Partie troisième

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La soirée battait son plein et la joie émanait de chacun, pourtant George eut besoin de s'éclipser. Il flânait dans les couloirs, sans vraiment réfléchir à une quelconque destination, et ses pieds le menèrent dans les sous-sols du château. Poudlard renfermait tant de secret encore inexploré par le jeune homme qu'il ne put résister à l'envie d'ouvrir quelques portes. Presque toutes le menèrent dans des pièces sombres renfermant des objets dénués de tout intérêt aux yeux du rouquin. Il arriva à la dernière pièce du couloir et, lorsqu'il ouvrit la porte, George sentit immédiatement un air froid l'envelopper. Il ne put retenir un frisson. Un étrange sentiment s'était emparé du jumeau, pourtant, il continua son exploration. Il avait atterrit dans une grande pièce dépourvu de meuble, sans compter l'objet installé au centre et recouvert d'un drap. George s'approcha lentement, intrigué par ce qui se trouvait caché derrière. Arrivé à un mètre, il tendit sa main et, doucement, fit tomber le voile.

En se trouvant face à un simple miroir, George leva un sourcil : pourquoi donc cet objet se trouvait-il oublié dans les fin fonds de l'école ? Il ne semblait contenir aucune magie. De plus en plus intrigué, George se plaça correctement face au miroir afin d'y voir son reflet. Ses yeux tombèrent sur la plaie béante qui se trouvait à la place de son oreille. Aucun doute, ce miroir était tout ce qu'il y avait de plus normal. George s'apprêtait à faire demi-tour lorsqu'il vit une ombre du coin de l'œil. Il reporta de nouveau son attention sur son reflet et eu un hoquet de surprise.

Fred ! Fred se trouvait à ses côtés ! George se retourna d'un mouvement vif, mais personne ne se trouvait derrière lui, il était seul dans cette pièce. Il se tourna de nouveau vers le miroir et vit que Fred s'y trouvait toujours.

« Comment est-ce possible ? » murmura-t-il. C'est alors qu'il vit la main de son jumeau se lever et se poser sur son épaule. Instinctivement, George porta sa main pour la poser sur celle de son frère, mais seul le contact de sa robe lui répondit. Il était seul. Depuis vingt ans, il était seul. Il leva les yeux et lu l'inscription suivante gravé dans la bordure doré du miroir :

« risèd elrue ocnot edsi amega siv notsap ert nomen ej »

George n'y comprit rien et cela lui important peu. Pour la première fois depuis de nombreuses années, George pouvait voir son frère ailleurs que dans ses souvenirs ou sur des photos. Alors qu'il se perdait dans la contemplation de l'être qu'il chérissait le plus au monde, un bruit de pas le fit se retourner. Harry se trouvait dans l'encadrure de la porte, un drôle de sourire peint sur le visage.

- Je vois que, comme des centaines de personnes avant toi, tu as découvert le bonheur de contempler le Miroir du Risèd.

Harry avait entamé la discussion exactement comme Dumbledore de nombreuses années auparavant, quand le jeune Potter avait découvert le miroir.

- A quoi sert-il ? demanda George dans un chuchotement.

Harry s'approcha de la surface lisse et y plongea ses yeux.

- Que vois-tu ? demanda de nouveau George.

- Mes parents.

George eut un hoquet de surprise. Comment était-ce possible ?

- Je vais t'expliquer George. Pour l'homme le plus heureux du monde, le Miroir du Risèd ne serait qu'un simple miroir qui ne ferait que lui renvoyer son reflet. Cela t'aide-il à comprendre ?

George secoua la tête négativement. Son esprit était embrouillé. Harry enchaîna :

- Ce miroir nous montre le désir le plus profond, le plus cher que nous ayons au fond de notre cœur. Moi, j'y vois mes parents que je n'ai jamais connus. Toi, tu y vois Fred...

Des larmes commencèrent à couler les longs des joues de George.

- Mais ce miroir ne peut nous apporter ni la connaissance, ni la vérité. Des hommes ont dépéri ou sont devenu fous en contemplant ce qu'ils voyaient, car ils ne savaient pas si ce que le miroir leur montrait était réel, ou même possible. Alors fait attention, George, ça ne fait pas grand bien de s'installer dans les rêves en oubliant de vivre, souvient-toi de ça. Tu as une femme et deux enfants adorables qui t'aiment et comptent sur toi. Ne les abandonne pas.

George avait serré les poings en entendant les paroles de son ami, qu'il savait vrai. La colère contre le meurtrier de son frère et la tristesse avaient envahi son cœur et s'en donnaient à cœur joie.

Soudainement, George leva les yeux vers le miroir et sourit, tout en séchant ses larmes.

- Tu as raison Harry. Ma famille m'attend. Et c'est bientôt Noël, période de joie. Fred ne voudrait pas que je gâche le moment qu'il préférait dans l'année, après le premier avril bien entendu, et qu'il attendait tant. Merci...

Harry acquiesça et sortit attendre George devant la porte, le temps que celui-ci ne jette un dernier coup d'œil au miroir.

- Je t'aime Fred. Je t'aimerais toujours. Et au nom de cet amour, je vais faire en sorte de vivre pour nous deux. Tu vivras à travers moi, car tu es moi.

Il effleura du bout des doigts la surface lisse avant de la recouvrir de nouveau du voile. Il sortit. Les deux hommes rejoignirent leur famille.

George était enfin prêt à vivre.

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Et voici la fin de l'histoire... J'espère qu'elle vous a plu !

Qu'en avez-vous pensé? :D


Alex

Le Miroir du RisèdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant