Chapitre 1

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Un plafond blanc, une lumière vive, aveuglante.

C'est la première chose dont je me souviens après l'incendie. Ça et un vide énorme en moi. Je sais au fond de moi que je suis seul dorénavant et que tout est de ma faute...

Ne me demandez pas comment je ne saurais pas vous l'expliquer.

À peine réveillé je suis face à un amer constat : je suis à l'origine de leur mort... Je ne sais pas comment mais j'ai mis le feu à ma propre maison.

Une fois que le verdict tombe, une question vient immédiatement : comment ? Comment un garçon de 16 ans peut-il mettre le feu à sa propre maison en dormant ?

J'ai envie de me persuader que tout cela n'est qu'un horrible rêve mais le bip des machines environnantes me ramène à la dure réalité.

Après une brève inspection je me rend compte que je n'ai aucune brûlure. Seule ma gorge me fait légèrement souffrir, sûrement due à la fumée de l'incendie.

C'est la réalité.

Je n'ai pas le temps de me poser plus de questions car je vois entrer dans ma chambre un médecin en blouse blanche accompagné de deux policiers en uniforme.

Le policier s'avance en premier empêchant le médecin d'intervenir :

"- Bonsoir jeune homme ma collègue et moi avions quelques questions à te poser au sujet de l'incendie, commença-t-il. Je sais bien que tu dois être sous le choc encore mais ça nous aiderais vraiment beaucoup si tu pouvais nous aider à éclaircir certains points, me dit-il d'un ton plutôt sec."

À ce moment-là je compris que pour lui la situation était sûrement déjà très claire et qu'il ne s'adressait pas à une victime mais au coupable présumé.

Le médecin décida d'intervenir :

"- Mon patient est encore en rétablissement messieurs, dame. Je vous prierais de le ménager le plus possible, dit-il en s'interposant entre le policier et moi faisant ainsi une barrière avec son corps pour me protéger.

- Oui bien sûr ! Nous ne voulons pas influer sur son état, mais nous avons un besoin urgent de réponse face à cette enquête qui est un véritable mystère pour nous, son expression trahissant ce qu'il pensait vraiment

- Allez-y... Leur dis-je le regard vide.

- Bien mon garçon, dis nous ce dont tu te souviens d'hier soir et de cette nuit ?"

Sa collègue sortait  un petit carnet pour prendre note de mon témoignage.

Je leur racontai mon réveil dans les flammes et mon évanouissement rapide sans leur préciser que les flammes provenaient de moi.

Je ne voulais pas finir mes jours en prison ou pire en hôpital psychiatrique sans même comprendre comment tout cela a pu arriver.

Une fois mon récit terminé le policier se retourna vers sa collègue qui lui fit un signe de la tête :

"- Tu dis donc que tu t'es réveillé dans une pièce en feu et que tu t'es évanoui juste après ? Reprit le policier tandis que sa collègue m'observait de ses yeux perçants. Pourtant, continue-t-il, les pompiers qui sont arrivés sur place t'ont retrouvé évanoui sur la pelouse devant chez toi au moment de leur arrivée. Comment expliques-tu cela ? me demanda-t-il un petit sourire aux coins des lèvres l'air triomphant."

Cette révélation me laissa sans voix.

Comment ai-je pus me téléporter de mon lit au carré d'herbe dont mon père était si fier ? Une nouvelle question sans réponse.

Les GardiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant