d'un cauchemar. Du peu que jen sache, notre maison peut être une perte totale. Mon Dieu, faites que les dommages ne se limitent qu à la cuisine.
En un rien de temps, mon père et Nathalie foncent sur nous, nous enveloppant d'un élan commun de leurs bras autour de notre couverture. Dans leur étreinte, nous nous retrouvons collées l'une à l'autre, joue contre joue.
- On fa vien, fait la voix mi-amusée, mi-agacée de Laura.
Le visage coincé sur la poitrine de sa mère, la pauvre ne peut que marmonner.- Vous êtes sûres? Pas de brûlure ?Vous avez pas mal aux poumons ?Sûres, sures ?
- T'en fais pas, Nathalie, tout va bien. Je suis désolée, t'as pas idée à quel point! J'ai pas fait exprès! Je voulais juste me faire une toast!Mon père me serre encore contre lui.
- Je dois parler aux pompiers, voir si tout est OK pour l'instant, dit- il. Nathalie, peux-tu rester avec les filles?
- Non! font nos deux voix en stéréo.Surprises d'avoir dit la même chose au même moment, nous nous dévisageons, l'air ahuri.
- Je viens avec toi, annonce Nathalie à mon père, sans cesser de nous regarder. Je pense que les filles ont quelques mots à se dire.
L'odeur de fumée est intolérable, pas besoin de se consulter pour décider de séloigner de la maison. Pas loin, juste sur la colline où Corentin avait l'habitude de flâner. Toutes les deux pieds nus, nous marchons sans nous consulter ; nous savons où nous allons et nous sommes conscientes de l'importance de nous retrouver seules.
Le lever du soleil ajoute à la magie de notre escapade ; ses rayons passent dans le trou d'un énorme nuage cotonneux, sortant en faisceaux lumineux comme sur une carte postale. Rien n'est normal. Notre vie vient de basculer. Une telle mésaventure fait réfléchir. Nous aurions pu nous blesser, nous aurions même pu y rester. Mourir ! Ce mot me fait peur. Il est si... permanent. On pense toujours que les feux ou les accidents, ce n'est qu'aux autres que ça arrive. Erreur. J'en ai aujourd'hui la preuve.
Le gazon est couvert de rosée, nous nous assoyons dans l'herbe quand même. Au loin, nous entendons les voix des pompiers, des policiers et des voisins curieux. Aucune de nous nose parler. Nous ne savons plus par quoi commencer. De quelle façon casser la glace ? Laura y va d'une question simple.
- C'était bien, ton été ?
Je la regarde en souriant, reconnaissante quelle prenne les devants J'ai passé un été magique, mais trouble. J'aurais aimé quelle soit là. Je revois dans ma tête Lucien, Corentin, les gars du groupe Full Power dont le fameux Harry Stone, les boutiques, mademoiselle Biche... Georges Laura l'aurait remis à sa placeassez vite, celui-là. Jaurais tant aimé qu'elle soit présente.
- C'était, euh... spécial. Et toi, hum, ton été ?
-Moi ? Ouaffff... pas mal merveilleux... Ouaip, super splendide. J'ai pas eu le temps de m'ennuyer!
-C'est vrai ? Tant mieux...Laura arrache des bouts de pelouse qu'elle lance à nos pieds nus.
- Non, en réalité, j'ai passé un été difficile. Le pire de ma vie, finit- elle par m'avouer.
- Ah, c'est plate ça.Elle me regarde de biais.
- T'as changé, j'ai eu de la misère à te reconnaître. Je ne peux pas croire que tes rendue plus grande que moi.
- Hé, regarde-moi pas comme ça! dis-je en croisant mes bras sur ma poitrine. Jai juste un peu grandi et...
- Un peu Ne-non, t'as explosé! Tes devenue une femme ! Et qu'est- ce que t'as fait à tes cheveux ?Je roule les yeux. Laura na pas perdu son sens de lexagération.
- Moi ? J'ai rien fait... Mais je ne peux pas en dire autant de Georges, le styliste de Miranda. J'ai été captive de ses «soins» pendant une semaine. Cétait l'enfer. J'espère ne jamais le revoir.
- Capturée par un styliste parisien. J'aime tes problèmes.Un autre silence s'installe. Je dois lui dire ce que j'ai sur le coeur, cest le temps, là, maintenant. Mon départ précipité, ce matin-là, avec le chat...
Oh mon Dieu Dracule Je l'avais oublié !
- Laura ! Ton chat Il faut aller voir s'il est vivant. J'ai vu Trucker sur la pelouse, mais pas Dracule Alors que je m'attends à ce qu'elle se lève d'un bond, elle reste bien tranquille sur la pelouse. Calme-toi. Je l'ai donné à Constance. Quoi Mais tu y tenais, à ton chat Pourquoi t'as fait ça Un autre silence. Elle arrache et lance quelques brins d'herbe de plus. Pour que tu reviennes à la maison, finit-elle par me confier. Mon coeur se gonfle. C'est vrai Oui, cest vrai, espèce de grande nouille. Touchée par cette preuve d'amitié, je me pince lavant-bras pour massurer que je ne rêve pas. La sensation sur ma peau est assez vive pour me convaincre. Laura, tu sais quand je suis partie dans la limousine Jai voulu revenir te voir pour écouter ce que tu avais à dire. Je ne voulais pas men aller du tout Pourquoi tu l'as pas fait, d'abord.
Cest de la vraie douleur que je vois sur ses traits Je me sens coupable de ne pas metre battue pour elle. Le père de Corentin men a empêchée. J'ai essayé de te téléphoner dans les jours qui ont suivi. Tas pas reçu mes messages Je secoue la tête avec tristesse. Aucun. Tu crois que cest ton beau-père qui les a interceptés Lui ou ma mère. Tu sais, Miranda c'est pas une enfant de choeur. Je men doutais. Désolée de dire ça de ta mère, mais je l'ai détestée au premier regard. Cétait comment, vivre avec eux Ils ont l'air bizarre Et ton beau-père il est donc ben méchant Pourquoi il nous a empê chées de nous parler Je hausse les épaules. Je me suis posé la même question. A vrai dire, depuis que je le connais mieux, je crois qu'il n'a juste pas pensé à nous. Cet homme-là a toujours la tête dans son petit monde artificiel. Ce nest pas par méchan ceté, mais ma présence à elle seule dérangeait ses plans, rien à voir avec toi. Défends-le pas Je vais lui dire, moi, qu'il a pas été correct s'insurge Laura. Ah oui J'ai bien hâte de voir ça. Valentin Coeur-de-Lion est un peu... comment dire intimidant. Rien à voir avec mon père, ça c'est Sur. Ça dû être pénible... suppose-t-elle.
Une chance que Corentin était là. On a passé pas mal de temps à fuir nos parents Mais, Laura, je pensais que tu ne voudrais plus me parler pour toujours. Quand je me suis rendu compte que tu mévitais sur Skype, jai eu beaucoup de peine. Cétait trop dur, je ne savais pas quoi dire... Je croyais que tu ne voulais pas me voir, soupire-t-elle. Pour de vrai Tu pensais ça Ben oui Mets-toi à ma place Je pensais la même chose Jétais sûre que TOI, tu ne voulais pas ME voir Laura secoue la tête, exaspérée. Elle couvre son visage de ses mains. -On a été connes à faire peur Jen reviens pas Elle se lève et me tend la main pour que je me redresse aussi. Une fois toutes les deux debout, elle lève son petit doigt devant moi Donne-moi ton doigt, dit-elle. Jobéis en haussant les sourcils, incertaine de son plan. Nos auriculaires accrochés l'un à l'autre, jessaie de comprendre. OK... mais qu'est-ce que tu fais Un pacte Jurons de ne plus jamais nous séparer. Tes ma soeur, ma vraie de vraie soeur. Plus d'histoires de demi ou fausses soeurs. Tout ça, cest niaiseux. Alors, tes d'accord
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Les Filles Modèles: SOS Cendrillon
Novela JuvenilLes filles modèles: Marie-Douce et Laura se retrouvent enfin. C'est le chaos, la maison ayant subi d'importants dégâts, les filles se retrouvent à vivre chez Corentin où elles décident de devenir de véritables soeurs. Ce dernier, toujours amoureux d...