ISRÂ - "Une Réalité Éphémère" [RÉÉCRITURE]

Chapitre 3

• Nice, 19h05

Cela fait maintenant une semaine que je vis dans ce refuge. Dieu merci tout se passe bien et je ne manque de rien ici mais mes pensées restent toujours focalisées sur ma mère.
Je ne cesse de penser à elle en me demandant qu'est-ce qui a bien pu lui arriver et qu'est-ce que ces hommes ont bien pu lui faire.
Lorsqu'on a l'esprit dérangé par ce genre de chose, peu importe tout le bien qui s'offre à nous on ne vit jamais tranquille. Rien ne remplace la présence et l'amour d'une mère.
Je place ma confiance en Dieu Seul et je patiente avec l'espoir de revoir ma mère un jour.
J'étais à l'extérieur assise sur un banc, tout près du gymnase et j'observais la mer pas très loin d'ici. Ça me permettais de souffler un peu.

Suhayl - Isra ! Regardes ce que Zaynab m'a offert !

Suhayl était sorti du gymnase et m'avait rejoint.
Il s'installe auprès de moi tout heureux en me montrant la petite pile de livres pour enfants que Zaynab lui avait apporté. Il pose les livres entre lui et moi sur le banc en me désignant le premier de la pile.

Suhayl - on lit celui-là ?

Moi - c'est un livre de coloriage ça Suhayl. Prends-en un autre.

Suhayl - et lui alors ?

Moi - oui lui c'est parfait. Où est ta mère ?

Suhayl - elle est à l'intérieur, elle parle avec Zaynab.

Moi - elle sait que tu es sorti ?

Suhayl - oui oui, je lui ai dit que je voulais te montrer ça. *Il me désigne la pile de livre*

Je prend le livre qu'il m'avait montrer et je commence à le lui lire.
J'allais à l'école avant. Je sais lire et écrire. C'est à partir de mes seize ans que j'ai été forcé d'arrêter l'école. C'était trop dangereux pour nous de sortir avec la guerre qui régnait à l'extérieur alors j'ai continué de m'instruire à la maison, seule.
Je n'ai cependant aucun diplôme ni aucune preuve montrant que j'ai été scolarisé.
Je termine de lire le livre à Suhayl et le pose à côté de moi sur la pile.
Suhayl me regarde un instant et me sourit.
C'est fou comme ce petit arrive à me donner un peu de joie avec des gestes aussi futiles soit-ils.

Suhayl - c'est beau ici.

Moi - c'est très joli tu as raison.

Suhayl - je veux pas retourner à la maison je veux rester ici avec ma maman et avec toi et avec Zaynab.

Moi - alors tu as de la chance, c'est ici que tu restes pour l'instant.

Suhayl - et toi ? Tu veux rester avec moi ?

Moi - bien sûr Suhayl, t'es comme mon petit frère.

Suhayl - *sourire* tu vas être ma grande soeur alors ?

Moi - oui avec plaisir.

Je lui rend son sourire et je finis par le prendre dans mes bras.

Zaynab - je vois que vous profitez.