Chapitre 1

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Lundi matin, 7 heure et quelques.

Je balance mollement mon bras hors de mon lit. Ma main heurte une pile de livre, sur laquelle était posé mon réveil. La pile s'écroule, mon réveil avec continuent à sonner. 

D'un grand geste, je pousse la couverture, avant de m'asseoir sur le bord de mon lit. Je reste là environ une minute, le regard vide, ne pensant à rien, sinon à me recoucher. Une petite voix me souffle "vas-y tu peux le faire ! Tu le fais tous les matins, donc pourquoi tu ne le ferais pas ce matin ? " Je pousse un long soupir, passe une mains dans mes cheveux. Mes chaussons... Je peux pas quitter ma chambre sans mes chausson. Je m'allonge sur mon lit, et baisse la tête de manière à voire ce qu'il se trouve sous mon lit et les cheveux balaient le sol. Mes chassons sont là, à côté de mon réveil, qui à arrêté de sonner depuis un bon bout de temps.

J'enfile mes chaussons et sors de ma chambre. Dans le couloir qui mène à la cuisine, des portraits et des photos de mon frère me suivent du regard. Un long frisson me parcours le dos, et descends le long de mon échine. Un moment, j'ai pensé à me crever les yeux, pour ne plus jamais voire ses cheveux blonds, sa bouche fine, son nez en trompette, ses yeux bleus, sa tête constamment inexpressive, son cou large, ses épaules carrées. Il a seulement deux ans de plus que moi, mais pourrait passer pour mon père. Mais me crever les yeux ne résoudrais aucun problème, et m'en créerait encore plus. Je descends les escaliers sans faire de bruit, sous les regards insistants des nombreuses figures de mon frère aîné.

En bas des escaliers, il me suffit de faire environ cinq pas pour arriver devant la porte de la cuisine, où nous mangeons habituellement le matin. Je pousse la porte, et attends qu'elle se referme, avant de saluer ma famille d'un ton solennelle :

-Bonjour mère, bonjour père, bonjour Thomas.

Mon père ne me regarde même pas, il est trop occupé, les yeux rivés sur son écran. Mon frère est au téléphone, et ne m'a pas entendu, ou n'a pas voulu m'entendre, seule ma mère prends le temps de lever les yeux de sa tablette, examine pas tenue, et déclare :

-Ho Miho je ne t'avais pas vue. Tu ne compte pas aller au lycée habillée de cette manière n'est-ce pas ?

Je porte un pantalon en toile, et un débardeur bordeaux. Je pourrais aller au lycée habillée de cette manière.

-Non, je comptais prendre ma robe noire, avec un trou au niveau du décolleté,  tu sais, celle qui me moule les fesses, et que tu m'avais forcée de porter pour un shooting, pour un magazine que mes amis pourraient acheter...

N'importe quelle mère digne de ce nom m'aurait hurlé dessus en entendant ces paroles. La mienne a replongé son nez dans sa tablette. Elle  ne m'a pas écouté.

***

La Mercedes noir parfaitement lustrée qui m'amène habituellement en cours me dépose juste devant le lycée privée dans lequel j'étudie depuis maintenant six mois.

Un portier m'ouvre la porte. Je lui adresse un sourire, le sourire de Miho, la grande Miho, et je sors. C'est une autre personne qui prends le contrôle de mon corps. Et cette personne est belle, sûre d'elle, elle aime les gens et les gens d'adore, la vénère. La Miho du lycée est comme ça. Elle aime le sport, elle aime les cours. Elle a un sourire à tomber, elle est forte en cours, elle est riche.

Sur son passage, les gens lui sourient, lui disent bonjour. Ils disent bonjour au mannequin célèbre qu'ils voient. 

Ils croisent une filles blonde, aux yeux d'un magnifique bleu, aux pommettes hautes, aux longs cils, aux taches de rousseurs discrètement camouflées par une fine couche de fond de teint, au cou fin et aux clavicules qui ressortent un peu.

Personne ne connait la jeune fille qui aimait manger des pâtes, lire des mangas ou dessiner dans son lit. La jeune fille qui aimait les chiens, mais qui n'en a jamais eu, à cause d'une stupide allergie. Ils ne connaissent pas cette fille-là. Cette fille qui, plus jeune, rêvait de faire un bonhomme de neige, et de le garder comme ami pour toute la vie, cette fille qui collectionnait les objets mignons, mais inutiles, qui voulait apprendre a tricoter, qui ne savais pas comment manger avec des baguettes chinoises. 

Maintenant, la jeune mannequin doit faire attention à ce qu'elle manger, pour ne pas dépasser la barre des 45 kilos. Les mangas et les figurines aux grands yeux sont dans un grand carton, elle ne s'approche plus des chiens à cause de son allergie, elle n'a jamais eu le temps de faire un bonhomme de neige, mais a obtenue un haut niveau en ski, et a appris à manger avec des baguette lors d'un voyage d'affaire de son père, en Corée du Sud, où elle a aussi appris à sourire quand on lui fait une remarque sexiste, et à rigoler naïvement lorsqu'on lui touche les fesse. Son père évidement était spectateur, mais il n'a jamais rien fait pour sa fille.

Miho elle même l'a oubliée. Elle aime sa situation de supériorité, ces regards envieux quand elle passe devant des filles de terminales, pourtant bien plus âgées qu'elle. Elle a dû apprendre à les aimer quand ses parents lui on dit, quand elle était une petite fille, qu'elle était supérieure aux autres enfants de son âge. Que les autres enfants n'étaient pas des amis mais des concurrents.

A cette époque, ses parents l'aimait encore. Elle était chouchoutée par son père qui lui ramenait des cadeaux de ses voyages, sa mère lui offrait des robes de princesses et elle jouait aux legos avec son grand-frère. Mais cette époque, elle l'a rangée avec ses mangas et ses jouets d'enfants, et elle n'a jamais osé y repenser.

Bonjour à tous,

N"hésitez pas à envoyer un chapitre qui serait le chapitre 2 du coup. Celui là est peut-être un peu trop long/court, pour certaines personnes, mais tant que le contenu est bon, je ne fait pas attention à la longueur.

L'adresse mail pour envoyer vos textes : histoirecollabo@gmail.com 

Merci d'avance :)

Gris cielWhere stories live. Discover now