CIGARETTES ET CORDE CASSÉE

la vie tourne autour d'un cendrier

le jean de Raphaël tiendra surement debout quand il l'enlevera tant il est sale.

il écrase son mégot dans l'cendrier et la vie tourne autour de lui, autour de sa table en osier dans un vieux café d'alcooliques, qui viennent rgarder la télé ou jouer au tiercé.

sa vie à lui elle est bordel d'pas calme, il galère et d'mande juste un peu d'bière pour s'planquer six pieds sous terre. il enfonce des doigts dans ses cheveux épais et baille, sé décroche la machoire d'voir la meuf bizarre avec qui il s'marre fouler l'carrelage vert de ses docs et trimballer son eastpak noir avec des scratch d'nirvana et acdc et sa jupe à fleurs trop grandes.

ses doigts long et fins et ses ongles rongés chopent une et deux pieces dans la poche d'son hoodie jaune et la monnaie s'retrouve vite remplacée par un café. il l'a regarde sortir un carnet d'cuir et un crayon noir et orange et dessiner, s'en lasse pas, s'sent las et veut s'enfuir, fuir d'ce corps qui lui colle pas a l'esprit et d'cette nana bizarre qu'il verrait bien, sa main dans la sienne.

et puis ses vans martelant l'sol vers la sortie, énervé, passe à côté et chope sa clope et tire une taffe, r'gard ébahi et bizarrement pas si énervé qu'ça, la palette d'couleurs s'pose d'ses yeux à sa cigarette anciennement sienne, puis elle prend son sac et sa tasse et sa main à lui, et l'emmène dehors, ailleurs, parce que l'monde a beau tourné autour d'un cendrier, l'amour et les sentiments, eux, c'est dans la tete s'posant dans l'creux de l'épaule, contre un chêne bien trop vieux.

et si l'coeur s'éclate pas là, et bah ils iront ailleurs.
au détour d'une rue d'pavé sous l'ciel dégagé,
dans les senteur d'fleurs d'la voisine et d'chat casse-pied.
parce que l'amour s'trouve a chaque coin d'rue, pas vrai ?
on l'pari ?