Cauchemar

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Elle se trouvait de nouveau dans cette pièce. La pièce blanche avec sa petite porte. Elle savait qu'elle devait sortir, que si elle ne le faisait pas, elle ne pourrait jamais s'en aller, ne pourrait jamais revoir son enfant. Et son mari. La panique s'empara d'elle, rendant ses mouvements maladroits. Elle ne pouvait plus se lever. Des bruits de pas se rapprochèrent. Ils venaient pour l'enfermer. Quatre médecins. La souffrance était telle qu'elle voulut crier, crier toute sa souffrance, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Elle avait perdu sa voix. Les couvertures du lit la gardaient prisonnière, comme un piège. Un cri étranglé dans la gorge, Sarah sentit des larmes brûlantes couler sur son visage. Elle ne pouvait que subir les actes de ses médecins.

Soudain, elle sentit quelqu'un la secouer tandis qu'une terreur folle lui paralysait les membres.

Sarah prit conscience de deux choses dans le même temps. C'était le rêve. Le même rêve qui revenait régulièrement la hanter, bien que cette fois il se soit manifesté dans une version légèrement différente. D'autre part, elle était réellement secouée par quelqu'un. Soulevant les paupières, elle rencontra aussitôt le regard glacial de Raphaël qui la regardait avec une expression impatiente. Elle était en Italie, dans sa chambre, et non dans cette horrible pièce au quatre mûrs étroits..

- Bon sang, qu'est-ce que tu as ? Tes cris ont résonné dans presque toute la maison. Liam dort à quelques mètres d'ici.

Liam.

La terreur de son rêve était encore si vivace qu'elle tremblait de tous ses membres. Elle se sentait complètement désorientée. Il faisait sombre et les rideaux ondulaient doucement dans la brise tiède. Les grandes mains de Raphaël étaient toujours posées sur ses épaules et il était à moitié assis sur le lit, si près qu'elle sentait le parfum viril qui émanait de lui, la chaleur de son corps...

- Quelle heure est-il ? demanda-t-elle en se redressant brusquement.

Il la laissa se dégager et regarda la montre en platine qui entourait son poignet.

- 00 h 30.

- Vraiment ?

Il hocha la tête et s'écarta du lit.

- Clarencia est venue te chercher à l'heure du dîner, mais tu dormais si profondément que je lui ai dit de te laisser tranquille.

Clarencia ?? Oh c'est vrai, la jeune fille qu'elle avait rencontré un peu plus tôt et qui travaillait sous les ordres d'Eudémia, s'appelait Clarencia. Portant la main à sa tempe, elle se rendit compte qu'elle ne portait qu'un peignoir, qui s'était entrebâillé. Après l'avoir resserré autour d'elle, elle se leva maladroitement.

- Je devais être plus fatiguée que je ne le pensais, c'est tout. Et j'ai fait un cauchemar. Je... Je ne me rendais pas compte que je criais.

Raphaël alluma la petite lampe de chevet qui projeta des ombres mystérieuses sur son visage sévère. Sarah vit qu'il était encore habillé.

- J'allais me coucher quand je t'ai entendue, dit-il, comme s'il avait lu dans ses pensées.

- Oh..., murmura-t-elle. Je suis désolée.

- Si cela devait se reproduire, je serais obligé de t'installer de l'autre côté de la maison, loin de Liam. Quand il se réveille la nuit, il est impossible de le rendormir.

- Cela ne se reproduira pas, je te l'assure.

Comment empêcher ces mauvais rêves de revenir la hanter ? se demanda-t-elle avec désespoir. La plupart du temps, ils étaient tristes et elle se réveillait en larmes. Mais celui-là avait été particulièrement effrayant.

My Broken HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant