40. Souvenirs

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C H A P T E R  40

— Il y avait Lisa, ma tante, Patrick, mon oncle alias le père de Dylan, les jumeaux (qui avaient 9/10 ans en ce temps là) et il y avait Kayleigh.

— Kayleigh? (Madison)

— Kayleigh était une exception. On formait un groupe et Kayleigh...Kayleigh en faisait plus que parti; elle faisait partie de le famille. Dylan et moi la traitons comme une soeur et pareil pour elle. Un jour ne passait sans Kayleigh ne vienne à la maison.

Il marqua une pause.

— Avec...avec Patrick, on passait notre temps à jouer du piano. Patrick était un passionné qui s'était juré de nous transmettre sa passion. Je m'en rappelle encore; on allait à cette bibliothèque et juste devant, il y avait ce vieux piano que personne ne regardait plus. Je m'asseyais au bout, Kayleigh au centre et Dylan à l'autre bout. On pouvait passer des heures, parfois même une demie journée à martyriser les vielles touches. Notre plus grand soucis en ce temps là était de savoir si nous allions manger dehors ou à la maison.

Il ne dit rien pendant un très long moment, jusqu'à ce que je ne risque à lui demander.

— Et après?

— Patrick a disparut. Il s'est envolé comme un oiseau s'envole. Littéralement. Au début, on se disait que le vieux s'était encore perdu dans un marché aux puces ou un truc dans le genre, mais après 3 jours, on était tous mort d'inquiétude. Avant que l'on ne vienne s'installer ici, la ville où on habitait a dû être retournée 3 fois au moins. Je n'a plus jamais revu mon oncle et Dylan n'a plus jamais revu son père.
À partir de ce moment, Dylan s'est complètement refermé sur lui même. Entendre le mot piano lui faisait horreur, alors je ne parle même pas du son.
Ensuite, 2 ans ont passé. La première année, il s'était convaincu que son père allait revenir, qu'il allait venir le chercher. Ce n'est que quand la deuxième année a débuté qu'il a perdu espoir.

Les jointures de Nash étaient toute blanche à force de tripoter le volant.

— Il a pleuré, non, limite s'était le déluge. Mais dès qu'il s'est arrêté, il n'a plus jamais pleuré. Je ne l'ai plus jamais revu pleurer. Il ne parlait plus à personne; c'était lui et son ordinateur. Il passait des heures dessus. "Le monde réel est si imparfait. Je préfère le virtuel". Ce sont ses mots. Kayleigh et moi, on ne savait plus quoi faire, ma tante était à peu près dans le même état alors il ne restait plus que nous deux quoi.

Il se racla la gorge.

— Un jour...(il prit une grande inspiration) Kayleigh marchait dans la rue. Non, elle était à vélo. Une seconde d'inattention. Un feu rouge grillé et un chauffard.

Madison mît un matin sur sa bouche.
À travers le rétroviseur, je voyais les yeux de Nash devenir humide.

— Les témoins disaient avoir vu un pare choc défoncé, un vélo en pièces détachées et un fille inconsciente.

La fin de sa phrase vira dans les aigüe. Il renifla et essuya rapidement ses larmes. Tiens, moi aussi, j'ai les yeux humides. Madison a l'air pensive.

— À l'enterrement, j'ai dû pleurer toutes les larmes de mon corps. Dylan? Pas un seule n'a coulé. Il n'en croyait pas ses yeux. C'était écrit là! Sur sa pierre tombale! Elle était plus morte que morte mais son cerveau refusait de l'accepter.
Ça fait maintenant 3 ans que K...(une autre inspiration suivit d'un rire nerveux) que Kayleigh et Patrick ne sont plus dans nos vies mais Dylan et moi, on ne s'en est pas encore remis. Tout le monde se demande pourquoi Dylan est froid et sarcastique, non? Il ne veut pas s'attacher! « S'attacher, c'est perdre et moi, je ne veux pas perdre. » Voilà pourquoi il est aussi méchant. Il a trop perdu et maintenant, il ne prend plus de chance. Dans un sens, je suis comme lui.

The Perfect Geek // d. o. b. [TERMINÉ ET EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant