la vie se re trouve les pieds dans l'plat

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elle avait l'teint pale, comme tout l'temps, et les yeux vitreux, les ch'veux en bataillle et les idées plus très claires de ceux qu'ont trop bu.

ca f'sait quatre mois maintenant, les etoiles ont plus l'même goût, elle tousse beaucoup alors elle tremble encore d'son dix neuvième jours sans cloper.

puis y'avait les drap qui caressaient sa peau comme personne avant,

et le vent qui soufflait dessus, en s'marrant

sauf que y'avait un poing qui tapait sur la porte rouge, l'emmerdant.

ses pied nus sur l'parquet usé, son corps encore doux d'cette mauvaise nuit passée enfilé dans c'tshirt ralph laureen blanc trop grand, sans soutif noir.

sa frange planque ses sourcils maintenant, ses chveux chatouille ses omoplates et ses cernes plus foncés qu'le ciel à c't'heure remplissent les poches sous ses yeux.

puis elle ouvre sa porte sans r'garder,et file préparer un café.

« Cam. »

la cafetière s'brise et griffe l'parquet, les yeux fermés, puis levés pour n'pas pleurer.

même Wheatus a arreté d'chanter.

et l'vent s'est occupé d'fermer la porte sans qu'on ait rien d'mandé.

« jai toujours pas croisé l'amour t'sais.

-j'te l'avais dis, il existe pas.

-tais toi camille. jlai pas croisé parce qu'il s'est barré avec toi, cette nuit la. et jsuis toujours persuadé qu'il est bien plus moche qu'toi.»

il souffle, laisse s'échapper la fumée dses lèvres mordillées.

elle se r'tourne enfin, r'garde ses panards qui marchent sur l'verre d'la cafetière.

« et cest bien ma veine, j'te r'trouve dans la baraque d'quand on etait gosses. et en plus d'ça plus jolie qu'jamais. merde jvoulais plus t'parler. regarde moi.

-tu vaux mieux qu'ça.

-jsais. Tu m'as d'ja dis ça, y'a quatre mois.»

ses doigts abimés triturent, l'bas d'son tshirt, se r'tiennent pour pas caresser la peau du gars en face d'elle.

elle les lève ses yeux, puisqu'il l'veut, mais qu'il soit pas surpris du bordel qu'il trouvera d'dans.

«Ralph, je...»

mais sa phrase s'terminera jamais, engloutie par un sanglot et la gueule d'enterrement qu'lui tire Ralph.

alors il balance sa clope par la fenêtre, la r'garde, ravale une larme, étrangle un sourire, s'marre, amer,

et claque la porte.

il r'viendra
sous les etoiles.
on parie ?

CIGARETTES ET CORDE CASSÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant