Prologue

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Trois mois auparavant...

Je me réveille lorsque je sens une affreuse douleur me prendre le bas du ventre. Je grogne en me redressant lentement.

- Oh mon Dieu...

J'ai vraiment besoin d'aller aux toilettes, c'est sans doute à cause du gratin de courgettes que Zayn a préparé hier : je n'ai pas eu le courage de lui dire qu'il n'était pas vraiment réussi et j'ai donc terminé tout mon plat, alors je pense que je fais une indigestion alimentaire ou quelque chose dans le genre.
La douleur est affreuse, elle me coupe presque la respiration. Alors, je soulève avec difficulté la couverture de mon corps.
Un hurlement inhumain s'échappe de mes lèvres lorsque le plus horrible des spectacles s'offre à moi.
Je nage dans un bain de sang. Il n'y a que ça autour de moi et je sais déjà d'où tout ce sang provient. Je me redresse promptement et me mets à quatre pattes sur le lit en priant pour que ce ne soit pas ce à quoi je pense.

- Putain, putain, putain ! PUTAIN !

Je hurle. Les larmes se mettent à dévaler mes joues sans que je ne puisse les arrêter.
Mon médecin m'avait dit que les premières semaines de grossesse étaient risquées, surtout pour moi qui ai un col de l'utérus bien plus petit que la normale, mais j'étais sûre que ce bébé serait un succès. Que cet enfant serait dans mes bras dans les prochains mois. J'y ai tellement cru...

- Putain !

Je crie encore en donnant un coup dans le matelas.
Zayn. Il faut que je le prévienne. Il faut que je lui dise qu'on vient de perdre notre bébé.
Il m'avait dit hier qu'il allait partir tôt ce matin pour aller en studio, travailler sur le nouvel album de son groupe.
Je saisie mon portable, les mains tremblantes et le cœur battant très fort, trop fort. Mais au moment où je suis sur le point de lancer l'appel, je me souviens de Zayn, fou de joie à l'idée d'être père quand je le lui ai annoncé. Il m'est alors impossible de continuer mon geste.
Comment pourrais-je lui annoncer ça ? Et par téléphone, en plus ? "Zayn je viens de me réveiller dans une mare de sang, on vient de perdre notre bébé" ? Jamais, il ne me le pardonnerait pas. Je ne peux pas perdre Zayn, je ne peux même pas l'imaginer. Je l'aime plus que tout au monde et j'ai besoin de lui à mes côtés.
Alors, en reposant mon portable sur la table de chevet, je sors de notre lit pour retirer les draps. Le foetus d'à peine un mois est là, sur le matelas, minuscule et si fragile. Je le prends dans mes mains, le cœur serré.

- Mon bébé...

Aussi ridicule que ça puisse paraître, je ressens le besoin de prononcer ces mots. "Mon bébé".
S'il avait s'agit d'une fille, Zayn et moi l'aurions appelée Hailey ou Alyssa et s'il avait s'agit d'un garçon, Justin ou Dylan.
Je ne peux pas arrêter de pleurer. Comment pourrais-je le faire puisque je viens de perdre une partie de moi ?
J'allais être mère. Un petit garçon ou une petite fille allait m'appeler "maman" et m'aimer comme moi je l'aimerais, même si je suis persuadée que je l'aurais aimé encore plus.
Je sors de la chambre pour aller dans la cuisine prendre une petite boîte en plastique dans laquelle je positionne délicatement mon enfant. J'ai l'impression d'enterrer un être cher, même si c'est en fait le cas. Mon bébé se trouve dans ce vulgaire morceau de plastique, bon Dieu !
Quand je retourne dans la chambre, la tâche rouge sur le matelas me tue encore plus que lorsque je l'ai vue en me réveillant. J'ai envie de vomir.
Je me précipite dans les toilettes et recrache tout ce que mon ventre peu contenir. Je m'appuie contre la cuvette et la serre fort entre mes doigts. Je vomis une seconde fois avant de rejeter ma tête en arrière et me laisser tomber à terre. Mes larmes coulent contre mes joues et mes sanglots emplissent la grande pièce.

- Pourquoi ? Pourquoi moi, putain ?

Ma mère n'a jamais fait de fausses couches, elle, et pourtant, les médecins lui avaient aussi dit qu'elle avait un col de l'utérus trop petit, ce qui aboutirait à une grossesse risquée. Ils se sont trompés. Alors j'ai cru que pour moi aussi, c'était une erreur, mais non, ils avaient raison.
Je retourne dans la chambre, le cœur meurtri. La boîte en plastique est toujours là, posée sur le lit. Quand je m'en approche, je remarque que mon portable, posé sur la table de nuit, est allumé. Je le prends pour voir qu'il s'agit d'un message de Zayn, je l'ouvre.

De : Mon Amour
Je suis le point de rentrer, je passe acheter un truc a manger pour ce midi ou pas ?

Il est adorable. Il est toujours aux petits soins avec moi, surtout depuis que le médecin nous a annoncé que j'étais enceinte. Il est tellement mignon avec moi et je ne suis même pas capable de lui donner un enfant...
Je tape une rapide réponse, bien consciente que l'envoyer acheter quelque chose dans mon fast food préféré retardera son arrivée à la maison.

A : Mon Amour
Oui, passe au Bronk'z, s'il te plaît. Tu sais déjà ce que je veux, pas vrai ? :) Bisous, je t'aime.

Je me sens obligée de le lui dire maintenant, alors que je sais que je vais bientôt lui retirer sa joie d'être père.
Je me dépêche de retirer  les draps du lit et les balance en dessous du meuble. Je me précipite ensuite dans la salle de bain pour prendre une rapide douche afin d'enlever les tâches de sang séché sur mes cuisses. Si mes calculs sont bons, j'ai une demi-heure à tout casser avant que Zayn arrive, alors je dois juste me dépêcher de tout régler avant qu'il ne revienne.
Je fais couler l'eau devenue à présent tiède sur ma peau, saisie mon gant de toilette que j'imbibe de savon et commence à me frotter le corps. J'insiste surtout sur la partie pleine de sang entre mes cuisses et ne peux m'empêcher de ressentir une douleur mentale lorsque je touche ces endroits. J'ai envie d'arracher ma peau, d'enlever la douleur qui prend mon cœur en ce moment.
Quand j'arrête de me torturer, je regarde le gant rose devenu rouge... Et me remets à pleurer bruyamment. La vision du sang me rappelle le fait qu'hier encore, j'étais surexcitée à l'idée de porter la vie, de devenir maman. Mais maintenant, tout cela fait partie du passé...
Je sors de la salle de bain après avoir bien lavé mon gant de toilette, afin qu'il ne reste aucune trace ni odeur de l'incident. Dans la chambre, j'enfile un t-shirt noir que j'ai piqué à Zayn et un jean bleu nuit qui me colle à la peau. Je me fais un rapide chignon.
Quand j'ai terminé de me préparer, je prends une profonde inspiration et me force à arrêter de pleurer. Si mon fiancé me voit dans cet état, il risque de se poser des questions et je ne me sens pas encore prête à lui annoncer que notre enfant est parti...
Je me penche pour reprendre le drap souillé de mon sang sous le lit, place la boîte dedans et sors de la chambre. Je descends les escaliers de notre villa pour me rendre dans le jardin. Il est grand, beau et entretenu par mes soins. Je déteste que d'autres personnes que moi s'occupent de mes fleurs, alors j'ai catégoriquement interdit à Zayn d'embaucher un jardinier. Je ne peux pas laver les draps parce que je sais que la tâche ne partira pas entièrement et que je n'aurais pas le temps nécessaire, alors je préfère les enterrer, eux et mon foetus. La cabane que nous avons acheté pour en faire mon atelier de peinture fera l'affaire. Je creuserai un trou derrière et Zayn ne remarquera rien. Je jette un coup d'œil à ma montre, il ne devrait d'ailleurs plus tarder. Je me dépêche d'aller vers la cabane, mais au moment où je suis sur le point d'ouvrir la porte avec les clés, une voix m'appelle.

- Perrie ? Tu es là ?

Prise de panique, je regarde autour de moi pour trouver une solution à cette nouvelle merde qui m'arrive. Un tas de bois pour le feu entre dans mon champ de vision et je me précipite vers lui. Je jette le drap derrière au moment où Zayn fait son apparition dans le jardin.

- Hey, bébé, tu faisais quoi ?

Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux en bataille après avoir couru et me force à sourire.

- Moi ? Hum, rien. Heu, tu es passé au Bronk'z ?

Il hoche la tête en souriant, ayant visiblement oublié ce qui vient de se passer.

- Oui, on va manger ? Je crève de faim !

Il rit et je le rejoins. Je dois oublier l'espace d'un instant que mon bébé est mort, qu'il n'est plus rien...

- Oui, bien sûr.

Je fais passer mon bras derrière sa taille et il fait passer le sien derrière mon cou pendant que nous avançons vers la maison.

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Bonjour, voilà le prologue de POMOB, nous espérons qu'il vous a plu? N'hésitez pas à voter, commenter et nous donner vos avis, ça fait toujours plaisir!
Pour mieux vous expliquer pourquoi POMOB est en parallèle avec Don't Run Away voilà un petit texte :
Vers le chapitre 120 de DRA, vous pourrez voir que Perrie évoque le fait de vouloir un bébé avec Zayn devant Maëlle. L'adolescente pense que Zayn n'en veut pas à cause du jeune âge des chanteurs, mais elle est très loin du compte...
POMOB raconte ce qui se passe réellement au sein du couple.

Prisoner Of My Own Body // Z.MWhere stories live. Discover now