Chapitre 2

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Je passe sous la grande arche qui signe l'entrée du lycée et avance, le pas digne, le dos droit jusqu'au sas d'entrée. Là, quelques élèves rangent leurs affaires dans leurs casiers respectifs. Je fait de même, dépose mes cours de l'après-midi - c'est à dire, physique-chimie, anglais et français. Sans un mot, souriant aux adolescents qui se retournent vers moi à mon passage, je me rends dans la cour principale. Un faible brouhaha me parviens aux oreilles, mais je n'y fait pas attention. J'observe les alentours. Certains éléves discutent en groupes, riant ensemble, dans un semblant d'harmonie - chose que je ne connais pas -, d'autres révisent, assis sur le bord de la fontaine ou recopient frénétiquement les devoirs de leurs camarades.

Sans grand intérêt, je continue ma route, monte les escaliers et me rends à la salle de mon premier cours du matin, Science Economique et Sociale. Les couloirs sont étroits mais luxueux, en marbre blanc. Par ci de là, des bancs eux aussi blanc sont installés. Saluant l'agent de ménage qui passe, faisant rouler son chariot emplis de produits ménagés en tout genre que je ne connais même pas. Mes parents non plus n'y connaissent rien, c'est Eulalie, la femme de ménage qui fait tout. Je plains la pauvre femme qui doit être débordée, à devoir laver, trois fois par semaines notre immense demeure mais ne pouvant rien y faire.

Je m'assois sur le banc, savourant le silence qui régne encore dans les couloirs. Comme toujours, j'ai une trentaine de minutes d'avance. J'attrape mon sac à main en cuir et je le pose sur mes genoux. Je fais glisser la fermeture éclair et glisse ma main à l'intérieur. J'en ressort un livre, "La Guerre des Clans" de Erin Hunter. Certes, ce n'était pas le genre de livre qu'une fille de ma classe sociale doit lire mais ces histoires fantastiques à propos de chats sauvages qui vivent en groupe me permettent de m'évader. Bien sûr, mes parents ne savent pas que je lis ce genre de livres : c'est Eulalie qui me l'a offert en secret. Depuis, j'essaye de l'aider pour le ménage dès que je me trouve seule avec elle. Ouvrant à la hâte le livre à la page où se trouve le marque-page, je me plonge dans cet univers que j'aime tant.

L'alarme de ma montre sonne. D'un geste distrait je l'éteins. Finissant à la hâte ma page, je ferme le livre et le cache dans la poche intérieur de mon sac. Juste à temps, les premiers élèves envahissaient déjà les couloirs. Pour rien au monde, je ne veux qu'ils découvrent mes petits défauts. Pas pour moi même, je ne souhaite qu'une seule chose, qu'ils m’apprécie pour ma vraie personnalité, non pas qu'ils m'envient pour mon statut social ; mais on n'est jamais trop prudent, mon père peut très bien avoir influencé un de mes camarades de classe pour me surveiller.

Les élèves de la classe 3b se placèrent près de moi, mais aucun de s'assit sur le banc à mes côtés. Je soupir et ecoute d'une oreille distraite leurs conversations.

<< Hier, pour mon anniversaire, mes parents mon offert un scooter! >> s'exclame Roxane, une grande fille brune tandis que ses amis poussent des cris ravis, lui demandant presque aussitôt s'ils pourraient l'essayer.

<< Ce soir, Valentine viens chez moi pour passer la nuit! racontait Hugo, un mec plutôt banal. Je vous jure qu'hier j'ai passé une heure au téléphone avec son père pour le rassurer! >>

Ses amis s'esclaffent, se moquant gentiment.

Tant de choses que je ne connaîtrais jamais, soupirai-je intérieurement. J'avais déjà essayer de demander un scooter à mon père, celui ci était partit dans une colère noire, hurlant que ce n'était pas digne d'une fille de mon statut, que c'était dangereux et que ça ne m'attirerait que des ennuis. J'aurais tant aimé pouvoir filer comme le vent le long des routes, libre d'aller où je voulait, faire une entrée plus sobre au lycée... Sans parler d'avoir un petit ami! En primaire, je m'était rapproché d'un garçon prénommé Anthony. C'était un amour de jeunesse, pur et innocent, mais mon père n'avait pas vu les choses de cet oeil là. Il avait même été jusqu'à menacer le pauvre enfant qui terrifié, avait changé d'école.

La sonnerie retenti. La mâchoire crispée, j'attends que le bruit infernal passe.
Quelques minutes passent, les élèves parlent de plus en plus fort, criant leurs espérances par rapport à l'absence du professeur. Mais celui-ci ne tarde pas, provoquant des soupirs exaspérés parmi les adolescents. Cela ne me fait ni chaud ni froid, j'ai finit par accepter la lenteur des jours. M.Lebaut est un homme trapu, d'une cinquantaine d'années. Il est plutôt sympathique mais sait se faire respecter. Pour le plus grand bonheur des mes camarades.

J'entre dans la salle et gagne rapidement ma place, près de la fenêtre. Je sors mes affaires et les étale sur la table, puis, prenant un stylo - un de ceux qui coûtent une fortune - je tends l'oreille attendant le début du cours. Pendant deux heures, M.Lebaut nous parla de l'influence de la bise sur la société, de comment c'était difficile pour les étrangers de comprendre quand et combien de bise faire. Cela m'est égal, je n'ai jamais fais la bise à quiconque. Je salu les invités de mon père par une poignée de main et, sans amis, je n'en ai pas l'utilité.  Le professeur m'interroge plusieurs fois et je répond habilement. J'ai une bonne mémoire et un esprit vif, ce qui fait ma réussite scolaire. De toutes manières avec des parents comme les miens, je suis obligée d'avoir de bonnes notes. Les autres élèves étaient souvent impressionnés par mes notes, souvent aux alentours de 18 ou 19 et me demandaient de l'aide pour leurs devoirs ou leurs devoirs maison de mathématiques, leurs dissertations... J'acceptais volontiers avec le sourire dont la Miho du lycée était dotée.

La sonnerie sonne à nouveau et chacun range ses affaires, notant ou non les devoirs dictés par le professeur. Après avoir rapportés ceux-ci dans mon agenda, je range ma trousse et prends mon sac avant de me diriger vers la sortie.
Je croise alors le regard d'un jeune homme posé sur moi. Depuis un moment, j'avais remarqué ses petits coups d'oeil discrets - ou presque - à tout moment de la journée. Je le soupçonnais d'espionner pour le compte de mon père -
Mais peut être que je suis un peu paranoïaque. Après tout, cet homme, ses cheveux noirs en bataille, ses yeux verts étincelants, éveille une curieuse sensation en moi.

Je passe devant lui, la tête haute, sans pouvoir me détacher de son regard.

Salut à tous
Merci beaucoup d'avoir envoyé des chapitre ca m'à fait plaisir, et désolé à ceux que je n'ai pas publié, ca m'à fait de la peine car ils sont tous bien écrits et vous y avez passé du temps du coup j'était mal...
Merci aussi à ceux qui on parlé de ce livre à leurs amis ou qui l'on côté dans des rantbook, c'est super cool les gars.

Cette partie à été ecrite par CoralieLecler (merci beaucoup)
Pour faire simple, elle écrit beaucoup de fiction sur la saga "la guerre des clans"
Elle fait aussi des couvertures, des hors séries, et une fiction qu'elle invente.
Je tiens à préciser aussi que ses livres sont finis. (C'est important pour moi)
N'hésitez pas à faire un tour sur son profil, vous trouverais des histoires sympas
Tchuss
A.

Gris cielWhere stories live. Discover now