La Cité des rêves

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Je me souviens d'une ville appelée la Cité des rêves. Ses rues minuscules emplies de secrets, ses tours qui s'étendent jusqu'aux nuages, ses passages souterrains, ses fontaines de cristal et ses visiteurs mystérieux.

Je me souviens de la place aux oiseaux où venait souvent la vieille tante Agathe. De cette placette partait la rue des boulangers. c'est la que mes parents tenaient leur petit commerce: La maison des gourmandises. C'était une petite boutique où il faisait toujours chaud. Quand on passait devant, il était difficile de d'ignorer la devanture rose et blanche et l'odeur alléchante des petits pains qui cuisaient.

Je me souviens de notre maison, au dessus de la boulangerie, que j'adorais. Elle avait une grande verrière par laquelle on pouvait apercevoir, si la chance nous souriait, un vol de dragons dorés.

Je me souviens de la rêverie, trois rues après la maison. C'était une petite bâtisse qui nous servait d'école, il y a longtemps. Quand je passais devant, cela me stupéfiait toujours de voir comment tant de bon souvenirs pouvaient contenir dans une si petite bâtisse.

Je me souviens du quartier aux souvenirs qui s'étendait après la rêverie. Il y avait là un minuscule passage dans une haie, et derrière, un immense saule pleureur. A son pied, coulait une rivière où nous nous baignons souvent. Dessous, était installé un piano à queue, plusieurs chevalets et de la peinture, un grand banc de bois, une bibliothèque et une gigantesque pile de papiers. Car de cet arbre, si on observait bien, ne pendaient pas seulement des branches. En effet, des milliers de feuilles de couleurs y étaient accrochées, et sur elles, tous nos rêves d'avenir.

Je me souviens de la Dévoreuse de nuages, qui était la tour du vieux sage. Les nuits de pleine lune, je l'escaladais et restait longtemps assise en haut, à contempler ma ville sous les rayons de la lune.

Je me souviens de la place aux quatre vents. Le vent y soufflait si fort que les gens qui la traversaient s'envolaient au-dessus des toits. 

Je me souviens des Sœurs des étoiles, six tours bleutées qui semblaient, comme des aiguilles, tricoter les nuages. Nous rêvions tous de pouvoir les escalader un jour. La nuit, elles s'illuminaient de l'intérieur et une petite mélodie, semblable à celle de la pluie, s'en échappait. 

Je me souviens, un peu plus loin, d'une rue très étrange mais magnifique. Une devise était écrite sur une plaque de verre comme dans chaque rue de la Cité. Sur celle-ci, était gravée une phrase dite un jour par un très grand homme: "L'acte d'apprendre n'a de valeur que s'il s'ouvre sur l'acte d'enseigner". Car dans cette rue, on nous apprenait la seule "règle" qui dirigeait la Cité: la liberté.

Je me souviens du Lac des songes, qui s'étendait, tel un miroir liquide, sous les étoiles. Des sphères lumineuses dépassaient à sa surface et des kyrielles de créatures multicolores virevoltaient au dessus de l'eau.

Je me souviens du jour où j'ai pris mon envol. En jetant un dernier regard à ma ville; j'avais remarqué un détail insolite: les rues de la Cité s'entrelaçaient pour former un message bouleversant: "Rêve grand".

Ce fut mon dernier souvenir de la ville. Ma ville. Cet ailleurs qui est partout et nulle part, si près et pourtant inaccessible.

Certains pensent que les souvenirs nous brisent, moi, je sais qu'ils nous poussent, et un jour, je retrouverai la Cité des rêves.


Je me souviens d'une ville...

Ou n'étais-ce qu'un rêve?   


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Ce texte est une rédaction que j'avais faite en 5eme. Il fallait parler de sa ville et j'avais choisis de raconter une ville spéciale: ma ville. J'espère que ça vous plaira! Et n'oubliez pas de continuer à rêver!

A l'encre de mes rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant