Chapitre 1

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Depuis plusieurs jours, je me sentais trimbalé dans tous les sens du terme. Je ne pouvais bouger ni les pieds, ni les mains à cause des liens de cuir qui lacéraient mes chevilles et mes poignets. Je n'y voyais également rien. Un sac pourri et qui sentais la pisse me recouvrait le visage. J'entendais des voix parlées à côté de moi. Des esclavagistes sans doute. Des hommes sans loi et cruel qui ne pensait qu'à baiser et à l'argent... J'avais encore de la chance de ne pas avoir été violé même si j'avais senti quelques mains baladeuses me saisir la poitrine ou le fessier à plusieurs reprises durant le trajet.

Je ne sais pas dans quoi ils me trimbalaient. Je pense que c'est une sorte de charrette tirée par des chevaux. En tout cas, ça avait le don de secouer et de m'éclater le dos à chaque fois qu'on passait un obstacle. Les hommes à côté de moi rigolaient à chaque fois que je grognais à cause de la douleur... J'aurai bien aimé leur faire comprendre que je peux leur faire perdre leurs dents à n'importe quel moment mais je n'ai rien dit et j'ai rien fais. De toute façon, les liens m'en empêchaient.

L'odeur du sac commençait sérieusement à me donner l'envie de vomir. Je me suis plié en deux, essayant de respirer un semblant d'air frais au lieu de respirer l'odeur immonde de pisse. J'ai de nouveau entendu des rires à côté de moi, ce qui avait le don d'encore plus me gonfler. Je me suis redressé sans grand espoir de pouvoir respirer de l'air pur avant de sentir la charrette ralentir et s'arrêter complètement. Des voix se firent entendre puis quelqu'un me prit par le bras pour me faire lever du banc sur lequel j'étais assise et de me pousser hors de la charrette

Par chance, je suis arrivée à conserver mon équilibre et à ne pas tomber à la renverse une fois que mes pieds touchèrent le sol. Une autre main saisie mon épaule et me poussa en avant, m'obligeant à marcher, ce que je fis sans me débattre. Nous avons avancé pendant quelques secondes avant qu'un des hommes qui m'accompagnait - sans doute - retira le sac de ma tête d'un geste vif.

Le soleil m'éblouit partiellement. Cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas pu voir la lumière du jour. J'ai cligné des yeux, deux ou trois fois pour m'habituer à l'aveuglante lumière solaire. Un type était devant moi et deux autres m'encadraient, sans doute pour éviter que je prenne mes jambes à mon cou.

Je ne savais pas où nous étions. De ce que je pouvais voir, nous étions dans les rues d'une ville. Des bâtiments en ruines nous entouraient. L'endroit était assez infâme. Des échafauds étaient élevés par des gens portant des colliers d'esclave tandis que des gardes les surveillaient durant leur tâche. Derrière le type, se tenant devant moi, il y avait la façade d'un grand bâtiment. Deux tourelles automatiques étaient posées sur des fondations de bois. Les gardes pouvaient y accéder en passant par des marches y menant. Concernant les gardes, il y en avait trois autour de la porte. Tous vêtu de la même armure. Des tenues de combat en cuir qui étaient par-dessus des vêtements des couleurs noir et gris. Ils avaient tous à la cuisse un holster avec un pistolet à l'intérieur et tenait dans leur main des fusils... Mais ce qui attira le plus mon regard, ce fut leur masque. Il était composé d'une sorte de grille en acier couvrant le bas du visage où était peinte une bouche de squelette, d'un casque entièrement noir et de lunette de combat noir avec une visière rouge sang.

L'homme devant moi s'avança doucement. Il était plutôt... Vieux. Enfin, il devait avoir la quarantaine, mais l'espérance de vie, ici étant tellement courte que cela était assez surprenant. Il portait une tenue de cuir simple, sans protection quelconque. Un pistolet était accroché à sa cuisse dans son étui. Ses cheveux étaient grisonnants, mais principalement de couleur noire, complètement décoiffés et gras en passant. Ses yeux, de couleur marron, avaient une lueur. Une lueur malsaine en me regardant, presque perverse. J'ai grincé des dents en le voyant me fixer de la sorte. Il abordait une cicatrice recouvrant son œil droit et une brûlure à la joue gauche. Sur son épaule se trouvait un logo, assez discret, car effacé avec le temps. C'était une sorte de main brisant une épée. À première vu, ça ne me disait rien... À première vue, ça ne me disait rien...

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